Vous nous racontez vos souvenirs à l'abbaye...

Abbaye Sainte-Marie-du-Désert

Vous nous racontez vos souvenirs à l’abbaye...

Vous avez eu la gentillesse de nous envoyer vos témoignages - soyez-en tous chaleureusement remerciés ! Au moment où une page se tourne à l’abbaye Saint-Marie du Désert, des souvenirs remontent à a surface, des anecdotes se rappellent à votre mémoire...

Voici un florilège de vos témoignages :

 

  • Une oasis temporelle

« Avril 2018, au milieu d’un moment difficile, comme une oasis temporelle, une retraite de dix jours à l’abbaye de Sainte Marie du Désert :
La joie de me joindre à la liturgie des heures, même au creux de la nuit
La joie d’être bercé par les voix des frères chantant les psaumes
La joie du lever de soleil illuminant l’abbaye
La joie du sourire du père hôtelier
La joie du silence
Je rends grâce à Dieu de vous avoir mis sur mon chemin et vous porterai dans mes prières pour la suite de votre route.
Dans la Joie du Christ »

Bruno

 

  • Chercher Dieu dans le silence

« Chers Frères,

C’est l’action de grâce qui domine, pour ces années que vous et ceux qui vous ont précédés ont passées, cachés dans le vallon près de Bellegarde (Sainte-Marie !).
Combien de fois, grâce au scoutisme, ai-je pu venir avec un groupe d’adolescents bénéficier de la liturgie du monastère… jusqu’au petit matin où, jeune responsable d’une troupe de scouts toulousains, j’ai pris l’engagement adulte qu’on appelle le Départ routier, non loin de l’Abbaye. Lieu d’hospitalité pour le pèlerin, fontaine pour qui sait de qui jaillit la seule Eau vive.
C’est aussi grâce à vous que la Trappe m’est un peu familière. Merci ! Au cours de mes pérégrinations, Latroun, Acey et l’abbaye de votre Fr. Guerric, au Val d’Igny, sont autant de maisons soeurs auxquelles s’ajoutent des abbayes qui arborent des tons voisins, rayonnant la même Lumière.
Devenu l’un des jeunes prêtres de ce diocèse de Toulouse, quel bonheur de pouvoir passer avec vous, chez vous, un peu de temps à chercher Dieu dans le silence. Et récemment, à parcourir le rouleau de Jérémie qui prêche l’exil et annonce le renouveau certain, inscrit dans les coeurs. L’espérance ne déçoit pas ! Les versets de Jérémie (30-31) en sont une trace ineffaçable, Jésus notre Seigneur ne s’y trompe pas qui donne une place de choix aux mots de Jérémie : “nouvelle alliance”.
Revenir à l’Abbaye sera une joie en communion avec vous, et ce dès décembre pour une récollection avec les prêtres du diocèse. Vous revoir aussi, lorsque le Seigneur nous en donnera l’occasion. Marcher ensemble en nous soutenant, une force.  »

Votre frère, Cyprien Comte +

 

 

  • Exceptionnelle douceur

« Que les Frères du Désert continuent au loin à penser à nous. Car le oeuvre, issue d’ ’une pratique cistercienne ancienne nous dit que la tradition de l ’ordre cistercien produit une énergie extrêmement forte.
Nous ne savons comment faire...au présent.
Puisqu’ils nous quittent.
Mais...
Puisse une veille spirituelle rester pour garder l ’ exceptionnelle douceur de ce lieu chrétien.  »

Jacqueline

 

 

  • Liens fraternels… entre les Clarisses de Toulouse et les frères de Sainte-Marie du Désert.

« Une amitié faites de services et d’attention depuis de très nombreuses années. Les sœurs lavaient les coules des frères, celles-ci sentaient « la bonne odeur des brebis » et les frères portaient du très bon grain aux sœurs pour nourrir leurs poules. Quand les frères venaient faire leur courses à Toulouse les sœurs les accueillaient pour le repas avec beaucoup de Joie.
Les sœurs avaient des ruches mais il vint un temps où elles ne pouvaient plus les garder alors elles les ont données aux frères. Et puis vint un temps où les frères ont vendu du miel. Les sœurs ont à leur tour vendu à leur porterie le miel des frères…ceci ne sont que quelques petits traits…
Mais plus profondément encore, une communion dans la prière à travers les diverses étapes de la communauté et les événements importants comme la Béatification du frère Marie Joseph Cassant ou les questionnements pour l’avenir…
Communion qui peut toujours se vivre même à distance et s’approfondir avec les années qui passent.
Merci, Frères, pour ces liens entre nos deux communautés que nous ont léguées nos anciens. Il fut un temps où un frère venait voir une de nos sœurs paralysée, pour un accompagnement spirituel…Merci !
Que le Seigneur accompagne chacun dans cette nouvelle étape, tous ne vont pas au « Paradis » mais que chacun en connaissent la joie et la paix !
Avec toute l’affection fraternelle de vos sœurs Clarisses. »

