Il est de toi, avant toi, en toi

La nature conçoit la mère qui enfante, mais la grâce a à la fois montré une femme ayant enfanté, gardé sa virginité, réalisé sa maternité et préservé son incorruptibilité. Ô terre qui sans semence a fait germer un fruit céleste ! Ô Vierge qui a ouvert à Adam le paradis – ou plutôt qui est elle-même plus glorieuse que le paradis ! Lui, il a été le cultivateur de Dieu ; elle, elle a cultivé Dieu lui-même dans sa chair. Venons donc tous, non pas, certes, pour célébrer en dansant les noces de la Mère du Seigneur – car vierge, des noces elle ignore les secrets, des noces elle ne sait pas les cris –, mais faisons honneur à celle qui a été enceinte sans étreinte. Car elle est devenue mère sans l’union des noces et sans connaître d’homme, et pourtant l’enfant n’est pas orphelin. Venons et voyons : le sein de la Vierge est plus vaste que la Création ! Car Celui qui ne saurait y être contenu a été contenu en elle sans être à l’étroit.
Que les femmes accourent, car une femme, au lieu de tendre un aliment de mort, enfante un fruit de vie. Que les vierges accourent aussi, car une vierge a enfanté, non pour faire honte à la virginité, mais pour sceller son incorruptibilité.
Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi (Lc 1, 28) : il est de toi et avant toi, venu en toi selon son bon plaisir, de toi sorti selon son désir, avant toi car avant toute pensée, indiciblement, divinement engendré de Dieu le Père. Dans les cieux, il est sans mère, sur terre sans père. Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre (Lc 2, 14) !


ST PROCLUS