CARÊME AVEC LES PĒRES DU DÉSERT

Saint Antoine (fondateur du monachisme) et les premiers ermites égyptiens, appelés les Pères du désert, ont transmis à leurs disciples des paroles de sagesse dont beaucoup ont été conservées. Pendant des siècles ces paroles ou, plus exactement, apophtegmes ont exercé une grande influence dans l’histoire de la spiritualité. Le message des anciens moines coptes retentit, encore aujourd’hui, comme le disait le pape St Jean Paul II « comme une invitation à redécouvrir, dans le vacarme de la civilisation moderne, des solitudes créatrices où l’on puisse s’engager résolument sur la voie de la recherche sans masques, ni alibis, ni fictions. »

 
Apophtegmes tirés du livre de Dom Lucien Regnault
A l’écoute des pères du désert aujourd’hui (Editions Solesmes)

 

Aujourd’hui convertissez-vous

« Abba Poemen a dit : Il y a une voix qui crie à l’homme
jusqu’à son dernier souffle : « Aujourd’hui, convertissez-vous. »

Comme un poisson dans la mer

 « Abba Antoine a dit : De même que les poissons meurent s’ils s’attardent sur la terre sèche, de même les moines qui traînent hors de leur cellule ou qui passent du temps avec les gens du monde se relâchent de la tension de leur recueillement. Il nous faut donc, comme le poisson à la mer, nous hâter à notre cellule, de peur que, traînant dehors nous oubliions la vigilance intérieure. »

La chose la plus difficile

 Les frères interrogèrent abba Agathon : « Quelle est, parmi les bonne œuvres, la vertu qui comporte le plus d’effort ? » Il leur dit : « Pardonnez-moi, je crois qu’il n’y a pas d’effort plus comparable à celui de prier Dieu. Chaque fois en effet que l’homme désire prier, les ennemis veulent l’en arracher. Car ils savent qu’ils n’entraveront sa marche qu’en le détournant de la prière. Pour toute autre œuvre bonne qu’un homme entreprend, en y persévérant, il acquiert la facilité. Mais pour la prière, jusqu’au dernier soupir il a besoin de lutter. »

 

Comment demeurer n’importe où ?

Un frère demanda à abba Poemen s’il valait mieux vivre à l’écart ou avec les autres. L’ancien répondit : « Si l’homme se blâme lui-même, il peut demeurer n’importe où. Mais s’il se glorifie, il ne tiendra nulle part car il est écrit : « Celui qui pense être quelque chose alors qu’il n’est rien, se fait illusion. » Quelque bien qu’il fasse, s’il s’en félicite, il le perd aussitôt. »