Les soeurs Clarisses

 

  • Respirations spirituelles bienfaisantes

« Nous avons découvert l’abbaye Sainte-Marie du Désert il y a un peu plus de 40 ans, mais c’est surtout depuis 10 ans que les liens se sont tissés, à travers nos « haltes » régulières à l’abbaye, respirations spirituelles bienfaisantes. Ces liens se sont renforcés à l’occasion d’une réflexion partagée faisant un parallèle entre la vie monastique et la vie conjugale. Ce fut l’occasion d’un partage sur la lettre aux Colossiens (3, 12) qui garde aujourd’hui toute sa pertinence : « puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes ses fidèles et ses bien-aimés... » et, un peu plus loin, « supportez-vous mutuellement ». Le frère André-Marie avait alors souligné que le sens était celui de « support », de soutien : soyez assurés, chers frères du Désert, de notre support dans la prière.

Dans cet « À Dieu », nous faisons nôtres les dernières lignes du livre « La nuit de feu » de Eric-Emmanuel Schmitt : « Nous savions que nous ne nous reverrions jamais... Dans cet adieu, malgré l’émotion qui mouillait nos yeux, la joie l’emportait sur le chagrin : à la douleur de nous quitter, nous substituions le bonheur de nous être connus. »

Puissent cependant nos chemins se croiser de nouveau, si Dieu le veut, ce que nous souhaitons de tout cœur »

Elisabeth et François

 

  • Conversion du "larron"

« Religieuse enseignante à l’Annonciation (Seilh), j’ai plusieurs fois emmené de grandes élèves à la Trappe pour une journée de récollection. Eh bien, pour moi, la Trappe, c’est Frère Grégoire ! Je revois encore, quelque quarante ans après, ses grands yeux bleus où pointaient des larmes quand il témoignait et évoquait son passé... C’est bien à travers l’accueil et le témoignage des Frères qu’il avait reçu la grâce de Dieu et avait pu se tourner vers Lui : conversion du "larron".
Alors pour toutes les merveilles, visibles et invisibles, qui ont jalonné ces 168 années, merci, Seigneur et merci aux cisterciens de Sainte Marie du Désert ! »

Sœur Marie Anne

 

  • "Mes petits bergers"

« J’ai beaucoup fréquenté l’abbaye Sainte-Marie du Désert pendant mon enfance. Mes grands-parents ont une maison à Thil et nous y allions souvent le week-end et pendant les vacances. À plusieurs reprises, nous avons marché de Thil à Notre-Dame du Désert (4 km). Je me souviens que nous nous mettions au premier rang de l’église pour suivre la messe et que j’étais toujours impressionnée par ces chants polyphoniques. À chaque messe, je comptais les moines ! Mais mon souvenir le plus fort reste la sortie de messe où je courais jusqu’à la boutique pour tenir la caisse avec frère Robert ! Quand il nous voyait avec mes sœurs, il nous appelait "mes petits bergers". En effet, nos grands-parents nous complétaient la collection de livres "Petit berger" à la boutique de l’abbaye.
Bonne route aux frères »

Pauline

 

  • Que le Seigneur bénisse chacun...

« Le départ de nos frères de Sainte-Marie du Désert me touche particulièrement. Depuis 5 ans que je suis revenue du Maroc, j’aimais aller régulièrement prier au monastère, unissant ma prière à la leur, dans le calme et la paix d’une belle nature. Chaque soir, le Grand Salve me donnait de rejoindre les frères de Midelt dans le Moyen-Atlas.
Que le Seigneur bénisse chacun dans leur nouvelle étape ; qu’ils soient assurés de ma prière fraternelle. »

Petite Sœur Andrée- Émilie,
fraternité des Petites Sœurs de Toulouse

 

  • Toute mon enfance !

« Une abbaye qui a fait toute mon enfance ! De nombreux souvenirs de retraite, notamment celle de ma confirmation. Cela va faire drôle de savoir que le doyenné Notre Dame D’Alet va se retrouver sans son abbaye... Que Dieu les garde ! »

Paul Antoine

 

  • Pendant la dernière guerre

« Pendant la dernière guerre, mon grand-père officier, faisant partie de l’ORA (Organisation de la Résistance de l’Armée), habitant à Gimont dans le Gers, s’est caché à la trappe Ste-Marie du Désert pendant 5 mois, en 1944. Ma grand-mère et deux de leurs enfants (les filles car les garçons, officiers aussi, étaient passés par l’Espagne...) venaient à bicyclette lui porter vivres et vêtements de rechange... Une fois mes tantes sont arrivées juste après le passage des Allemands... ! Mon grand-père était effrayé de les voir arriver à ce moment-là... ! Heureusement, elles n’avaient pas été vues... À cette époque se cachait là aussi le professeur Georges Hann qui était juif et une autre personne connue du milieu toulousain. J’y suis moi-même allée beaucoup plus tard en famille et il y avait encore un vieux moine à qui j’avais raconté mes souvenirs dont il était au courant...

