Sortir vers les périphéries extérieures

La parole de l’archevêque

Sortir vers les périphéries extérieures

Pour que nos communautés sortent vers les "périphéries extérieures", où l’on attend notre témoignage de vie, où nous sommes déjà, mais jamais assez : libres et inventifs dans la joie de l’Évangile.

L’année pastorale qui s’est terminée au début de juillet a été riche d’événements ecclésiaux, à l’échelle de l’Église universelle, de la France et de notre diocèse. Il convient de les rappeler rapidement.

Le Synode des évêques du mois d’octobre dernier nous a stimulés dans notre engagement d’Église pour la nouvelle évangélisation, à condition que la cohérence entre le message que nous proclamons et notre vie assure la crédibilité de notre témoignage.
La renonciation de Benoît XVI à sa charge a surpris le monde entier qui a salué sa décision avec respect. Il a montré à tous que nous ne sommes pas les propriétaires de nos charges, dans l’Église ou ailleurs. La manière simple et généreuse avec laquelle le pape François a reçu sa mission a été aussi un exemple de liberté dans l’Esprit.
Dans l’Église de France, Diaconia 2013 a été un grand moment, préparé depuis trois années, qui nous a aidés à donner aux pauvres une place active en nos communautés. L’attention aux nouvelles formes de pauvreté fait partie de nos orientations de fond de notre diocèse. Je suis heureux de voir que beaucoup de nos fidèles s’investissent dans ce domaine, souvent avec des associations catholiques ou autres, et je suis fier de constater que bien des prêtres, de tout âge et de sensibilités diverses, me demandent de servir dans ce genre de mission.
Depuis le début de l’année civile, la Pastorale des jeunes travaille à coordonner l’annonce de la foi tant dans l’Enseignement catholique que dans l’Aumônerie de l’Enseignement public, dans le scoutisme et les divers mouvements, tout ceci en lien plus étroit avec les paroisses. Nous en avons goûté un fruit savoureux dans les deux routes du pèlerinage VTT dans le Comminges au début de juillet, où près de 150 jeunes étaient entourés par autant d’adultes venus de plusieurs paroisses du diocèse.
Deux successions importantes me souciaient depuis plusieurs mois. Au mois de mars, l’abbé Jean-Micas, de notre diocèse et de Saint-Sulpice, était élu Supérieur provincial de sa Compagnie. La Providence a permis que le Père Vincent Siret, de la Société Jean-Marie Vianney, puisse venir prendre la direction de notre séminaire Saint-Cyprien, qui nous réjouit vraiment. Il fallait aussi, avec les évêques du ressort, pourvoir au remplacement du Recteur de notre Institut Catholique, après le renouvellement et le développement apportés par Monseigneur Pierre Debergé depuis près de 10 ans. Nous souhaitons au Père Luc-Thomas Somme de continuer à sa façon cette œuvre dans un contexte national difficile. Pour ces deux missions nouvelles, le soutien et l’accord des évêques m’a été un précieux appui. Nous avons pu nous réjouir en juin de plusieurs belles ordinations.


Lors de la Semaine missionnaire à Juiz-de-Fora, joie de partage avec les jeunes

Les JMJ de Rio de Janeiro, après le pèlerinage VTT, ont représenté pour 75 jeunes venus avec notre diocèse, deux semaines inoubliables, que j’ai eu la joie de partager avec eux. L’accueil reçu dans le diocèse de Juiz de Fora, dont nous étions les hôtes, a été pour nous exceptionnel, tant du côté de l’archevêque que des jeunes et des familles dans la paroisse du Sacré-Cœur : vous en avez eu des échos sur le site internet du diocèse. La semaine avec le pape François avait une autre dimension, où ses paroles et ses gestes avaient sur nous tous un fort retentissement. Vous pourrez lire sur notre site ma chronique sur ces deux semaines.

Tout ce que je viens d’évoquer se tient et constitue pour l’année pastorale qui s’ouvre une tâche pour nous tous et pour chacun de nous, dans le prolongement de mes deux Lettres pastorales (septembre 2008 et janvier 2012) ; une troisième paraîtra au moment de la clôture de l’Année de la Foi, pour nous inviter à croire avec saint Jean, à revisiter les sacrements, comme nous y invite le pape François, non pas pour nous cantonner dans nos communautés, mais pour qu’elles "sortent" - paroisses, services diocésains et mouvements - vers les "périphéries extérieures", où l’on attend notre témoignage de vie, où nous sommes déjà, mais jamais assez : monde de la jeunesse, monde du travail et du chômage, monde de la pauvreté, monde de la vieillesse et de la santé, monde du deuil occulté, monde de la culture, monde de la communication, monde associatif, etc.
Avec le pape François, soyons libres et inventifs, dans la joie de l’Évangile.
+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse