L’association Hiver solidaire a pour vocation d’accueillir des personnes sans-abris durant tout le temps de la trêve hivernale. Créée à Paris, elle a connu un tel succès qu’elle s’est très vite étendue aux différentes villes françaises dont Toulouse où ce sera cet hiver la troisème édition. Cette année, elle lance un appel à bénévoles pour renforcer ses équipes et permettre aux uns et aux autres de vivre un Noël ou un Nouvel An qui sorte de l’ordinaire.

Le but d’Hiver solidaire est principalement de permettre à des personnes de la rue, souvent isolées, de prendre un temps de repos au chaud, et de vivre des moments de qualité hors de leur quotidien, au moment où l’hiver accentue toutes les difficultés de la rue. L’opération commence chaque soir à 19h lorsque les bénévoles viennent apporter aux accueillis un dîner, le partager et passer une soirée hors du commun en y restant dormir la nuit (pour les hommes uniquement). D’autres bénévoles dont les emplois du temps le permettent peuvent aussi apporter le petit déjeuner dès 7h du matin et aider au rangement.

Ainsi, chaque année la Société Saint Vincent-de-Paul prête à l’association son local du quartier St-Aubin, au 45 rue Riquet précisément, ce qui leur permet d’accueillir 4 sans-abris.
Ces soirées partagées sont un temps à part dans le quotidien des bénévoles, un temps donné. À compter de 19h, les accueillis et les bénévoles sont les bienvenus. Pendant que les premiers prennent leur douche, les plats sont réchauffés par les seconds, le couvert mis, parfois un apéritif (bien sûr sans alcool) est partagé avant le dîner. Le rangement est fait par tous. La soirée se prolonge souvent par des jeux de société, de cartes, des discussions. Les chants et la musique ont toujours beaucoup de succès ! Il y a un temps de prière juste avant de partir à 22h, les accueillis sont invités à y assister, toutes religions confondues, les bénévoles se disent particulièrement touchés par la participation des accueilis qui entrent volontiers dans la démarche.
La nuit, deux bénévoles restent sur place, une présence nécessaire qui marque le lien entre l’engagement des bénévoles auprès des accueillis. Le lendemain matin, un ou deux autres bénévoles apportent leur sourire et le petit-déjeuner à 7h, ce qui permet à tous de quitter les lieux à 8h pour une nouvelle journée.

Si la première édition d’Hiver Solidaire à Toulouse avait été marquée par un confinement et donc, grâce à cela, à la présence de nombreux bénévoles disponibles pour prêter main forte, la deuxième édition a été plus laborieuse. L’intensité de la vie quotidienne ayant repris son cours, les personnes accueillies ayant changé plusieurs fois, cela a rendu la création du lien plus difficile pour certains.
Cette année 2023, l’équipe organisatrice est actuellement composée d’une dizaine de personnes réparties en différentes gestions : celle du planning, des accueillis, de la communication, de la logistique. Forts des expériences passées, des améliorations ont été envisagées pour favoriser encore plus l’accueil des accueillis et des bénévoles.

Pour le 17 décembre, date du lancement d’Hiver Solidaire, l’assocation recherche activement des personnes, des familles, qui voudraient vivre des fêtes de fin d’année différemment, également des bénévoles qui participeront à ce beau projet jusqu’au 25 mars.

► Si vous êtes intéressés pour vivre un hiver différent des autres et vous engager comme bénévole, inscrivez-vous :

- ici sur le site de la paroisse
- ou en scannant les QR codes sur les affiches présentes dans les églises.

Plus d’infos sur la page Facebook d’Hiver Solidaire, ici.

Toutes les questions sont les bienvenues sur hiversolidaire31@gmail.com et au 06 58 30 85 75.

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Retour d’expérience d’un bénévole de l’association, témoignage publié en 2021.

Quand tout a commencé...