En 1944 ceux qui se cachaient partageaient les travaux agricoles des moines qui avaient aussi des moutons et des daims. Beaucoup plus tard, ils ouvrirent aux étudiants des chambres qu’ils louaient surtout au moment des révisions des examens et mon frère a ainsi fait à cette occasion un séjour chez les moines de Ste-Marie du Désert. C’est donc avec émotion que je ressens la fermeture de cette chère abbaye enfouie dans les bois de chênes… Que va devenir l’abbaye après sa fermeture ? »

Monique 

 

  • Une page se tourne... 

« J’ai beaucoup, beaucoup de souvenirs à l’abbaye notamment la préparation de ma première communion et de ma confirmation. J’y vais régulièrement depuis enfant, pour me balader, ramasser des champignons ou tout simplement pour acheter du miel à la boutique. J’ai encore des petites médailles bénites achetées là-bas. Le lieu est magnifique, plein de charme, reposant et d’une grande sérénité. Cela m’attriste de savoir que l’abbaye ferme. Une page se tourne... »

San Drine

 

  • Hommage aux frères cisterciens et action de grâces.

« Il y a 16 ans environ, j’étais encore catéchiste et à l’occasion d’une retraite spirituelle, nous avions été accueillis par les frères de l’abbaye cistercienne de Sainte-Marie du Désert.

Je connaissais un peu le lieu pour y avoir été en balade avec mon mari le dimanche. L’endroit s’y prête bien, c’est vallonné, calme, boisé. Il y avait aussi les daims : un beau site.

Nous étions entrés plusieurs fois nous recueillir. À l’époque il y avait encore le catafalque du petit frère Marie-Joseph Cassant dans l’église. Ce n’était pas aux heures d’office, nous n’avions pas croisé de frères.

Donc, à l’occasion de cette retraite, j’ai fait connaissance de quelques frères, mais plus particulièrement du frère Pierre-André, qui est l’actuel Père Abbé. Il nous avait prêché un enseignement dont la trace subsiste en moi et subsistera jusqu’à la fin de mes jours. Il s’agissait de se mettre à l’école du frère M.-J Cassant pour apprendre à consentir à ses Pauvretés. L’impact n’a pas été immédiat, mais j’avais été impressionnée par le témoignage de sa vie, et la manière dont le frère Pierre-André nous en parlait, avec beaucoup de feu dans le cœur.

Je ne me souviens pas y être retournée après... jusqu’au décès de mon mari suite à un cancer fulgurant qui l’a emporté en quelques mois.

J’avais gardé en mémoire ce petit frère et le lieu qui l’avait accueilli. Donc après le décès de mon mari, j’ai écris à l’abbaye pour demander à y faire un séjour. Je suis restée une semaine, celle du 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception. Puis j’y ai séjourné régulièrement une semaine par mois. L’accueil a été celui que l’on réserve à un membre chéri de sa famille. Le Seigneur a permis que j’y sois consolée, dans le silence, par la pratique de la prière, la participation aux offices, même celui de la nuit, à 4 heures du matin. J’étais portée par la prière, le chant, le lieu, les frères.

Consentir à ses pauvretés, c’est aussi ce qu’a vécu mon mari durant sa maladie. Il se disait non croyant mais respectueux d’une religion dans laquelle il a été élevé... il a fait un chemin de Lumière durant ces quelques mois passés dans son lit, jusqu’à y découvrir la paix de la prière, surtout à saint Joseph. Il est parti avec les derniers sacrements qu’il a lui-même demandés.

Je l’ai confié tout au long de sa maladie à ce petit Frère dont nous avions entendu parler : Marie-Joseph Cassant et c’est tout naturellement que je suis retournée vers ce lieu fondateur et que j’y ai trouvé la Paix et même la Joie.

Je ne peux oublier cette expérience spirituelle et fondatrice, je reste reconnaissante au Seigneur et à ces moines d’avoir embelli ma vie et de m’avoir accompagnée sur le chemin du Bonheur ! »

Anne-Marie

 

  • Des figures de Notre-Dame du Désert, et des souvenirs aussi...

