Comme le rappelait en début de soirée le père Gustavo Pez, curé de la paroisse et prêtre clarétain d’origine argentine, « faire mémoire » est une démarche fondamentale dans la culture chrétienne. Et qui plus est, « faire mémoire avec reconnaissance » comme le conseille le pape François. En discernant les traces de la présence fidèle de Dieu sur les chemins chaotiques empruntés par les hommes, on retrouve tout simplement l’émerveillement et l’espérance suscités par son amour pour l’humanité.

 Rien de tel que les récits de vie de ces prêtres et laïcs, portés par le souffle de Vatican II, soulignait le père Christian Delarbre, pour faire renaître chez les lecteurs ce goût pour l’aventure de l’Evangile. Se laisser interroger soi-même par l’expérience des autres ne peut être que stimulant et nourrissant ! Pour autant, impossible d’en rester là. Si le Concile Vatican II n’a pas fini de porter ses fruits – il faut en général cent ans pour qu’un concile s’inscrive en profondeur dans la vie de l’Eglise, rappelait Mgr Bernard Housset – le monde a changé, d’autres attentes émergent aujourd’hui et l’Eglise doit poursuivre sa marche et sa conversion pour y répondre.

 Recherche de sens et de transcendance, soif de méditation et de spiritualité, besoin de solidarité et de fraternité : comment les chrétiens se rendent-ils attentifs aux demandes de la société ? Les échanges entre les nombreux participants à la soirée-débat et les intervenants invités ont permis d’évoquer plusieurs voies possibles, déjà bien défrichées pour certaines : partage de la Parole de Dieu par chrétiens et non-chrétiens, initiatives missionnaires de jeunes pour rejoindre les périphéries, convocation de synodes dans différents diocèses, place plus importante donnée aux personnes en précarité au cœur des communautés….Mgr Housset, qui avait accompagné la démarche Diaconia en 2013 à Lourdes, a appelé des chrétiens parfois découragés ou inquiets à un regain de tonus et de créativité. Et les a invités à commencer par porter un regard positif sur le monde tel qu’il est pour mieux se souvenir que Dieu les y précède.