L'Avent - au fil des dimanches...

Première étape de à la rencontre avec le Christ, notre Sauveur  : l’année liturgique, l’Avent précède la fête de Noël et nous prépare à la rencontre avec le Christ, notre Sauveur :

- qui est venu (il y a plus de 2000 ans)
- qui vient (dans nos cœurs)
- qui viendra (à la fin des temps)

Il est venu, il vient, il viendra….

Nous attendons la venue du Sauveur : la liturgie nous la présente à la fois comme un événement passé : la naissance de Jésus il y a plus de 2000 ans à Bethléem ; actuel : Jésus veut venir « aujourd’hui » dans nos âmes et les faire vivre de sa grâce ; et futur : nous attendons son retour dans la gloire* à la fin des temps.

  • Le premier avènement était un avènement de Miséricorde* : « Le Fils de l’homme est venu pour chercher et sauver ce qui était perdu  » (St Luc 19,10). Le Fils de Dieu s’est fait l’un de nous, a vécu dans l’humilité et la pauvreté et, suprême témoignage de son amour infini, ira jusqu’à donner sa vie «  en rançon pour la multitude » (St Marc 10,45) pour sauver tous les hommes.
     
  • Le dernier avènement sera un avènement de justice* : Jésus reviendra cette fois-ci comme Juge, pour rendre à chacun selon ses œuvres (St Matthieu 16,27). Ce sera le Jugement dernier (cf. St Matthieu chapitre 25…) : Dieu nous a créés à son image et c’est sur notre ressemblance avec LUI que nous serons jugés.
     
  • Entre ces deux avènements, se situe son avènement spirituel, actuel, dans nos âmes : savons-nous ouvrir à Jésus la porte de notre cœur et accueillir sa grâce, jour après jour ? « Voici que je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi ». (Apocalypse 3,20).

Préparer la fête de Noël ne consiste donc pas seulement à célébrer un anniversaire, celui de la naissance de Jésus, vue comme un événement passé.
Bien préparer Noël consiste à préparer le chemin du Seigneur dans notre cœur  : oui, Jésus veut venir habiter en nous. Mais Il ne voudra pas venir dans un cœur qui resterait attaché à ses défauts : pour le recevoir, il faut accepter de purifier notre âme, chasser le mal de notre cœur, tout comme on fait le ménage de sa maison avant de recevoir un invité.


Pourquoi un Sauveur ?

Seuls, nous ne sommes pas capables de faire le bien. Seul Jésus peut nous aider à le faire : « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire » (St Jean 15,5). C’est ainsi qu’Il nous sauve, qu’Il nous libère, car nous sommes prisonniers de nos péchés. Par sa mort et sa Résurrection, Il nous a délivrés du pouvoir de Satan qui nous tient en esclavage.

La liturgie de l’Avent a pour but de nous faire prendre conscience de ce besoin que nous avons d’être Elle nous invite à nous reconnaître pécheurs et à vouloir changer : c’est un acte d’humilité. L’attente d’un Sauveur, annoncé 800 ans à l’avance par le prophète Isaïe, ne peut se comprendre qu’en référence au seul mal qui nous sépare de Dieu : le péché* est le seul obstacle entre Dieu et nous.

Un appel à la conversion : changer de comportement

Jean-Baptiste, contemporain de Jésus, a été choisi par Dieu pour « préparer le chemin du Seigneur ». Son message est celui de la pénitence : « Il proclamait un baptême de repentir pour la rémission des péchés… » (St Luc 3,3), c’est-à-dire avoir le regret du mal que nous avons fait et la volonté de nous en corriger.

Comme en écho, Jésus reprend ce même message au tout début de sa prédication : « Le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». (St Mac 1,15).

La « Bonne Nouvelle », c’est bien celle qui apporte aux hommes la connaissance du salut par la rémission des péchés (St Luc 1,77). Jésus vient de nous apporter la force de sortir de nos habitudes de péché et sa lumière pour vivre dans l’amour de Dieu. La venue du Royaume de Dieu ouvre une perspective d’espérance : un jour, nous rencontrerons le Seigneur. Et nous aurons alors à LUI rendre compte de toute notre vie : cette rencontre doit se préparer. Cela se fait en purifiant notre cœur.

Se convertir, c’est changer de comportement en corrigeant tout ce qui, dans notre vie, n’est pas conforme à la volonté de Dieu sur nous, ni à l’image en nous de Jésus-Christ, notre Sauveur. Là se situe, pour chacun de nous, la véritable préparation à la fête de Noël : soyons de ceux qui acceptent d’accueillir Jésus dans nos âmes et dans toute notre vie. Cette volonté de changer de comportement sera concrétisée, avant Noël, par une confession bien préparée.