« Que de tristesse étreint les anciens "retraités", mais aussi la reconnaissance envers ces moines qui nous ont accueillis avec simplicité, bienveillance, à l’écoute de chacun de nous. C’est avec un petit groupe d’amis que nous nous sommes rendus au monastère en novembre 1990, octobre 1991 et décembre 1993. Mes souvenirs ? Ils me remontent en mémoire et un peu en vrac. Le père abbé était Jean-Marie Couvreur.
Tout d’abord, le père Grégoire, une figure. Il avait conservé un visage de "larron" mais ce visage était illuminé par un beau sourire. Il servait au réfectoire et quand nous échangions à voix basse, pardon encore, il faisait semblant de ne rien entendre. Je le revois un matin furieux, son local avait été l’objet d’une effraction, lui faire ça à lui, ancien truand !! Il nous avait raconté ses derniers moments à la prison avant sa libération dans toute la signification du mot. Il avait senti un poids énorme sur ses épaules, pleuré à chaudes larmes et écrit au père supérieur de la Trappe de venir le chercher et, comme je le lui ai dit, "la trappe s’est refermée sur lui" ! Il n’avait pas voulu recevoir le sacrement de l’ordination il s’en estimait indigne en raison de son passé de proxénète. Son cœur était fatigué : on lui avait posé une pile cardiaque. Il avait trouvé ce "moteur auxiliaire" très efficace et admirait l’avancée de la médecine cardiaque. Cependant, avec les années, il avait bien maigri et la position assise lui était pénible malgré un coussin qu’il glissait sous ses fesses. Je le revois encore à la fin des des Vigiles, vers 5 heures du matin, se recueillir jusqu’à la messe à 7 heures. Je ne l’oublie pas dans ma prière.

Pour nos retraites au monastère, nous avions demandé l’assistance d’un moine pour nous aider à réfléchir notamment, je m’en souviens, sur la Communion des Saints. Le père Jacques a été désigné. Nous aimions ses entretiens, ses réflexions. Il travaillait dans l’atelier de cosmétique. Une anecdote me revient à ce sujet. En arrivant pour notre session de retraite, j’avais rencontré le Père Jacques et l’avais salué. Il me dit alors "comment m’avez-vous reconnu ?" Je lui avais répondu : "à votre regard". En réalité, il venait de se raser la barbe pour éviter la présence de poils dans la composition des produits cosmétiques. Il me dit alors que l’intendant ne l’avait pas reconnu et le père Jacques d’inventer alors une histoire en disant, avec l’accent, qu’il venait d’un monastère italien. L’Intendant rétorqua : "on aurait pu m’avertir..." Ce fut une bonne partie de rire.<

Nous faisions la vaisselle, mais un jour où une sœur, sans doute une Mère Abbesse, se porta volontaire, elle versa dans l’eau tant de produit vaisselle qu’une mousse super abondante camoufla les ustensiles à nettoyer. Un de nous l’a remplacée non sans beaucoup d’égards.
Nous aimions nous promener dans le parc et comment ne pas évoquer la présence de magnifiques daims ? Pour ma part, j’appréciais le temps des Complies, le Salve Regina et la bénédiction du Père Abbé reçue par chacun des moines et par les personnes en retraite. Au coucher, le couvre-feu avait lieu à 20h30 ce qui n’était pas facile pour les moines pendant l’été, me confiait l’un d’entre eux. Nous revenions de la retraite "regonflés" mais le décalage horaire se faisait sentir au retour chez nous. Encore une fois j’exprime toute ma reconnaissance à la Communauté de Notre-Dame du Désert avec laquelle nous restons unis par la Prière. »

Gérard 

 

  • Nostalgie et remerciements

« C’est avec beaucoup de nostalgie que nous vous voyons partir. Votre présence était une réelle source d’enracinement dans notre foi. Chaque fois que nous venions chez vous à Notre-Dame du Désert, même pour une simple visite au magasin, nous retrouvions davantage de sérénité : nos achats n’étaient qu’un prétexte pour retrouver cette joie profonde et cette si grande sérénité que vous saviez nous apporter par un petit mot, ou votre simple présence. Vous avez eu la bonne idée de refaire le chemin menant au magasin permettant ainsi aux personnes en fauteuil roulant d’y accéder sans difficulté majeure. Nous aimions retrouver, derrière sa banque, le frère en charge de l’accueil au magasin : il a su tisser un lien avec notre fils Guillaume, polyhandicapé, en fauteuil roulant, ayant pour lui des gestes d’affection et de grande fraternité. Il s’enquerrait toujours de son état de santé et recevait en retour de larges sourires de Guillaume. Merci à chacun de vous pour tout ce que vous avez apporté dans notre vie ! Que Dieu vous bénisse et vous protège maintenant et toujours. Bon chemin vers votre nouvelle destination ! »

Mireille, Jean-Jacques et Guillaume 

 

  • Merci pour ce havre de paix...

