"Si un seul manque, le Christ est défiguré"

Veillée de prière pour le refus de la misère

"Si un seul manque, le Christ est défiguré"

C’est à l’invitation des membres de six groupes, Notre-Dame des frères de la rue, les Ouvriers de Saint-François, la Fraternité Saint-Laurent du Secours Catholique, Bonne nouvelle Quart-Monde, la famille Bartimée et l’association Lazare que 250 personnes se sont rassemblées, ce 17 octobre 2016, pour prier et refuser la misère.

Sur le thème « la brebis perdue et retrouvée » (Lc 15), la veillée a été animée par une alternance de prière, de témoignages, de chants et de temps de silence. Cette phrase « Si un seul manque, le Christ est défiguré » est revenue comme un leitmotiv tout au long de la soirée. Le Christ au Mille Visages (travail de collégiens et catéchistes de Péronne en 1982), défiguré par l’absence de plusieurs visages, a retrouvé « forme humaine » au fur à mesure des témoignages et des expressions des participants.

Au final, c’est un grand message d’espérance qui a été formulé par les différents intervenants, tel Jacky qui témoigne : "J’étais seul comme la brebis perdue et Bartimée est venu me chercher pour me mettre avec les 99 autres maintenant je ne suis plus seul ". Ou encore Claudine, analphabète, qui a pris conscience de sa valeur et a su surmonter sa peur : "Quand tu ne sais pas lire, tu n’oses pas rentrer dans un groupe. Tu attends que quelqu’un vienne te chercher. Moi, mon mari est venu me chercher. Et dans le groupe, on m’a prise comme j’étais. Moi, maintenant, je pourrais aller chercher les personnes comme moi qui ne savent pas lire ni écrire. J’ai vraiment envie de créer un groupe avec elles. C’est un projet qui me tient et je prie que cela arrive." Quoi de plus heureux à entendre quand Dimitri, rejoignant le troupeau, déclare : "J’ai commencé à laisser parler mon cœur au lieu de mon cerveau. Et je me suis retrouvé moi-même" ?

Forts de leur rencontre avec le pape l’été dernier, certains témoignent : "Le pape nous demande de prier pour ceux qui nous font souffrir, c’est notre mission, nous avons la mission d’aller chercher la brebis perdue, c’est-à-dire de pardonner", indique Corinne. "On est des brebis galeuses. La brebis galeuse, c’est quelqu’un qui est rejeté, qui est seul dans la vie, qui n’a pas d’amis, qui est sauvage parce qu’il ne veut pas aller vers les autres. Jésus, il faut qu’il l’éclaire. Je me dis qu’avec la foi, les 99, elles vont retrouver leur chemin ; alors il vaut mieux aller chercher celle qui est perdue."

Pendant la célébration, deux cartes ont été offertes, l’une à garder dans un coin prière, une autre à offrir à une personne absente ce soir-là. Une belle façon d’envoyer en mission à la rencontre de ceux qu’on oublie trop souvent d’inviter.

 

Pour lire les témoignages dans leur intégralité
Actualité publiée le 19 octobre 2016