Un tapis de fleurs...

Messe pour les morts de la rue, 22 novembre 2016

Un tapis de fleurs...

Jacek , Pierre, Jean-Marie, Nicula, David,
Patrick, Isabelle, Gilles, Pierre, Bernard, Mattéo, Ioan, Bruno-Roger, Ireneusz, Armando, Stefan, Philippe, Didier, Eric,
Jean-Marie, Thierry, Olivier,
Raymond, Amandine

sont morts cette année, seuls, dans les rues de Toulouse. Une messe a été dite par Monseigneur Le Gall, archevêque de Toulouse, à leur intention le 22 novembre 2016 à l’église Notre-Dame-du-Taur de Toulouse.

De nombreux anonymes sont venus leur rendre un dernier hommage et prier pour ces frères alors qu’ils rejoignent la maison du Père. Ils sont venus déposer sur un linceul, symbole de la dernière demeure sur terre, des fleurs.

À cette occasion, nous avons été invités à changer notre regard sur ces personnes. Un rien peut suffir à faire basculer la vie de quelqu’un dans la rue, un divorce, des dettes, la perte d’un emploi… Beaucoup n’ont simplement pas eu la même chance que les autres, et la précarité est là, de plus en plus grandissante en France. À Lampedusa, lors d’une allusion aux centaines d’immigrants morts noyés, le pape François nous a interrogés : « Mais qui d’’entre nous a pleuré pour ces hommes et ces femmes ? »

Voici quelques mots du père Jean-Luc Fabre permettant de prolonger cette prière :

Une vie qui s’est éteinte en fin de nuit,
au plus profond du froid,
lorsque ceux qui ont un logis
commencent tout juste à sortir de chez eux…

Et il a été retrouvé là, dur, anonyme, absent, muet,
il a été enterré, il n’est plus…

Et pourtant il est enfant de Dieu…

Et il y a tant de gens qui errent ainsi en nos villes,
nos villes où nous allons d’un pas pressé vers nos activités, nos petits soucis…

Ô Seigneur prend pitié d’eux,
prends pitié de nous,
la fraternité s’épuise dans la grande ville
où nous savons que nous pouvons tomber, dévisser…
et où nous sommes tous craintifs, anxieux…

Seigneur, rend-nous frères les uns des autres…

 


Album photo


Actualité publiée le 25 novembre 2016

 

 

Joaquim, un footballeur sénégalais, mort SDF

"À la suite de cette messe du 22 novembre à Notre-Dame-du-Taur, j’ai aussi pensé à Joaquim Fernandez. Une bonne formation lui a permis de devenir footballeur professionnel à Bordeaux, à Angers et au TFC à Toulouse. Et quand le sport s’est arrêté, sa vie a basculé : le voilà qui tombe dans la précarité et l’exclusion. "Car il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus" (Mt 22,14). À 43 ans, il est mort dans une rue de Paris, le 19 janvier 2016. Le froid a eu raison de son corps.

Dans ce sens, en cette année 2016, une convention vient d’être signée entre footballeurs, bénévoles et éducateurs à Pôle Emploi. Le rugby lui aussi est concerné. Voilà un acte de solidarité et de dignité qui peut aider à sauver des vies, devenues fragiles."

Père Georges Boyer