« Si proche de Toulouse, votre abbaye a été pour moi un havre de paix, au milieu du tourbillon de la vie en ville d’une jeune maman dépassée par ses enfants ! Merci pour votre accueil simple et la profondeur spirituelle qui se dégageait de votre abbaye. Je m’y suis sentie proche de Dieu. »

Marie-Gabrielle

 

  • Merci pour l’accueil

« Merci pour votre accueil les dimanches après-midi où nous venions, ma sœur et moi, passer un moment dans le calme, la sérénité de ces lieux et nous recueillir quelques instants près du tombeau du Bienheureux Marie-Joseph Cassant.C’est avec tristesse que nous voyons votre départ. Nous vous souhaitons bonne route avec l’accompagnement du Seigneur et du Père Marie-Joseph vers cette nouvelle vie. »

Anne 

 

  • Bravo

« Dans mon enfance et mon adolescence (dans les années 1950-1960), pendant lesquelles j’ai fréquenté ces lieux inspirés plusieurs fois, lorsqu’on disait à Toulouse qu’on "allait à La Trappe", l’on vous répondait : "Mais qu’allez-vous donc faire dans ce village (presque homonyme) du Volvestre (Latrape) ?"
Mes souvenirs sont bien ceux d’un lieu isolé, loin de la ville agitée, conformément à l’idéal cistercien que j’appris ensuite à mieux connaître en étudiant les vestiges de la plus grande abbaye cistercienne du Midi de la France, Grandselve (entre Grenade et Beaumont-de-Lomagne), malheureusement détruite au début du XIXe siècle. Je me rappelle effectivement de l’accueil chaleureux que l’on trouvait à Sainte-Marie du Désert, de cet accord parfait entre la vie spirituelle et le rythme de la nature comme de l’agriculture. On ne peut l’oublier.

Bravo à tous les moines qui y ont vécu, merci pour leur engagement, leur travail et leur prière. Bon vent à ceux qui doivent en partir ! »

Daniel 

 

  • Des moments d’écoute

« J’ai quitté Toulouse, mais je garde en souvenir de Sainte-Marie du Désert des moments très forts de retraite. Je pense en particulier à l’écoute et à la compréhension du Pere hôtelier alors que je vivais un deuil après le décès d’une petite sœur qui m’était très proche. J’ai touché du doigt ce que pouvait être la compassion.
Je ne peux que dire merci au Frère Jean Marie, mais aussi à toute la communauté qui, dans sa pauvreté, nous "portait" dans la simplicité de leur prière. Que le Seigneur accompagne chacun, là où la vie le conduira. Merci de continuer à prier pour tous ceux et celles que vous avez accueillis. »

Une Petite Sœur de Jésus

 

  • « Je suis bien triste »

« Oh, que je suis triste ! Mais où vont-ils ? Je revois chacun de leurs visages. Ils sont là, dans ma mémoire, heureusement j’ai leurs photos.
L’abbaye Sainte-Marie du Désert est un de mes plus beaux souvenirs, lorsque j’ai combiné un pèlerinage en Terre Sainte et Medjugoje, avec le père Arnauld Houevouna en 2013 lorsque je me suis inscrite à une formation d’iconographie. À chaque office, mes larmes coulaient doucement et silencieusement, surtout quand les frères chantaient le Salve Regina. Aussi lorsque je parle autour de moi, je dis toujours : "il y avait un goût de Paradis". Je l’ai toujours et c’est un bonheur.
Quelle grâce exceptionnelle j’ai reçue dans vos murs ! Où allez-vous ? Que deviendra l’abbaye et vos frères qui sont dans la crypte ? Je suis bien triste. Je me revois dans la librairie où j’étais très bien accueillie et guidée dans mon choix.
Je vous embrasse chacun depuis mon île de La Réunion, sans oublier la secrétaire et bien sûr le Révérend Père Prieur. Je suis toute chavirée d’apprendre cette nouvelle... Au revoir, nous nous retrouverons au Paradis puisque Jésus nous a préparé une place près de son Père. »

Marguerite

 

  • avec les Frères Missionnaires des Campagnes

« La première communauté des Frères Missionnaires des Campagnes est arrivée à Pibrac en 1948 pour la formation théologique, puis l’animation paroissiale et le pèlerinage à Sainte Germaine. Les frères ont quitté Pibrac en 1982, puis Boulogne-sur-Gesse en 2013.

Très vite, au fil des années, les Frères ont "fréquenté" les moines, à pied, en vélo…, pour des temps d’accompagnement, des récollection et retraites, notamment avant des ordinations ou engagements dans la vie religieuse…

Ruraux par vocation, nous aimions le cadre de l’abbaye, avec ses moutons, les travaux des champs, la nature au rythme des saisons… et les multiples moments d’échange et d’accueil.

