Edito Mai 2018

Ensemble au Cénacle auprès de la Vierge Marie

Le mois de Mai, le Mois de Marie, est pour le disciple du Christ, l’occasion de renouer avec la vie de prière et les sacrements, de grandir dans la dévotion mariale et de communier plus intensément au Christ ressuscité. Ce qui caractérise la Vierge Marie c’est la qualité de sa présence, vraiment discrète, mais efficace. Elle est toujours là près de son Fils et de l’Eglise, toujours attentive, accueillante, disponible et toute donnée. Dans une attitude de profonde communion avec les apôtres au cénacle*, en attente de l’Esprit Saint, la Vierge Marie, « modèle ecclésial, signe d’obéissance et de parfaite fidélité » joue un rôle maternel très particulier auprès d’eux. Guidée par l’Esprit Saint dont elle est remplie depuis l’annonciation, elle l’invoque. Son Fils le communique et comble les disciples de la plénitude de ses dons, opérant en eux une transformation en vue de l’annonce de l’Evangile, avec un dynamisme apostolique nouveau, pour la croissance de l’Eglise.

Avec l’Esprit Saint, il y a toujours Marie au milieu du peuple. Etre au cénacle auprès de la Vierge Marie, c’est se laisser embraser par l’Esprit Saint pour la communion divine, ecclésiale et fraternelle. En effet, l’Eglise nait : l’esprit d’amour dans le cœur, la Parole de Dieu à la bouche, et le pain rompu sur les mains. Donc, mus par l’Esprit Saint, les disciples au début de l’Eglise étaient «  assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2,42.46).

 

Dans les Actes des Apôtres, Saint Luc parle de la pratique « de la fraction du pain » comme l’une des caractéristiques fondamentales de l’Eglise naissante. Les lettres de Saint Paul, en particulier, la première aux Corinthiens, est précieuse parce qu’elle précise que c’est au cours de ces repas eucharistiques, et communautaires, qu’étaient célébrés dans la communauté chrétienne le don de la vie divine et la présence réelle du ressuscité au milieu de ses disciples, réunis en son nom (Cf. Mt 18,20).Dans ces premières assemblées liturgiques chrétiennes, les disciples se rappelaient les paroles de leur Maitre, sa vie et ses gestes. Ceux d’Emmaüs ont cheminé avec lui ; il leur a expliqué tout ce qui était dit à son sujet dans l’ensemble des Ecritures. Et, à la lumière de son enseignement, ils lui ont exprimé instantanément leur désir de communion avec lui, en lui disant : « reste avec nous, Seigneur, car il se fait tard » (Lc 24,29). C’est à la fraction du pain, qu’ils ont reconnu sa présence divine au milieu d’eux. C’est-à-dire, à l’eucharistie : « centre, source et sommet des sacrements », le Christ ressuscité manifeste sa présence divine ; il nourrit et fortifie celui qui le reçoit dans la foi. 

En le recevant, le communiant entre en union, en relation personnelle et intime avec lui, car le Ressuscité le nourrit lui-même de sa vie divine, de sa parole et de son amour, comme il l’a dit avant sa mort : « celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure uni à moi et moi à lui » (Jn 6,56). En communiant au christ qui se donne en nourriture, son disciple devrait éviter à tout prix de rompre le chainon d’amour qui l’unit ipso facto aux autres membres du corps mystique, l’Eglise dont le Christ est lui-même tête et source.

Deux solennités**, l’Ascension du Seigneur et la Pentecôte, seront célébrées au cours de ce mois marial. Quelques enfants de notre Ensemble paroissial y feront aussi leur première communion. Confions-les à la prière de la Vierge Marie. Comme au cénacle, qu’elle les aide à communier intimement au Christ ressuscité, et qu’ils reçoivent de lui la force de vivre en enfants de lumière, assidus à la Parole de Dieu, à la communion fraternelle, à l’eucharistie et aux prières. 

 

 Abbé Cyrille Manter +, vicaire

 

* Cénacle de Jérusalem, situé au sommet du Mont Sion, est l’endroit où auraient eu lieu la Cène, la Pentecôte et d’autres événements importants des premiers temps de l’Église.

 

** Du mot latin sollemnitas : « fête solennelle », composé de sollus : « tout », « entier » et de annus : « année » ; la solennité était donc un grand jour revenant tous les ans. Dans le vocabulaire liturgi­que, la Solennité est le degré supérieur de célébration des fêtes : elle commence la veille par des premières Vêpres et parfois par une messe propre de Vigile. Pâques est la Solennité des Solennités.