Une femme de charité et de courage : sainte Radegonde

Le pèlerinage traditionnel du 13 août à l’église Sainte-Radegonde de Latoue, dans le Comminges, est l’occasion de nous pencher sur la vie de cette grande sainte, qu’une tradition fit passer en ces lieux vénérables.

Une reine immergée dans une époque violente

Fille d’un roi de Thuringe (ouest de l’Allemagne actuelle), elle assista à l’assassinat de son père (en l’an 531). Emmenée comme butin de guerre, elle se réfugie dans l’étude et la lecture. Ayant reçu une solide éducation chrétienne, elle veut suivre le Christ et aider les pauvres. Mais l’un des fils de Clovis, qui avait approuvé le meurtre de son père, Clotaire, qui était brutal et débauché, veut la prendre pour épouse à la mort de sa femme. Mariée de force, Radegonde n’eut jamais peur de ce terrible époux. Devant cet homme soucieux d’étaler ses richesses, elle n’hésite pas à porter des vêtements très simple, toute reine qu’elle soit. Clotaire ayant mis le comble à ses abominations en tuant le frère chéri de Radegonde, elle prend le parti de fuir et d’entrer en religion. Elle amena même Clotaire à bâtir le monastère de Poitiers, où elle passa ses trente dernières années.

Juge de paix et mère des pauvres

Belle et intelligente, les rois francs venaient la consulter et la prendre pour arbitre. Elle en retint plusieurs de commettre des crimes. Radegonde fut à la fois reine, mère, épouse et religieuse. Elle a bravé la colère de son mari en s’enfuyant du palais royal, malgré la pusillanimité des évêques qui craignaient le roi. A Poitiers, elle soigne les malades, mais aussi les guérit : elle est thaumaturge ! Radegonde est un modèle d’audace et de courage. Elle est priée lorsqu’il est question de résister aux puissants et à leurs iniquités. Prions-la pour nos responsables politiques et religieux, elle qui eut le souci du salut de la France, ce pays dont les décrets de la Providence avaient fait sa patrie.

Jean-Michel Castaing