Psaume 119

 

Méditation de Monseigneur LE GALL

"Le péril de la langue ; la guerre et l’exil"

 

Les montées partent d’une situation de crise ; le ton donné est celui du cri : « Dans ma détresse, j’ai crié vers le Seigneur, et lui m’a répondu » (Amoris lætitia, du 19 mars 2016). Le psalmiste est en butte au mensonge et à la perfidie ; deux fois, il dit souffrir de « la langue perfide ». Comme l’écrit l’Apôtre Jacques, « la langue, personne ne peut la dompter : elle est un fléau, toujours en mouvement, remplie d’un venin mortel. Elle nous sert à bénir le Seigneur notre Père, elle nous sert aussi à maudire les hommes, qui sont créés à l’image de Dieu. De la même bouche sortent bénédiction et malédiction. Mes frères, il ne faut pas qu’il en soit ainsi  » (3, 8-10). Ces attaques de la langue ne viennent pas seulement de l’extérieur ; ce petit membre ne cesse de nuire aussi entre nous. Il nous faut sans cesse réapprendre à voir le bien, à dire du bien, à faire le bien, au lieu de voir le mal, dire du mal et faire du mal. Journaux, chaînes de télévision et radios sont le plus souvent porteurs de nouvelles négatives et violentes. Comment sommes-nous témoins et annonciateurs de la Bonne Nouvelle ?

« Trop longtemps, j’ai vécu parmi ces gens qui haïssent la paix  » (La « sensible » est, dans la gamme, la 7e note, le « si » en do majeur.)  La nouvelle forme de guerre qui sévit actuellement, avec les attentats terroristes qui surviennent à l’improviste dans le monde, nous montre à visage découvert des êtres humains qui veulent tuer et massacrer le plus possible. Gardons-nous d’oublier que nous pouvons être la cause de cette « montée » du fanatisme, en raison des déséquilibres mondiaux dont les nations sont responsables. Il est même révoltant de constater que de nombreux responsables politiques ou chefs d’état se livrent à des jeux pervers et compliquent les relations internationales par des trafics d’armes ou autres qui rendent presque impossible un vrai dialogue de paix, où la langue exercerait son rôle constructif.

« Je ne veux que la paix, reprend le psalmiste, mais quand je parle, ils cherchent la guerre » (Amoris lætitia, n. 36-49, 58). Il faut noter que la paix constitue le fil d’or de tous ces psaumes graduels, une paix conquise en situation de guerre, une paix marquée au coin de la confiance. Dans nos communautés chrétiennes sommes-nous des artisans de paix, ceux que Jésus salue en sa 7e béatitude, la « sensible » sur la gamme des huit ? Cherchons-nous l’apaisement dans la vérité et la charité ?

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

Psaume 119


Dans ma détresse,
j’ai crié vers le Seigneur, et lui m’a répondu.

Seigneur,
délivre-moi de la langue perfide, de la bouche qui ment.

Que t’infliger,
ô langue perfide, et qu’ajouter encore ?

La flèche meurtrière du guerrier,
et la braise des genêts.

Malheur à moi :
je dois vivre en exil et camper dans un désert !

Trop longtemps,
j’ai vécu parmi ces gens qui haïssent la paix.

Je ne veux que la paix,
mais quand je parle ils cherchent la guerre

 

 
Traduction AELF
 Association Épiscopale Liturgique pour les pays Francophones