Intention de prière et vidéo du pape pour ce mois de mai 2024

En mai, le Pape invite les Chrétiens du monde à prier pour la formation des religieuses, des religieux et des séminaristes : 

 

« Prions pour que les religieuses, les religieux et les séminaristes grandissent dans leur parcours vocationnel grâce à une formation humaine, pastorale, spirituelle et communautaire qui les conduise à être des témoins crédibles de l’Évangile. »


Un parcours de formation au service de la vie consacrée

En ce mois de mai, le Pape oriente notre attention et notre prière sur la formation des personnes qui s’avancent vers un engagement religieux ou le sacerdoce. La finalité de cette formation est qu’ils grandissent dans leur vocation et qu’ils deviennent des témoins crédibles de l’Évangile.
La manière dont le Christ a vécu son incarnation reste le modèle à réinventer à chaque époque. Les quatre champs d’investissement nommés visent la qualité des multiples relations humaines qu’ils connaîtront durant leur vie apostolique.

Derrière la formation humaine, pastorale et spirituelle, le Pape fait implicitement référence aux études philosophiques et théologiques, avec une finalité qui n’est pas d’abord universitaire mais apostolique. Ce faisant, il met en œuvre les orientations prises par le Concile Vatican II d’une plus grande ouverture sur le monde, condition nécessaire à l’évangélisation. Les mots que le Pape utilise font partie du langage commun, ils ne sont pas savants. Ils laissent apparaître son souci pour la présence de l’Église de demain dans le monde, et de l’accueil de chacun dans la bienveillance, en s’adaptant à son langage et à sa culture. Adopter un langage compréhensible par tous brise le risque toujours présent d’un entre soi où l’on se conforte dans des expressions figées, à la limite du magique.

Le mot ‘communautaire’ est à lui seul tout un programme. Il concerne la manière de vivre les responsabilités pastorales au sein de la communauté ecclésiale. Apprendre à s’écouter, ne pas chercher d’abord à défendre son idée mais à comprendre celle de l’autre ; apprendre à faire Église où chacun est reconnu pour ce qu’il est et a sa place ; vivre les responsabilités non pas comme un pouvoir, mais comme un service : accomplir tout cela est un défi.

Les Actes des Apôtres disent que « la multitude des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme » (Ac 4,32), et ils ne cachent pas ensuite la difficulté de le vivre au jour le jour, et parfois dans des conflits. Cette première affirmation est essentielle pour ne pas se résigner à la médiocrité. Nous croyons que cette unité de cœur et d’âme ne vient pas de nos mérites, mais qu’elle est un don gratuit de l’Esprit, issu de la Résurrection du Christ ; et c’est parce qu’elle nous est donnée que nous pouvons travailler d’un cœur simple à son avènement.

Daniel Régent sj.,
directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France


Une formation continue indispensable pour rester « en veille de conversion »

Mireille et Pascale sont religieuses xavières. L’une est en retraite, l’autre en activité. Elles se forment régulièrement, notamment à Paris aux facultés Loyola, avec plus de 200 religieux et religieuses de divers horizons. Elles goûtent chacune la chance et la joie de ces propositions qui sont un soutien dans leur vocation religieuse.

Mireille : « Ce temps m’a fortifiée pour mieux louer et servir ! »

Je viens de participer à la session s’adressant à la vie religieuse, sur le thème « La vie religieuse, témoin de la gratuité de Dieu ». Nous étions 235, de toutes cultures et de tous âges. Ce que j’en retiens, c’est que Dieu est le seul à donner vraiment gratuitement et que nous, les humains, essayons, avec bien des ambiguïtés, de répondre à cette gratuité. Chez les religieuses cependant, ce terme peut être exploité : Oui, nous avons reçu gratuitement, alors donnons gratuitement. Le rapport au temps et à l’argent fut débattu, et en ce moment où des abus de toutes sortes sont mis au jour, la vigilance et le discernement doivent être plus que jamais pratiqués.
J’ai aimé que trois jeunes religieux du Bénin, du Japon et d’Inde nous partagent leur manière de voir et de pratiquer la gratuité dans leur propre culture. Le rapport au temps en particulier est tellement différent. L’un d’eux a retenu la gratuité des soins en France et s’est réjoui de ce cadeau.
L’exposé de Pierre Faure, diacre jésuite, m’a touchée en raison de l’importance que nous donnons à la Liturgie des Heures à La Xavière. Il nous invitait à sortir parfois des habitudes, à favoriser les temps de silence, à aider à entrer dans le Mystère. Il a attiré notre attention sur deux hymnes : « Prenons le temps de rendre grâce » et  » Avec ta joie ».
En rentrant de ces quatre jours de session, un peu étourdie, je retenais que nous ne pouvons organiser et prévoir la gratuité, mais qu’il est bon de trouver les moyens de la permettre - et c’est souvent après coup - et par surprise, elle survient comme un cadeau, une « survenance »…
Ce temps m’a fortifiée pour mieux louer et servir !

Pascale : « De nouvelles questions émergent »

Je suis heureuse de pouvoir participer depuis trois années consécutives aux trois journées de session proposées à tous les religieux et religieuses de France. Les thèmes sont variés : la parole et le silence, la liberté, la gratuité… Des questionnements qui rejoignent toute personne humaine et qui peuvent être approfondis de manière spécifique au sein de la vocation religieuse. Ces journées me permettent de prendre du recul par rapport à mon travail d’enseignante et à la vie communautaire. Je les vis comme une petite « retraite spirituelle », une pause au milieu de l’année, me laissant interroger par tous les apports : sociologiques, bibliques, liturgiques… Tous les intervenants sont avant tout des témoins de la foi pour aujourd’hui et c’est surtout cela qui me touche.
C’est frustrant de ne pouvoir rencontrer chacun(e) mais nos échanges quotidiens en petits groupes me donnent l’occasion de découvrir la réalité de ce que vivent d’autres religieux dans leur congrégation et de pouvoir les porter ensuite dans la prière. Chaque année, je souris en lisant la liste des noms des congrégations, en contemplant tous les panels : de charisme, de sensibilité, d’origine. Vraiment Dieu aime la diversité ! Qu’Il nous donne la grâce de toujours rester en « veille de conversion », non pour devenir des parfaits, mais pour nous donner librement et joyeusement à sa suite.
Depuis cette session, je médite sur les versets 30 et 31 du chapitre 8 du livre des Proverbes : La Sagesse parle ainsi : « Je faisais sa joie jour après jour, jouant sans cesse en sa présence, sur le sol du monde créé par lui, et trouvant ma joie à être au milieu des humains. »
En contemplant la liberté du Fils et de l’Esprit et leur don joyeux et total, je suis repartie avec quelques questions : Quelle est la place de la gratuité dans ma vie, ces moments où je n’attends rien de particulier mais où je suis juste offerte à ce qui advient ? Quelle place je donne à la louange dans ma prière ? Est-ce que j’ose dire à Dieu qu’Il est beau ? »

Mireille et Pascale, xavières

 

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