« Messire Dieu, premier servi »

30 mai : Sainte Jeanne d’Arc

« Messire Dieu, premier servi »

 

Ces mots de Jeanne d’Arc peuvent sembler paradoxaux de la part de celle qui en fit sa devise, alors qu’elle n’était qu’une simple laïque, chargée des affaires du monde. Mais est-il sûr que Dieu doive se contenter de la seconde place lorsque nous nous occupons des réalités temporelles ?

Et si c’était Jeanne qui avait raison, de placer le Seigneur en premier pour ce qui regarde les préoccupations d’ici-bas ? Déjà, cela nous éviterait de concevoir Dieu comme un concurrent. Non, le Très-Haut n’est pas Celui qui désire nous détourner de chercher le bonheur dans nos existences dès maintenant. La vie éternelle n’est pas la rivale de la vie temporelle, de même que Dieu n’est pas le rival de l’homme. Ce que nous Lui donnons, Il ne le garde pas jalousement. Autrement dit, le Seigneur est notre ami. On peut Lui parler de tout, des affaires du ciel comme de celles de la terre. Ensuite, Il est un Ami très puissant et très sage.

La devise de Jeanne nous rappelle que le placer à la première place et Lui obéir avant tout autre, c’est reconnaître que Ses projets sur nous sont plus grands que les nôtres, pour la bonne raison qu’Il connaît mieux que nous ce qui est bon pour nous.

Au fond, la devise de Jeanne découle de la foi. Dès lors que vous croyez que Dieu désire votre bien, et qu’il est davantage calé que vous à la fois pour le connaître et pour le réaliser, automatiquement, si vous êtes logique, vous le placez à la première place. Vous agissez de la sorte dans votre intérêt et ceux de vos frères et sœurs. Surtout, vous leur témoignez que ce que vous donnez au Très-Haut, Celui-ci, loin de le conserver pour Lui, vous le rend au centuple. Cette devise est donc une excellente illustration de la vertu de foi en ce sens qu’elle rompt avec la croyance maléfique d’une rivalité entre l’homme et Dieu.

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 27 mai 2019