Depuis Dom Jean de la Croix à aujourd’hui, nous étions en grande fraternité, heureux de nous ressourcer dans le silence de la vie monastique, une grande proximité, avec ces hommes aux visages habités et priants.

Depuis plusieurs années, nous aimions régulièrement y vivre une halte spirituelle dans le cadre de la "fraternité missionnaire en rural" : Frères, Sœurs des Campagnes et Laïcs associés.

Plus qu’un souvenir, c’est d’un esprit et d’un souffle dont nous voulons témoigner comme Frères Missionnaires des Campagnes. Notre reconnaissance, notre amitié et notre prière fraternelles les accompagnent. »

Frère Michel, au nom des FMC
 

 

  • Une grande douleur

« C’est avec une grande douleur que j’apprends le départ des moines de l’abbaye Sainte-Marie du Désert. J’ai effectué des retraites hautement spirituelles avec les moines. Et je peux témoigner avoir renforcé ma foi vacillante de mes trente ans (j’ai maintenant 68 ans) en ce lieu grâce aux prières des moines et en la présence du Christ dans l’eucharistie. J’y ai ressenti l’appel profond et plein d’amour de Jésus.
C’est un lieu saint et j’espère qu’il va le rester. »

Alain 

 

  • Récit d’une escapade monastique

« À l’occasion de la fête du nouvel an, voici comment M. Françoise (MF), mon épouse, ayant réservé dans son emploi du temps les journées du 30 décembre au 1er janvier 2018 pour que nous soyons ensemble, nous partons le samedi après-midi en direction de Notre-Dame du Désert (NDD)... non sans faire un bon détour car nous avions programmé le GPS sur Bellegarde... dans le Gers, au lieu de ’’Bellegarde Sainte-Marie’’ ! Le chemin nous permet cependant de voir le site d’Ecocert (organisme de certification de produits biologiques) à Lisle-Jourdain où travaille notre fils Mathieu depuis son retour de Colombie.
L’accueil à NDD est chaleureux. Le Père hotellier (frère Jean-Marie) plaisante sur le numéro de la chambre qu’il nous donne, qui porte le n°13 ; nous lui répondons : ’’Pas de crainte, nous vivons toute l’année dans une maison située à un n° 13." Nous avions apporté draps et taies d’oreillers, tout était parfait. Le Père nous remet une clé. Je m’empresse aussitôt de suggérer à MF qu’avec un seul exemplaire, afin d’être indépendants, nous devrions ne pas fermer notre porte à clef. Rictus de MF… Finalement, que peut-il arriver dans ce saint lieu ?
Avec joie, je me dirige vers la chapelle d’hiver pour prier avec les moines à l’office des vêpres. J’avoue ne m’être pas levé pour les vigiles (4h15) ni même pour les laudes…MF, plus matinale, profite d’un magnifique lever de soleil donnant au ciel l’allure d’un superbe tableau de peintre. Elle s’empresse de l’immortaliser avec son doudou de smartphone.
Je suis heureux de participer à l’Eucharistie du dimanche, dernier jour de l’année 2017, avant de savourer en silence, avec une vingtaine d’autres visiteurs, le délicieux déjeuner préparé par les moines. Ce n’est pas l’amorce de la digestion qui me pousse ensuite à marcher, lentement, dans les proches environs de l’abbaye, mais plutôt, l’attrait du calme de cette campagne isolée, agrémentée du pépiement des rouges-gorges, mésanges et autres étourneaux. La température est clémente et le soleil assez généreux. La chance est avec nous. L’importance des bâtiments témoigne d’une activité jadis importante de la communauté. D’une trentaine de moines il y a que quelques années, la communauté est aujourd’hui réduite à neuf frères, dont la plupart sont très âgés. La communauté s’interroge sur son devenir…
C’est le moment de garder une mémoire de ces lieux. J’avais pensé à emporter mon appareil photo Canon resté dans la voiture. Je me dirige alors vers le parking où je l’ai stationnée. Malaise ! Ma Peugeot 208, presque neuve, s’est fait la belle ! Pour vérifier que cela n’est pas la berlue, je fais 2 fois le tour du parking. La preuve par l’absence (là il ne s’agit pas d’une résurrection !) que les propos de MF ne tardent pas à me confirmer ! Nous devons nous rendre à l’évidence : en notre absence, une personne s’est introduite dans la chambre n°13, emportant avec elle la clé de contact (télécommandée) et l’argent placés dans ma sacoche. Étonnament, elle n’a pas emporté les papiers de la voiture ni aucun autre document.
