Ce mardi 25 novembre 2014, le Pape François se déplace à Strasbourg où il prononcera deux allocutions. L’une sera adressée aux 28 États appartenant à l’Union européenne au Parlement européen, tandis que l’autre aura lieu au Conseil de l’Europe devant 47 États. Il est à noter que c’est la première fois que le Souverain Pontife s’adressera aux représentants de l’Europe.

Pourquoi ce déplacement ?

Au-delà de la portée symbolique de ce voyage, en cette année où l’on commémore le centenaire de la Grande Guerre, les enjeux de ce voyage sont plus profonds. Par cette rencontre avec les membres du Parlement européen, le pape François tient à souligner le rôle de cette institution et sa responsabilité vis-à-vis des 800 millions d’européens qu’elle représente.

Quels sont les sujets qui vont être abordés par le pape Francois ?

Les institutions européennes légifèrent sur les sujets qui nécessitent de définir des règles de vie commune et celles qui entraveraient la dignité humaine pour les différents États qui en font partie : la charte sociale européenne, les conventions sur la protection des minorités nationales, la convention sur les droits de l’homme, la corruption... Le pape François avait déjà alerté les institutions sur les difficultés liées à l’accélaration des flux migratoires, à Lampedusa notamment. Cette fois, le Souvrain Pontife, premier pape non européen, va rappeler où se situe le centre de gravité de l’Église catholique. Il montrera sans doute son attachement à la construction européenne face à la mondialisation et adressera aux autorités un message de confiance envers l’Union européenne pour surmonter ses crises politiques, économiques et sociales. En effet, face au contexte de tensions en Ukraine, de conflits au Moyen-Orient et en Afrique liés au terrorisme, d’ambiance morose due à la crise et au chômage dans différents États, le climat n’est guère à l’optimisme.

Il est à prévoir que le voyage du pape, alors que l’Europe aborde une nouvelle étape de son histoire avec le renouvellement complet de son équipe dirigeante et peu de temps après la prise de fonction du nouveau Parlement, aura pour finalité de rappeler la mission de l’Église et redessiner les contours de la voie dans laquelle les 28 États se sont engagés afin qu’elle s’inscrive dans le cadre d’un message évangélique.