Quand trouverons nous une solution européenne ?
Des migrants ont sauté ce mardi 20 aout 2019 du bateau de l’ONG espagnole Open Arms qui est immobilisé au large de l’Italie, pour tenter de rallier à la nage l’île italienne de Lampedusa toute proche. Certains des migrants sont à bord depuis 19 jours. La situation devient hors de contrôle.
Prenons un peu de recul pour comprendre ces évènements. Pourquoi risquer sa vie en mer ? Qui sont-ils ses migrants ? Des questions et quelques reponses qui ne satisferont pas tous...
Quelles realités se dessinent derrière le mot migrant ? Il s’agit d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont fuit la guerre et la misère ,qui abandonnent ou sont contraints d’abandonner leurs maisons pour diverses raisons, et qui partagent le même désir légitime de connaître, d’avoir mais surtout d’être plus. « Ce sont des personnes ! » a lancé le pape François à l’occasion des six ans de sa visite sur l’île méditerranéenne de Lampedusa.
Depuis le début de son pontificat, le pape François ne cesse de rappeler la place centrale de l’homme, de tous les hommes sur l’échiquier de la mondialisation de l’indifference. Un discours qui se retrouve dans ses messages adressés lors des journées mondiales du migrant et du refugié. La tonalité est donnée : migrants et refugiés nous interpellent en 2016, migrants vulnérables et sans voix en 2017, « Accueillir, protéger, promouvoir, intégrer » en 2018 et aujourd’hui « il ne s’agit pas seulement de migrants ».
Les messages du pape François ne s’arrêtent pas là et prennent des couleurs plus politiques. De la politique ? La politique est une notion centrale, que l’on retrouve partout. Elle provient du grec “polis”, la Cité, et “techné”, la Science : la politique se définit comme une science du gouvernement de la cité. Alors peut-il en être autrement ? Effectivement, il ne s’agit pas seulement de migrants, mais aussi de nous, de nos peurs, de nos espérances. Qui sommes-nous en train de devenir ? Quel type de société sommes-nous en train de préparer pour ceux qui viendront après nous ? »
Depuis 2014, l’inaction, la désorganisation européenne marquent la crise migratoire en Méditerranée : 20 000 morts et disparus selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Je renouvelle un appel pressant afin que la communauté internationale agisse de façon rapide et résolue, pour éviter que de telles tragédies ne se répètent et garantir la sécurité et la dignité de tous » a plaidé le pape François. Selon le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, près de 600 personnes ont dejà péri ou sont portées disparues en Méditerranée depuis le début de l’année 2019.
Face au refus de Rome de faire débarquer les migrants à Lampedusa malgré l’accord de six pays européens pour les accueillir, Madrid a annoncé l’envoi mardi d’un navire militaire pour récupérer les migrants.
Désapprouvant le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, la justice italienne a ordonné le débarquement des migrants sur l’île sicilienne. Environ 80 migrants recueillis par le navire humanitaire espagnol ont débarqué à minuit, dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 août, sur l’île sicilienne de Lampedusa.