Notre-Dame du Bout du Puy

 

► C’est à Valentine, dans le Comminges, que se trouve la chapelle mariale.

► Perché au sommet du Bout du Puy (546 m) au-dessus de Valentine, sur la rive droite de la Garonne, le sanctuaire de Notre-Dame du Bout du Puy est le plus important centre de pèlerinages dédié à la Vierge dans le Comminges.

 

Les légendes du Bout du Puy

Sur cette colline existait une cabane de berger pour se protéger des orages et c’est là qu’un jeune berger s’était endormi sous un berceau de noisetier. Une belle dame d’une beauté céleste le réveilla, et le prenant par la main, lui dit d’une voix harmonieuse et pénétrante : « Enfant, tu enfermes les agneaux sous ce toit de chaume ? », « Oui, Madame », « Hé bien maintenant, je veux qu’il abrite des troupeaux qui connaissent Dieu et qui savent le prier  ». Le jeune pâtre était muet de ravissement, et la dame disparut… Et l’oratoire succéda à la cabane selon le vœu de la Sainte-Vierge, et l’on vit désormais les lieux fréquentés par des troupeaux humains…

La tradition rapporte aussi une autre histoire sur l’origine du sanctuaire. En ce temps-là, une femme était assise au bord de la Garonne, avec son petit enfant auprès d’elle. Trompant un moment la surveillance maternelle, le jeune enfant s’approcha du bord et tomba dans la rivière. L’eau était profonde et le courant rapide. La pauvre mère, folle de désespoir voit rouler son fils dans le tourbillon et personne pour essayer de l’arracher au fleuve qui va bientôt l’engloutir. « Ma mère !  » a crié l’enfant. La frêle créature se débat à peine contre le robuste élément. Ce mot, jeté dans la dernière lutte de la vie, a déchiré le cœur de la malheureuse maman. Avec la profonde énergie de l’amour maternel, elle lève les bras au ciel avec cette prière : « Sainte Vierge, sauvez mon fils et je vous élèverai une chapelle sur la montagne ! » L’oraison était fervente ; on l’entendit là-haut. Et voilà que l’eau rétrograde dans sa marche et vient remettre l’enfant sur le sable, comme une barque dépose un passager. L’heureuse mère le reçoit plein de vie du flot qui se retire. Fidèle à son engagement, elle fit bâtir une chapelle au Puy de Valentine sous le vocable de Notre-Dame de Pitié. Telles sont rapportées les légendes et tradition de Notre-Dame du Bout du Puy…

 

Le fléau de la peste

Le fléau de la peste vint ensuite frapper le Comminges dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle et Valentine perdit les trois quarts des habitants. Dans cette calamité, les habitants restants formèrent dès lors le vœu perpétuel de monter en procession chaque premier dimanche du mois de mai sur la montagne du Puy pour y implorer la miséricorde divine par l’intercession de Notre-Dame des Agonisants. Ce vœu ne fut pas plutôt exécuté que le fléau de la peste cessa ses ravages en l’année 1792. Cette grâce obtenue du Seigneur par l’intercession de la Vierge fut reconnue par tous les habitants de Valentine, mais aussi de tous ceux de la contrée, qui, par des sentiments de reconnaissance et de pitié firent un don suffisant pour bâtir une chapelle sous l’invocation de Notre-Dame des Agonisants et successivement cette chapelle fut ornée et embellie par le produit des aumônes et des oblations.

La chapelle fut pillée et détruite en 1794.
Mais la statue polychrome de Notre-Dame de Pitié fut sauvée par un habitant de Valentine, qui la cacha chez lui.
Elle devait retrouver sa place dans la chapelle reconstruite en 1818. 

La générosité de Monseigneur Compans, originaire de Saint-Gaudens, permit, à la fin du XIXème siècle une reconstruction d’ensemble de la chapelle et de l’ermitage.
La guerre de 1914-1918 contribua à donner au sanctuaire un regain de fréquentation.

 

Célébration

Aujourd’hui, l’Association des Amis du Bout-du-Puy s’efforce de maintenir cette vieille tradition valentinoise. Deux pèlerinages importants ont lieu, chaque année, le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte, attirant une foule importante (mais également à tout autre moment de l’année puisque chacun peut s’y rendre individuellement).

La montée vers le Bout-du-Puy est jalonnée par les quatorze stations du Chemin de Croix. 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Pierre R.Jacquot