Edito de Novembre

La mission de sanctifier

Après avoir vu la mission d’enseigner qui incombe au ministère pastoral du prêtre, découvrons maintenant le « munus sanctificandi », la mission de sanctifier, deuxième devoir dont est chargé le prêtre. Le mois de novembre commence par la fête de Toussaint par laquelle nous célébrons tous les saints, y compris nous-mêmes puisque nous le sommes en devenir.
Sanctifier une personne c’est la mettre en relation avec Dieu, l’Etre Saint par nature, par essence, qui veut communiquer, transmettre à l’homme sa créature, tout ce qu’Il est : Amour, Vérité, Bonté, Paix, Joie, Lumière, Miséricorde, etc… Seul Dieu est capable de ce contact, de cette relation qui transforme et parfait l’image et la ressemblance que l’homme est de Lui.
Comme aucun homme ne peut seul mettre l’autre en contact avec Dieu, une partie essentielle de la grâce du sacerdoce est le devoir de créer ce contact par l’annonce de la Parole de Dieu par laquelle Sa lumière vient à notre rencontre. Ce qui se réalise de façon particulièrement dense dans les sacrements : L’immersion dans le mystère pascal de la mort et la résurrection du Christ par le Baptême qui nous incorpore à Lui, la Confirmation qui nous renforce dans cette Foi que l’Eucharistie nourrit en édifiant en chacun son appartenance à l’Eglise comme Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l’Esprit Saint (cf. Jean-Paul II, Pastores gregis 32). C’est donc le Christ Lui-même qui rend saint, qui nous attire et nous place dans la sphère de Dieu.
Le prêtre continue la mission du Christ, Envoyé du Père qu’il représente, à travers la « parole » et le « sacrement » comme l’enseigne Saint Augustin : « Que les serviteurs du Christ, les ministres de Sa parole et de Son sacrement fassent donc ce qu’il commanda ou permit » (cf. lettre à l’évêque Honoré de Tiabe, 228-2).
Dans le sacrement, c’est Dieu qui, par son agir, vient à notre rencontre, nous regarde et nous conduit vers Lui. Le prêtre n’est que l’instrument nécessaire que Dieu s’est choisi pour son action salvifique des hommes. De cela, chacun, et en premier le prêtre, doit en avoir humblement conscience. C’est pourquoi, tous consentiront à ce que, dans l’administration des sacrements, soient respectées les normes fixées pour que chacun puisse célébrer et accéder à la vérité du sacrement en Eglise et jamais hors d’Elle car, selon l’adage « salus extra ecclesiam non est », il n’y a pas de salut hors de l’Eglise (cf. Cyprien de Carthage, ep. 4,4 ; Conc. Vat.II, Lumen Gentium 14 ; Catéchisme de l’Eglise Catholique 846-847).
Appelés à devenir tous des saints par le Christ dans l’Esprit Saint au sein de l’Eglise, vivons de cette sainteté de Dieu trois fois Saint ; laissons-nous sanctifier par le Christ qui Se donne par le prêtre qu’Il a choisi, consacré, ordonné et envoyé pour ce « munus sanctificandi ».

 

 Abbé Régis l’Huillier+, curé.