Sortir de l’ombre du péché et revenir à la lumière divine

Un autre aspect à souligner dans la liturgie de l’Avent, c’est le thème de la lumière. Le péché nous maintient dans l’ombre, la conversion nous ramène à la lumière. « Autrefois vous étiez ténèbres, maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez donc comme des enfants de lumière : or, le fruit de la lumière, c’est tout ce qui est bon, juste et vrai  ». (Éphésiens 5, 8-9).
Jésus vient nous apporter sa lumière qui nous fera vivre dans l’amour de Dieu : « Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie ». (St Jean 8,12).

Le thème de la joie

La joie est très présente pendant l’Avent. Comment ne pas se réjouir lorsqu’on a la certitude d’être sauvé, que le salut est là, tout proche ? Le 8 décembre, c’est la joie très pure de l’Immaculée Conception : Marie, par une grâce unique, préservée de tout mal et de la souillure de la faute originelle, en prévision de sa maternité divine.
Ensuite, plus le temps passe, plus la liturgie insiste sur le caractère joyeux de cette attente du Sauveur ! Cela éclate au 3ième dimanche : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche ! » (Ph 4, 4).

Tenons-nous fermes dans cette espérance, et puisons dans cette joie la force dont nous avons besoin chaque jour.

 

* Gloire  : au sens biblique, la gloire ne signifie pas la renommée, mais la valeur. La gloire de Dieu désigne Dieu lui-même qui montre sa splendeur, sa grandeur, sa beauté, sa puissance, sa sainteté qui les fait rayonner. Jésus, Fils de Dieu, est le resplendissement de la gloire divine. Cette gloire s’est manifestée aux Apôtres au jour de la Transfiguration.

* Miséricorde  : Ce mot vient du latin misera, misère, et cor, cordis, le cœur : le cœur ouvert à la misère. C’est le fait d’être sensible aux malheurs d’autrui. Elle est le fruit de l’amour. La miséricorde divine désigne l’attention de Dieu aux misères des hommes, et l’amour qu’Il leur porte avec son cœur de Père.

* Justice  : La justice, au sens strict, se définit comme la volonté ferme et constante de rendre à chacun ce qui lui est dû. Le sens biblique de « justice » dépasse de très haut cette conception puisqu’il rejoint l’idée de sainteté : c’est notre conformité à la ressemblance divine. Dieu seul est Juste : sont « justes » ceux qui Lui rendent ce qui Lui est dû (adoration, louange, obéissance…), qui vivent conformément à sa volonté et qui respectent ses commandements.

 

 


Idées pour la prière quotidienne

Ce sont les prières d’ouverture de chaque dimanche : elles peuvent être reprises pendant la semaine.

Deuxième dimanche de l’Avent :

Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils Mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie.

Troisième dimanche de l’Avent :

Tu vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils. Dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau.

Quatrième dimanche de l’Avent

Que ta grâce, Seigneur notre Père, se répande en nos cœurs. Par le message de l’ange, tu nous as fait connaître l’incarnation de ton Fils bien-aimé. Conduis-nous par sa Passion et par sa Croix à la gloire de sa Résurrection.

Petite méditation pour le troisième dimanche de l’Avent :

« Dans sa prison, il doute…  »
Jean, qui avait reconnu l’élu de Dieu, éprouve soudain la nuit de la foi. Voilà une rude épreuve à traverser. Il est dérouté, il ne comprend pas….
Nous aussi, il nous arrive de douter : « Pourquoi le Seigneur ne se manifeste-t-il pas à nous qui l’implorons ? »
Vivre dans la foi, avancer dans l’espérance, voilà qui est difficile. En ce temps de l’attente, il est bon de rappeler que ce n’est pas en un jour que le grain jeté en terre porte son fruit ; la croissance se vit invisible, cachée.
Ayons foi que, tandis que nous prions son œuvre de salut. « Ayez de la patience et restez fermes, car la venue du Seigneur est proche » (Lettre de Saint Jacques 5,8).

Petite méditation pour le quatrième dimanche de l’Avent :

« Ne crains pas… »
Comme on comprend Joseph qui se pose la question répudier Marie ! Nous sommes devant un événement où rien ne se passe comme prévu : l’enfant est conçu à un moment où Joseph ne peut en être le père. Cela fait un peu désordre, tout de même !
Joseph est déchiré, son cœur semble se briser à la pensée de quitter Marie : il l’aime tellement. Son attitude remarquable, pleine de confiance, lui permet de reconnaître la présence de Dieu. Il s’efface devant le mystère que Marie porte en elle, et entend : « Ne crains pas !  »
Au milieu des chamboulements, déracinements et désordres dans nos vies, Dieu est toujours avec nous.

Alors, à la veille de célébrer l’Emmanuel, n’oublions pas que ce qui peut paraître comme un désordre peut devenir aussi source de libération grâce à l’Esprit de Dieu.