Dimanche 13 janvier, la paroisse de Saint-Gaudens organisait une ronde des crèches dans le piémont pyrénéen. Nous étions plus d’une centaine à venir au premier rendez-vous dans l’église d’Izaut-de-l’Hôtel. Quittant cette dernière, nous avons rejoint l’église d’Arbon. Puis, longeant les crêtes, face à la montagne du Cagire, dans un magnifique panorama, notre procession nous a conduits jusqu’à Arguenos. Le périple s’est terminé à Aspet, où nous attendaient du chocolat chaud, du cidre et des galettes de rois !

À chaque étape de la ronde, dans les églises chauffées, chacun des maires des communes, ravis de nous recevoir, a dressé succinctement un historique du bâtiment religieux de son village. C’est ainsi que le premier magistrat d’Arguenos nous a appris que sa commune (100 habitants aujourd’hui) avait été, jusqu’au début du XXième siècle, une pépinière de prêtres.

Les pèlerins ont prié et chanté devant les crèches. Les étapes étaient ponctuées de bénédictions et de lectures. La petite église d’Arbon était bondée ! Pourtant, les chemins sont étroits dans ce village de moyenne montagne !

À Arguenos, il a été lu le conte de Noël, peut-être le plus beau de tous, « La dernière visiteuse  ». Merveilleux récit que celui-là, où Marie s’inquiète de la venue, alors que l’aube commence déjà à poindre à Bethléem, d’une vieille personne, toute ridée et couverte de haillons, à l’aspect inquiétant, et qui met une éternité, tant ses gestes sont lents, à donner son cadeau à l’Enfant qui vient de naître ! Cependant, quel n’est pas l’étonnement de la Vierge lorsqu’elle constate que cette visiteuse possède en fait le même regard, rempli d’espérance, que son fils ! Mais je laisse aux lecteurs le plaisir de découvrir cette sublime histoire, dont la justesse théologique se dispute au pathétique de l’issue.

Incontestable réussite que cette ronde 2019 ! La convivialité et la bonne humeur n’ont jamais altéré l’élan de prière. Et tout cela dans une ambiance festive, comme il sied à l’événement de la venue du Prince de la Paix parmi nous. Les sœurs d’Aspet accompagnaient les enfants dont elles assurent une partie de l’éducation dans leur maison. Tous les âges de la vie étaient représentés.

Chaque année, le nombre de participants à cet événement va croissant. Comme si personne n’avait vraiment envie de quitter la parenthèse de Noël ! Mais déjà le temps ordinaire reprend ses droits...

Jean-Michel Castaing