Penser une politique familiale rénovée

Associations Familiales Catholiques (AFC)

Penser une politique familiale rénovée

A quelques semaines des élections municipales, l’organisme souhaite alerter candidats et électeurs sur les enjeux d’une politique sans cesse remise en cause et fragilisée. Etat des lieux avec ses représentants de Haute Garonne Robert de Palaminy et Jeanne-Marie Macé.

Foi et Vie : Qui sont les AFC et quelle place occupent-elles dans la politique familiale ?
R de Palaminy : Les Associations Familiales Catholiques forment un mouvement civique reconnu par les pouvoirs publics depuis 1947 pour offrir un cadre d’engagement et d’entraide à tous ceux qui veulent agir auprès des familles. A ce titre, elles sont agréées comme société de consommateurs et 35000 d’entre-elles sont représentées dans le mouvement.
La position des AFC est parfois ambivalente selon le point de vue d’où l’on se place. Jugées trop proches de l’Eglise par les acteurs du monde social car très imprégnées de la Doctrine Sociale, elles ne font pour autant pas partie des instances du diocèse avec lequel elles sont en constante collaboration. Cette ambivalence peut être jugée comme une faiblesse, j’y vois plutôt une force puisque cela nous assure une certaine liberté d’action.
J-M. Macé : Le mouvement a des représentants dans chaque région qui sont autant de relais pour informer les familles, faire connaitre leurs droits et surtout les défendre. Depuis les manifestations de 2013, un nombre significatif de familles en particulier jeunes nous ont rejointes.
Les valeurs familiales que nous soutenons sont universelles et pour cela nous nous voulons force de proposition auprès du cabinet du ministre en charge de la famille.

Jeanne-Marie Macé et Robert de Palaminy représentent le mouvement des Associations Familiales Catholiques (AFC) pour la Haute-Garonne

F et V : Quels poids pèsent sur les familles ? Quelles sont les questions qui se posent à elle aujourd’hui ?

R de P : Dans un document édité par les AFC il est écrit que « la famille remplit une fonction vitale pour la société, la pérennité, la formation et l’humanisation des personnes et leur insertion sociale.
La famille a besoin de conditions favorables pour remplir sa mission. Elle est donc une affaire publique puisque ce qui est bon pour la personne est bon pour la société, ce qui l’affaiblit nuit à la personne et à la société. Les familles sont le socle et l’avenir de notre pays ». La famille doit être encouragée par des mesures spécifiques et non découragée par des charges de plus en plus lourdes.
Beaucoup de nos adhérents se demandent aujourd’hui comment faire face à tant de pressions sociales. Elles ne veulent pas baisser les bras mais sont parfois découragées.
F et V : Comment le mouvement se prépare t-il aux élections municipales de 2014 ?
R de P : Les élections de 2014 sont un véritable enjeu pour nous. Nous avons décidé de proposer aussi bien aux candidats qu’à nos adhérents un questionnaire pour pointer les grandes lignes du débat sur la famille : « 6 minutes pour les 6 prochaines années ». C’est une invitation à ne pas passer à côtés de questions de société majeures. Ce questionnaire sera envoyé par courriers.
Un vade-mecum intitulé « Reconstruire la politique familiale » est aussi en cours de distribution. Une publication souple et synthétique pour y voir plus clair dans la politique publique devenue confuse et complexe.
J-M. Macé : La politique familiale fait l’objet de remises en cause permanente ces dernières années avec des mesures économiques défavorables pour les familles nombreuses, mais ce sont aussi des questions éthiques qui les inquiètent et les ont mis en mouvement : Le mariage, la PMA, mais aussi les questions de genre et de conjugalité. Nous devons être en veille permanente sur ces débats.
F et V : Quelles sont vos actions, vos moyens d’informations ?
J-M.Macé : Nous pensons qu’il est important d’aider les familles à se réapproprier leur responsabilité éducative. Nous disposons d’une cellule de recherche qui évalue les questions que se pose le gouvernement et le parlement sur l’évolution de la famille.
Outre nos propositions bien instituées : chantiers de l’éducation, bulletin trimestriel, le mouvement édite des brochures et nous organisons des conférences. Nous travaillons à ressouder la famille car nous ne pouvons nier son évolution et ses nouvelles fragilités.
F et V : Sur quels points les AFC sont-elles particulièrement militantes ?
R de P : La politique familiale est de plus en plus vue comme une politique de dépenses publiques et non comme un investissement. Or nous savons que politique sociale et familiale sont étroitement liées. Il y a des mesures fiscales à encourager pour favoriser une harmonisation de l’une et de l’autre :
  • Préserver et développer l’utilisation du quotient familial mais aussi créer un complément familial de retraite par capitalisation pour aider les familles à préparer leur retraite.
  • Instaurer une progressivité du montant des allocations familiales en fonction de l’âge.
Ce sont des propositions que nous faisons pour pérenniser la politique familiale. Celle-ci passera aussi par une meilleure harmonisation entre vie professionnelle et vie familiale. Autant de chantiers en constante évolution.

Propos recueilli par Bénédicte Rigou-Chemin pour le journal diocésain Foi & Vie


 


Actualité publiée le 13 février 2014