Il s’agit d’un monsieur, jeune, la trentaine durement éprouvé par des problèmes de travail, des problèmes familiaux, des problèmes de santé, des problèmes matériels, dans une grande solitude morale et animé de sentiments d’échec et surtout de honte ; en résumé comme on dit communément, quelqu’un « au fond du trou »

 Nous l’avons longuement écouté, à plusieurs reprises il était « au bord des larmes » et visiblement le fait même de nous parler lui coûtait beaucoup.

Un microcrédit allait lui permettre d’acheter une voiture, condition requise pour pouvoir travailler légalement, il faut dire que jusque-là il était totalement sous influence, exploité par un employeur peu scrupuleux qui non seulement le faisait travailler « au noir » mais bien souvent oubliait de le payer ou au mépris des lois sociales le payait très peu, d’où ses problèmes multiples, tous liés et découlant les uns aux autres.

Une première démarche l’emmena dans une société d’intérim pour poser sa candidature, retenue d’emblée car dans un secteur recherché.

Puis dans une banque où selon la procédure du micro-crédit nous l’avons accompagné pour signer son contrat de prêt, et où il a été considéré comme un client à part entière.



A la sortie de la banque, spontanément il demanda :

Mais quelle est votre situation, qui vous paie pour faire tout ce que vous faites ?


BONNE QUESTION !
L’occasion de parler de bénévolat, de SOLIDARITE, du Secours Catholique où nous étions engagées au service du frère conformément à nos convictions, notre foi, notre religion…


Sa réponse fut tout aussi spontanée :

« Finalement, c’est comme chez nous, quand j’étais petit, ma mère apportait de temps en temps un plat de couscous à la mosquée pour ceux qui avaient faim »


Et brusquement le mot SOLIDARITE nous rapprochait par l’intermédiaire de cette dame qui apportait de la nourriture pour les plus pauvres.


Par la suite, nous avons rencontré ce monsieur à plusieurs reprises alors qu’il faisait ses courses, l’occasion d’échanger quelques mots, des banalités, car pour lui tout allait bien il avait une vie « normale »


Et un samedi matin, jour de collecte alimentaire dans un super-marché tout proche, avec joie et beaucoup de fierté, ce monsieur est venu déposer sa contribution dans les cartons de la collecte,

c’était un homme debout, avec sa dignité sa confiance en soi retrouvée…,
moments forts, moments qui restent en mémoire,
c’est sans aucun doute ça le salaire des bénévoles !



Un témoignage relatif
à une personne accompagnée
par des bénévoles du Secours Catholique