Sur le chemin des malades

Dimanche 10 février 2019 : Dimanche de la Santé

Sur le chemin des malades

De tous temps, l’Église a été attentive aux personnes malades. Dans Toulouse, de nombreux bâtiments en sont les témoins : hôpitaux Saint-Raymond, l’Hôtel-Dieu St-Jacques et la Grave, lieu d’accueil des plus pauvres (orphelins, mendiants, vieillards...) avant d’accueillir les malades.
Aujourd’hui, cette présence se fait par l’intermédiaire de l’engagement de croyants qui accompagnent les personnes âgées, les personnes avec un handicap, les personnes malades au sein des établissements de santé…
Pour chacun, la maladie est intrusive : elle est conçue comme venant de l’extérieur. Extérieure à moi et incontrôlable, elle vient rompre l’équilibre de vie et l’unité de la personne.

La maladie est un temps de solitude : les amis ne viennent plus, je ne participe plus aux activités du village, à la messe… La personne peut aussi ressentir le silence de Dieu. La lecture de l’Évangile inspirera notre conduite : Jésus ne dit aucun mot : il regarde, il croise le regard des personnes, il est là ! Une présence.

Cette solitude est aussi celle des accompagnants : que puis-je faire pour l’aider ? et si je fais cela, est-ce que je fais bien ? Tout le relationnel quotidien est mis en danger : il faut en créer un nouveau pour s’adapter et vivre un nouvel état qui sera provisoire ou définitif.
Dieu vient accompagner ce passage, cette Pâque d’une vie à une nouvelle vie à inventer. Dans ce passage, la question « pourquoi  » en un seul mot n’a plus sa place et peut surgir cette nouvelle question « pour quoi » en deux mots : « pour vivre quoi ? »

La maladie se fait alors le révélateur du sens de la vie. Quand tout va bien ou pour le mieux, on s’interroge peu. Quand survient la maladie, la question du sens de ma propre vie revient. Pour qui je vis ? Pour quoi je vis ? Et, après ma mort, le néant ou une vie à découvrir ?

Accompagner, c’est être une oreille attentive et « compétente » pour entendre une personne confier ses interrogations, ses angoisses, peut-être sa révolte, et découvrir avec elle un chemin d’espérance.

Père Christophe Vairon,
Aumônier à l’Oncopole