La mosaïque de l’église d’Arbas

Diaconie de la beauté

La mosaïque de l’église d’Arbas

En ce pluvieux après-midi de printemps, à la Mourèro, l’atelier de Marie Adam, mosaïste à Chein-Dessus non loin d’Arbas, des mains habiles s’activent pour couper, tailler puis poser les tesselles, ces petits fragments de marbres aux tons délicats, qui composent peu à peu la future mosaïque de la Nativité de la Vierge.
Inspirée d’un tableau de Gozzoli (1491), l’œuvre collective est réalisée selon la technique de l’école de Ravenne.
Patientes et concentrées, les artistes sont penchées au-dessus d’une grande table et manient avec dextérité des outils aux noms mystérieux – marteline, tranchet, pince de Brucelles – dans l’atmosphère paisible de l’atelier où ronronne encore un poêle à bois. Dehors, un torrent, des fleurs, de la verdure.
Un travail de groupe
Ici, tout porte à la création et Marie, qui a cru dés le départ à ce projet ambitieux, s’émerveille de la force surnaturelle qui en a permis la réalisation malgré les difficultés rencontrées en chemin.
La mosaïque est par excellence un travail de groupe. Neuf personnes se sont passionnées pour cet art, ont acquis une pratique, découvrant comment laisser la pensée dicter à la main le bon geste.
D’autres personnes, dont des jeunes et des enfants, se sont jointes à l’élaboration de l’œuvre, y apportant leur inspiration, leur fraîcheur, leur poésie. Une convergence de vies et de visages, de talents et d’attachements à un terroir, de rigueur et de spontanéité qui fait de cette Nativité quelque chose d’étonnamment vibrant de douceur et de présence.


La mosaïque vient témoigner qu’en veillant à la cohérence de l’ensemble, on peut faire œuvre commune tout en laissant s’exprimer la liberté créatrice de chacun

Chaque pierre était indispensable

« C’est l’œuvre de tout un village - commente Marie avec un regard lumineux - Pour composer la scène, on a photographié des jeunes femmes et un bébé d’ici puis dessiné la maquette.
Avec toutes ces dames que j’ai en face de moi, la communication est passée. Chacune a acquis une adresse des mains et à force de travailler, on y est arrivé.
C’est une bataille qui se gagne avec le cœur. On apprend à accepter ses imperfections et ses défaillances, à avancer dans une attitude simple, sans prétention. Ce qu’il y a de plus merveilleux, c’est que les talents de l’une révèlent les talents de l’autre.
Chaque pierre, petite, fragile, est celle qu’il fallait et qui était indispensable ! »
Dans la période individualiste que nous traversons, la mosaïque vient témoigner qu’en veillant à la cohérence de l’ensemble, on peut faire œuvre commune tout en laissant s’exprimer la liberté créatrice de chacun.
Une révélation concrète qui a réveillé l’âme de tout un pays.

 


Actualité publiée le 5 septembre 2013

 

 

Dimanche 8 septembre

10 h 30, inauguration de la mosaïque de la Nativité de la Vierge, suivie de la messe.

 

 

A Radio Présence

Marie-Pierre Pawlak a consacré une émission « Immersion » à l’atelier de Marie Adam. L’enregistrement est disponible en podcast sur le site de Radio Présence