Branle-bas de combat, rencontre en urgence du Père hotelier, en conversation avec une hôte. Tous deux, surpris et déconcertés, proposent aussitôt leurs services. Entorse à notre participation à la prière des heures. Nous voilà accrochés au téléphone : l’assurance, l’assistance, la gendarmerie... puis cap vers Grenade (merci à l’hôte, médecin à Montauban, qui nous a transportés), pour la déclaration de vol. On peut notamment lire sur le PV d’audition : ’’... Monsieur est allé à ’’la’’ 1ère office dans l’abbaye, à 9h... Sa femme l’a rejoint à l’abbaye pour ’’la’’ deuxième office qui a commencé à 10h...’’Tant pis pour la sémantique... L’important est que la voiture soit inscrite au fichier national des véhicules volés.
Une heure trente plus tard, nous attendons, devant la gendarmerie, le Père Jean-Marie qui s’était proposé pour venir nous rechercher. Il n’était pas encore là qu’un coup de fil nous apprend que la 208 est retrouvée... près de Pau.
Joie ! Stupéfaction ! Est-ce possible ? Aussi vite ? Le gendarme de Cadours que j’ai eu au téléphone il y a une heure aurait-il eu la bonne idée, quoique n’étant pas de service mais devant mon insistance, d’inscrire la 208 au fichier national des voitures volées ? Aussi incrédule que nous, le gendarme qui a pris notre déposition vient de sortir pour confirmer la nouvelle. Je le remercie abondamment pour l’efficacité de ses services. Nous voilà réconciliés avec la France.
- Le P. Jean-Marie : "Cela ne doit pas lui arriver souvent dêtre remercié de la sorte.’’ Un peu abasourdis, nous reprenons la route vers NDD.
- MF au P. hôtellier : ’’Heureusement que vous nous avez donné la clé n° 13 !’’ Éclats de rire.
- Moi : ’’Cela ne fait jamais que la deuxième fois en 10 jours que je subis une visite inopinée. La semaine dernière, à mon domicile, un intrus a pénétré dans ma chambre qu’il croyait inoccupée. Mon réveil a suffi pour le mettre en fuite par le chemin par lequel il était entré... Une des portes était restée ouverte’’. Pour l’heure je ressens un mélange de reproches personnels... et de grande joie.
- Le Père Jean-Marie tente une explication : "Il y a quelques années, à l’occasion de l’inauguration du nouvel autel de l’église de Castanet, une équipe de la paroisse a ramené de NDD des reliques du P. Marie-Joseph Cassant (le saint de la communauté de NDD). Alors, peut-être qu’il n’est pas étranger à l’événement ?’’
- Moi : " Ah  !?"
Ce moment en voiture est l’occasion d’une belle rencontre avec le P. Hôtelier qui arbore fièrement un superbe poncho multicolore. "Ce poncho, explique-t-il, m’a été donné par Jésus au Paradis (Paraiso, en Argentine)" Arrivée à l’abbaye.
- P. Jean-Marie : "La prochaine fois, on vous prêtera une voiture de la communauté. Ainsi ça ne dérangera personne !"
Dans l’abbaye, la nouvelle n’a pas traînée, déclenchant une psychose : telle personne pensait qu’on venait de lui dérober sa tablette alors qu’elle l’avait placé... sous le matelas ; telle autre, alertée par un bruit, se mit à l’affut de visages inconnus…
- MF, d’en rajouter : "Tout ça, c’est par ta faute !…"
Les nerfs lâchent.
- Moi : "Oui, c’est moi le coupable..."
Et vous, Père Jean-Marie, qui savez percevoir les cœurs, vous gardiez la paix. Un seul mot à vos lèvres : "Amour". Merci pour votre Foi, votre Espérance, pour votre service et votre compassion.

Cependant que la voiture était à Pau, bien à l’abri, chez un garagiste, nous devions aller la chercher, après les fêtes du 1er de l’an. Cela nous vallut le plaisir de prolonger d’une nuit notre séjour à l’abbaye. Le mardi à 8h du matin, nous voilà en route vers Toulouse-Matabiau, en taxi. Pour le chauffeur, l’année a bien commencé. Levé à 4h, il en est à sa seconde course vers Toulouse. Ses bonnes connaissances du milieu de la rapine a, un moment, laissé planer en nous comme un doute… Bref, n’en rajoutons pas. À Matabiau, nous nous séparons, je prends le train pour Pau. Par téléphone, la gendarmerie m’a fait savoir que le voleur devait comparaître dans l’après-midi et que j’avais la possibilité d’assister à l’audience. Quoiqu’il en soit, mon emploi du temps ne me le permet pas.

