Le débat sur la laïcité est relancé


Dans l’image :
La « marche silencieuse pour briser la haine », dimanche 17 mars 2013 à Toulouse, à l’occasion du premier anniversaire de la tuerie de l’école Ozar-Hatorah.

L’installation de l’Observatoire de la laïcité, faite par François Hollande le 8 avril, a remis le sujet de la laïcité à la une de l’actualité.

Des questions sensibles concernent le port du voile au travail et le financement du culte dans les regions concordataires. Plus important encore, la mission confiée à l’observatoire de formuler des propositions sur la transmission de la « morale publique » pour lui donner une place digne d’elle au sein de l’école. Cette mission s’inscrit dans le projet annoncé par le ministre de l’Éducation Vincent Peillon sur l’enseignement de la morale laïque à l’école, qui deviendrait une discipline à part entière.
Revoir les lois de la laïcité, selon le président François Hollande, est nécessaire pour répondre aux nouveaux défis actuels : « En 1905, la laïcité était simplement la séparation de l’État et des cultes. Aujourd’hui, elle est une frontière entre ce qui relève de l’intime, qui doit être protégé, et ce qui appartient à la sphère publique qui doit être préservée. Et comme toute frontière, il n’est pas toujours aisé de la tracer ».
C’est d’un climat de suspicion, ou plutôt de crainte, que les réactions suscitées par cette annonce font état sur la toile, notamment dans les forums et les blogs suite à l’annonce du président Hollande.
La peur croissante du communautarisme religieux, voir d’un fondamentalisme qui gagne du terrain dans plusieurs pays du monde, alimente sans doute la position qui exclue la présence de cultes dans l’espace public.
De l’autre côté, dans les groupes et communautés religieuses, on vit le sentiment d’être regardé avec méfiance, et le constat de ne pas être écouté dans des débats de société en cours. On craint de se voir forcé à remplacer sa propre tradition par une sorte de religion laïque d’état.
Il n’est pas anodin, à mon avis, que les mots clés associés souvent à « laïcité » soient « liberté » et « égalité ». Un troisième mot est encore trop absent : « fraternité ».
Sans fraternité le besoin de liberté et d’égalité appelle protection et sécurité. La fraternité permet l’intégration des différences dans l’ouverture et le dialogue.
Avec l’observatoire de la laïcité, un observatoire de la fraternité ferait sans doute bon ménage.
Fabio Bertagnin

 


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Actualité publiée le 12 avril 2013

 

 

Un groupe « Citoyens pour le dialogue » à Toulouse

De nombreuses personnes et associations de communautés différentes sont engagés sur le terrain dans des initiatives citoyennes au nom de leur foi.

A Toulouse, après les évènements de l’affaire Merah, une vingtaine de toulousains ont créé le groupe « Citoyens pour le dialogue », réunissant élus, avocats, universitaires, retraités, hommes et femmes de confessions différentes revendiquant leur « attachement aux valeurs républicaines et à la laïcité ».

Leur conviction est l’importance de « donner des signes de convivialité entre nos communautés, mais c’est à la fois complexe et perturbant », notamment pour les juifs, qui se demandent pourquoi ils devraient faire cet effort, et pour les musulmans, dont la plupart ne se reconnaissent pas dans l’islamisme radical.

(source La Croix 13 mars 2013)