Lire et relire le texte évangélique…

« Or, telle fut la genèse de Jésus-Christ.

Marie, sa mère, était fiancée à Joseph, or, avant qu’ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit-Saint.

Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit. Alors qu’il avait formé ce dessein, voici que l’Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :

« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme, car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Elle enfantera un fils et tu l’appelleras du nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés  ».

Or tout ceci advint pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur :

« Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit Dieu-avec-nous ». Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit, il prit chez lui sa femme et il ne la connut pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils et il l’appela du nom de Jésus. » 

Évangile selon saint Matthieu 1, 18-25

Un parcours de vie et de foi…

Dans la tradition du « Mariage de Joseph et de Marie », Joseph accueille la vocation de Marie et accepte de s’inscrire dans le projet de Dieu sur elle…

Lors de la Nativité et de l’adoration des mages, Joseph assume sa paternité au moment de la naissance de Jésus mais en comprenant que Jésus vient pour le salut de tous…

Lors des longues années de « la vie cachée » à Nazareth, Joseph est présenté comme un modèle d’éducation pour accompagner en humanité et ouvrir à des enjeux plus grands que Dieu veut pour chacun…

Lors de la fuite en Égypte, Joseph accompagne la sainte famille jusque dans les moments difficiles où il faut faire face à tout ce qui contrarie…

Dans la tradition du sommeil et de la mort de Joseph, on évoque souvent le sommeil et le songe de Joseph, éclairé et guidé de l’intérieur. On pense aussi à celui qui apprend à ne pas craindre le passage de la mort devenant ainsi le modèle de la confiance en Dieu…

Un commentaire des évangiles apocryphes…

« Histoire de Joseph, le charpentier  », compilation de traditions, Égypte bysantine, fin VI^e siècle

De la délicatesse de Jésus et de Marie envers Joseph et ceux qui font confiance…

« Marie, ma sainte mère, s’est levée et est entrée dans le lieu où se tenait Joseph. Moi aussi je me suis assis à ses pieds et j’observais les signes de la mort qui se dessinaient sur son visage. Le brave vieillard pencha la tête vers moi et il me regarda en face, mais il ne put me parler à cause des douleurs de l’agonie qui le travaillaient. Il souffrit quelque temps. Je lui pris la main durant une bonne heure. Il me regardait et me faisait signe de ne pas le laisser. J’ai mis alors la main sur son cœur, c’est alors que se présentèrent les anges Michel et Gabriel pour accueillir l’âme de Joseph. Ils le prirent avec eux et l’enveloppèrent d’un linceul lumineux. C’est ainsi que s’exhala le dernier soupir dans les mains accueillantes de mon bon père…  » 

Jésus et Marie assistent Joseph mourant…19.23

Sermon de saint Bernardin de Sienne

« C’est une loi générale, dans la communication de grâces particulières à une créature raisonnable ; lorsque la bonté divine choisit quelqu’un pour une grâce singulière ou pour un état sublime, elle lui donne tous les charismes nécessaires à sa personne ainsi qu’à sa fonction, et qui augmentent fortement sa beauté spirituelle.

Cela s’est tout à fait vérifié chez saint Joseph, père présumé de notre Seigneur Jésus-Christ et véritable époux de la reine du monde et souveraine des anges.

Le Père éternel l’a choisi pour être le nourricier et le gardien fidèle de ses principaux trésors, c’est-à-dire de son Fils et de son épouse, fonction qu’il a remplie très fidèlement. C’est pourquoi le Seigneur a dit : « Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître ». Si tu compares Joseph à tout le reste de l’Église du Christ, n’est-il pas l’homme particulièrement choisi, par lequel et sous le couvert duquel, le Christ est entré dans le monde de façon régulière et honorable ?

Si donc, toute la sainte Église est débitrice envers la Vierge Marie parce que c’est par elle qu’elle a pu recevoir le Christ, après elle, c’est à saint Joseph qu’elle doit une reconnaissance et un respect sans pareil. Il ne faut pas en douter, l’intimité, le respect, la très haute dignité que le Christ pendant sa vie humaine portait à Joseph, comme un fils à l’égard de son père, il ne l’a pas renié au ciel, il l’a plutôt enrichi et achevé. » (…)

Saint Bernardin de Sienne, franciscain 1380-1444
«  De la délicatesse de Dieu »