À Pau, nouveau taxi pour rejoindre la gendarmerie de Nay qui a retrouvé le véhicule. L’agent, peu bavard, m’informe que le voleur est âgé, qu’il est interpellé pour la 19ème fois, qu’il semble un peu déséquilibré. Je signe le PV de découverte du véhicule…Une rapide lecture du document m’apprend que la 208 a été découverte à Bétharram, sur le parking... du monastère ! Décidément !! En route vers le garage où avait été transportée la voiture, le garagiste me fait une confidence : "Entre nous, je crois savoir que ce sont les curés qui ont retouvé la voiture… Mais chut ! Je ne vous ai rien dit, surtout, hein ? Je ne vous ai rien dit !".
Des curés... Le monastère de Betharram… Les choses se précisent.
Je décide d’aller remercier les "curés" pour leur trouvaille. D’ailleurs, par le passé, n’avais-je pas eu le désir de visiter Bétharram ? Voilà que l’occasion m’en est donnée. Je récupère ma voiture, en bon état, et fonce à Bétharram pour y être avant la nuit. Je me gare sur "le" parking et sonne à la porte.

Frère Habib m’accueille. Il ne met pas longtemps à comprendre l’objet de ma visite : "Dieu est bon, Dieu vous aime !", me lance-t-il.
- "...! ??"
Il me raconte : "Vers15h, un homme se présente à la porte du monastère. Comme il me semble un peu bizarre, je lui dis que ce lieu n’est pas celui qu’il recherche. L’homme retourne à sa voiture et s’apprête à repartir. Pris de remords - mon attitude n’est pas très chrétienne - je décide de l’accueillir. Je me précipite vers la voiture et l’invite à prendre un café. L’homme redescend du véhicule et, dans la salle d’accueil, nous engageons une conversation ; finalement, il n’apparaît pas aussi étrange qu’il m’avait apparu. Peut-être était-ce un paroissien ? Au moment de notre séparation, l’homme, au lieu de retourner vers la voiture, file à l’arrière du monastère, vers un lieu que seul les moines fréquentent…Je m’en étonne. Quelques minutes plus tard, le P. Laurent, responsable du monastère, me demande de fermer à clé le monastère : il vient de tomber nez-à-nez avec l’homme. Cet homme qu’il connaissait déjà et qu’il vient d’interpeler : "Monsieur, que faites-vous là ? Je vous ai déjà vu ! N’est-ce pas vous qui avez pénétré, il y a quelques semaines dans notre maison de Pau, sans y être invité. Je vous ai rencontré devant la porte de ma chambre ; vous prétendiez être un diacre !"
P. Laurent a tôt fait de prévenir la gendarmerie. Quelques minutes plus tard l’homme est contrôlé. Ne pouvant produire les papiers du véhicule, il est confondu : "C’est bien lui qui est au volant de la voiture, volée quelques heures auparavant à NDD". Les deux sont donc amenés, l’homme à la gendarmerie et la voiture au garage de Mifaget, en attendant qu’elle retrouve son propriétaire.
"Sensible à la souffrance présumée du propriétaire inconnu que le vol de sa voiture pouvait générer, notre communauté a prié à votre intention.
Et vous voilà ! Dieu est bon ! Rendons-lui grâces
 !"
...
Comme si je n’avais pas bien compris, un père de la communauté (P. Henri ?), à qui nous partagions ces événements au cours du repas du soir, d’un air un brin malicieux, me lance :
- "Bien sûr qu’il était là, saint Michel Garicoïts (le saint fondateur de la communauté de Bétharram) ! Je vous souhaite une bonne nuit, de repos... et de méditation !" J’ai du mal à contenir mon émotion.

Quelle histoire ! Je suis heureux de partager la prière des frères au cours des offices. Seigneur tu as remué ciel et terre, pas moins de 2 abbayes et 2 saints (et d’autres qui sait ?) pour consoler mon cœur en peine ! Loué sois-tu !
Après une nuit paisible au monastère, le lendemain au petit déjeuner, Frère Habib lit dans La république des Pyrénées : "Il vole une voiture à un moine"
- Moi : "Pourvu que ça ne soit pas prémoinitoire !"

Lourdes est à 15 km, sur le chemin de mon retour. Je me rends à la grotte. Une messe en italien se termine. Une autre va être célébrée en français. Je suis invité à lire la première lecture et le psaume : « Chantez au Seigneur un chant nouveau car il a fait merveille, par son bras très saint, par sa main puissante il s’est assuré la victoire » Que je n’oublie pas ces paroles qu’il m’a été donné de faire résonner dans la vallée Bigourdane ! Que de cadeaux pour ce nouvel an ! Je suis comblé !
Mais, mon Dieu, tu prends vraiment de drôles de moyens pour nous dire combien tu nous aimes ! »

Jean-Louis