« Hiver Solidaire » est une opération paroissiale qui existait dans une quarantaine de paroisses parisiennes, et dans quelques villes de province. Cette opération vise à accueillir des personnes de la rue chaque soir de l’hiver, et leur offrir, outre le gîte et le couvert, la possibilité de reprendre confiance en elles-mêmes grâce aux relations fraternelles établies dans la durée avec des paroissiens.

En 2021, nous avons pu importer cette opération à Toulouse, avec le soutien du père Simon d’Artigue, au sein des Paroisses Cathédrale. Pendant trois mois, ce sont près de 200 paroissiens qui se sont relayés pendant deux mois-et-demi, dans des locaux prêtés par les Conférences Saint-Vincent-de-Paul, pour apporter des dîners et petits-déjeuners, et les partager avec les personnes accueillies.

Pour qui ?

C’est ainsi que Kamel, Servet, Mustapha, Christophe et Ruben ont pu entrer dans la structure : au-delà de l’aide alimentaire, ils ont aussi et surtout eu des occasions de rompre la solitude et de partager avec nous des soirées différentes de leur ordinaire. «  Ici j’ai appris que les médecins, les banquiers…, ils sont très simples. C’est des gens comme nous quoi ! Avant je les pensais inabordables. Parce que dans la vraie vie, les architectes, les musiciens, les directeurs de banque on les rencontre jamais. Ici on oublie tout. On joue aux cartes, on oublie nos problèmes », nous a confié l’un deux.
L’hiver avançant, de personnes de la rue, ils nous sont devenus proches. Et dans un sens comme dans l’autre, nous avons nous aussi a appris à ouvrir nos cœurs à des relations qui pouvaient nous paraître inaccessibles tant nos situations et nos modes de vie pouvaient sembler éloignés.

Il est souvent écrit dans l’Évangile que Jésus « posa son regard » sur telle ou telle personne. Les moments de joies simples et fraternelles passés ensemble à Hiver Solidaire nous ont permis de prendre le temps non pas seulement de nous voir, mais de « poser notre regard » les uns sur les autres, en faisant le pari d’entrer en relation.

« Hiver Solidaire, c’est comme un médicament ! »

Nous avons passé à Hiver Solidaire de beaux moments de profondeur humaine et spirituelle qui marquent nos souvenirs, mais surtout nos âmes qui se laissent toucher, et nos cœurs qui se laissent ouvrir.

Nos amis accueillis l’ont exprimé en répondant aux questions du Délégué épiscopal à la solidarité, et voici quelques extraits des propos qu’il a recueillis un soir de mars :

« J’ai rencontré ici des gens que dans notre vie à nous, on n’a jamais rencontrés.  »

« Moi mon but : je l’ai dit à certains, c’est de revenir à "Hiver Solidaire" comme bénévole. Je viendrai raconter par exemple cette année que j’ai vécue avec vous, je viendrai raconter mon expérience. Si j’arrive à donner quelque chose, la joie, par exemple et bien ce serait pas mal.  »

« Moi j’ai fait sourire les gens qu’on accueille soi-disant (les bénévoles qui viennent partager le repas) en leur faisant des blagues, en leur donnant des petits services ou quoi. Et en disant au revoir en partant, bonjour en arrivant. C’est un bonheur de donner la joie !  »

Que ces mots résonnent comme un MERCI à tous les bénévoles pour leur engagement dans cette belle aventure ! Qu’ils résonnent aussi comme un appel à nous remettre toujours en tenue de service et à voir dans les plus pauvres le Christ que nous servons !

L’année prochaine, nous lancerons bien sûr la seconde édition d’Hiver Solidaire dans les paroisses Cathédrale de Toulouse. D’ici-là, nous serions heureux d’accompagner par notre retour d’expérience d’autres paroisses de Toulouse ou des alentours qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure d’Hiver Solidaire ! N’hésitez pas à nous contacter !

Benoît-Henri,
Bénévole au sein d’Hiver Solidaire