Violence dans les écoles du Patriarcat Latin de Jérusalem.


Ce n’est jamais (ou si peu) raconté ainsi dans nos médias, mais le Père Faysal Hijazen nous dit la réalité de la violence israélienne sur les écoliers :


« En ce mois d’octobre 2015 où la violence faisait rage dans les rues, nos écoles ont accueilli les élèves qui s’y rendaient dans des conditions difficiles. Plus que jamais notre mission prenait sens en aidant les enfants à vivre ensemble sans la haine de l’autre. L’éducation est une arme de paix. Les cours de récréation étaient pleines de rires et d’amitié et les sourires revenaient sur les visages lors des cours et des activités diverses toujours dans un esprit d’ouverture à l’autre et de découverte de soi. Chaque enfant par ses propres épreuves développe une force incroyable, le don de survivre et de vivre.
Les étudiants sont la frange de la population qui paye le plus les frais de la violence israélienne au cours des incidents de ces derniers mois entre l’armée israélienne lourdement armée et les colons d’un côté et les jeunes palestiniens, souvent étudiants, voir même collégiens, lycéens ou plus jeunes encore de l’autre côté.

Ces affrontements se décrivent le mieux comme une guerre d’occupation du territoire, de suprématie idéologique et d’hégémonie économique. Les effets psychologiques de ces événements sur les plus jeunes élèves depuis le jardin d’enfants ou à l’école primaire, surtout les filles, se font largement ressentir. Les blessures physiques ainsi que le bruit terrifiant des explosions de bombes ou des tirs de bombes lacrymogènes que lancent les soldats israéliens près des collèges et écoles, s’ajoutant à cela l’odeur des jets d’eau sale, lancés sur les maisons et les écoles ont causé une grande terreur et différents problèmes psychologiques, depuis la peur jusqu’à la panique. Certains élèves des écoles ont été intimidés par des colons agressifs, qui sont hors de la réalité et qui selon la loi internationale seraient qualifiés de criminels de guerre.
Nos élèves pour se rendre à l’école doivent passer plusieurs check-points très difficiles, prennent des routes bloquées, fermées, fortement encadrées par la police et l’armée israélienne qui sont lourdement armées. Ils croisent des colons israéliens violents et arrogants qui sont protégés par l’armée. Ces enfants connaissent des fouilles au corps allant même parfois jusqu’aux abus. Leurs cartables sont fouillés et inspectés à la moindre occasion. Plusieurs écoliers, des jeunes filles mêmes, ont été abattus de sang-froid à balles réelles sur le chemin de l’école ou au retour pour rentrer à la maison. Le simple fait d’être Palestinien est une raison pour être abattu avant de déclarer à la presse qu’ils ont essayé de poignarder un soldat ou un colon israélien.


Nous supplions la communauté internationale et les organisations pour le droit des enfants
d’intervenir pour stopper le massacre et la brutalité que connaissent nos enfants palestiniens de la part des soldats israéliens.
Tout ce que nous voulons c’est vivre une vie normale en paix, comme n’importe quelle autre nation.
Nous voulons que nos enfants puissent aller à l’école sans avoir peur, sans avoir à passer des check-points
ou se trouver sur une route bloquée et se faire insulter, harceler ou même brutaliser par les colons ou des soldats israéliens,
mais surtout sans avoir peur d’être abattus de sang-froid."

 

EXTRAIT DU BULLETIN « UT COGNOSCANT TE »,
de la direction générale des écoles du Patriarcat Latin de Jérusalem. (octobre 2015)

 


Actualité publiée le 2 décembre 2015