Avec le dimanche des Rameaux s’ouvre la campagne nationale du denier du culte. Arnaud Chabert, économe diocésain, a accepté de répondre à quelques questions.

- Le denier de l’Église, qu’est-ce que c’est ?

Le denier est la participation concrète à la vie de l’Église. C’est en quelque sorte une communion matérielle qui est complémentaire à notre communion spirituelle. Elle est ancrée depuis les premiers chrétiens dans la vie de l’Église. Ce geste de partage est à l’image des premiers chrétiens qui mettait tout en commun pour faire vivre cette église naissante (Actes 4, 32). Aujourd’hui c’est ce geste de partage que tout baptisé, toute personne ayant côtoyé l’Église est appelée à faire.

- À quoi et à qui servent les dons que reçoit l’Église ?

Les dons reçus servent avant tout à assurer le traitement des prêtres, la rémunération des salariés du diocèse, la formation des séminaristes et le soutien à nos prêtres âgés. Ainsi le denier vient en complément de la quête et des autres ressources qui permettent la vie matérielle de la paroisse. C’est une ressource essentielle qui représente plus du tiers de nos produits.

- En quelques mots, quel est l’état des finances de l’Église diocésaine ?

Le diocèse de Toulouse ne fait pas exception aux autres diocèses de France et nous maintenons un difficile équilibre de nos finances. Notre résultat d’exploitation déficitaire est compensé par le produit des legs et des cessions immobilières qui permettent de rester à l’équilibre.
L’Église ne touche de subvention ni de l’État, ni du Saint-Siège, ses seules ressources résident dans la générosité des donateurs. Nous constatons tous les ans une baisse du nombre de ces donateurs. C’est un signe inquiétant de la vitalité de la participation des chrétiens à l’Église. Nous sommes tous partie prenant de l’Église et nous sommes tous appelés à participer matériellement à sa construction. Chacun doit se sentir concerné. Il est étonnant de constater par exemple que seul un foyer sur deux, fréquentant régulièrement la paroisse, donne au denier. Chacun, nous pouvons nous interroger sur notre lien à l’Église et notre façon de participer à sa croissance.

- Cette année est marquée par l’épidémie de la Covid-19. Quel est l’impact sur les ressources de l’Église ?

Avant tout, nos pensées se tournent vers ceux qui ont été touchés par cette pandémie et qui ont perdu un proche.
Nos ressources ont fortement été impactées par cette crise sanitaire. Pour répondre précisément à votre question, nous avons perdu près de 800 K€ de recette, principalement de quêtes. Nous avons pu faire près de 300 K€ d’économies, principalement de masse salariale et de frais fixes de locaux. L’impact financier est donc pour le diocèse d’environ 500 K€. Ce constat risque de perdurer en 2021. En effet, près d’un tiers des paroissiens n’est pas revenu à la messe. L’enjeu de la pastorale évolue et il nous faut être vigilant dans nos comptes. Avec les conseils de l’évêque, nous travaillons beaucoup pour l’équilibre des comptes. Nous avons mis en place des plans de prospectives à long terme et nous avons commencé à proposer des structures de gestion immobilière permettant de mieux gérer le patrimoine immobilier qui en a grandement besoin.

- La campagne du Denier démarre au moment des Rameaux. En quoi mon offrande servira-t-elle à « faire grandir l’Église » ? Comment ? Quel rapport avec l’activité pastorale ?

Cette année, pour la première fois, nous avons participé à une campagne mutualisée avec tous les diocèses de France. Outre l’économie de charge, c’est un signe d’unité de notre Église qui est marquée par cette mutualisation. La campagne décline le thème de la sainteté. C’est une mise en avant du beau lien qui unit tous les catholiques du monde depuis deux mille ans : nous sommes tous appelés à devenir saints, c’est-à-dire plongés en Dieu. Le parallèle qui est fait entre saint François d’Assise, sainte Thérèse de Lisieux et deux laïcs contemporains qui leur ressemblent est un appel à l’Espérance : notre Église est la même que la leur !
Nous aussi, comme les saints, nous sommes appelés à faire grandir l’Église, avec l’époque, le diocèse et les talents qui nous sont donnés.

- Comment puis-je donner ? Puis-je choisir à quoi mon don sera affecté ?

Pour donner, vous pouvez rejoindre la page mondenier.com. Vous y trouverez toutes les informations sur la campagne et des vidéos sur le denier et son utilisation. Vous pouvez aussi nous envoyer un chèque à l’adresse de l’Économat du diocèse de Toulouse – service donateurs – 28 rue de l’Aude – 31500 Toulouse.
Je rappelle que, dans notre diocèse, le denier est reversé à votre paroisse. N’oubliez pas de la mentionner sur vos chèques. Je précise aussi, pour ceux qui sont concernés, que le don est déductible des impôts à hauteur de 66%. Aussi quand vous donnez 200 euros, il ne vous en coûtera que 68 euros.
Au nom de tous les acteurs du diocèse, les prêtres, les services administratifs et le services pastoraux, je veux vous remercier de votre don. Ensemble, faisons grandir notre Église !