L'Eglise vit sa réforme territoriale

L’Eglise vit sa réforme territoriale

Territoire et mission

Une réforme territoriale peut en cacher une autre... L’Eglise de Toulouse vit aussi sa réforme territoriale : pourquoi et comment ? Explications par le père Hervé Gaignard, nouveau vicaire général du diocèse depuis la rentrée.
L’organisation de l’Eglise Catholique dans le département de la Haute-Garonne est en train de changer. Une évolution nécessaire pour plusieurs raisons :
- l’évolution de la population en nombre et sa répartition : le département de la Haute-Garonne a connu ces dernières années une des plus importantes augmentations de la population de toute l’Europe. Toulouse est devenue une métropole alors que certains lieux du département continuent à se dépeupler.
- l’évolution des habitudes de vie qui nous obligent à plus de mobilité : nous n’avons plus le même rapport au territoire.
- l’évolution de la communauté chrétienne et en particulier catholique : l’Eglise n’est plus une Eglise de "masse" - plus petite, vieillissante parfois, elle n’en redécouvre pas moins la vigueur du témoignage et de la mission.
Cette réforme concerne essentiellement l’animation des paroisses, elles sont essentielles pour la vie chrétienne. La paroisse, c’est d’abord une communauté chrétienne sur un territoire donné (une commune, un quartier) dont un prêtre est le pasteur. La paroisse, comme communauté, est vitale pour la vie chrétienne : c’est dans la communauté que se préparent et se célèbrent les sacrements essentiels à la vie chrétienne, en particulier la célébration de l’Eucharistie. C’est aussi à partir d’elle que la mission est impulsée en lien avec les communautés religieuses, les mouvements, ou réseaux qui y participent activement.
 
Aujourd’hui beaucoup de paroisses sont en réalité regroupées en ensembles paroissiaux. Pour favoriser la collaboration entre ces ensembles paroissiaux, des doyennés sont constitués. L’animation du doyenné est assurée par un doyen qui est choisi parmi les curés des paroisses. Un conseil pastoral est aussi constitué avec les prêtres, les diacres et d’autres chrétiens du doyenné. La réforme territoriale consiste d’abord à redéfinir la plupart des doyennés, ensuite les ensembles paroissiaux, quand cela est nécessaire.
Plusieurs enjeux méritent d’être soulignés : là où se trouve un chrétien, là est déjà l’Eglise. Les chrétiens, par leur foi, sont appelés à témoigner de l’amour de Dieu, source de communion et de vie. Si nos ensembles paroissiaux deviennent plus grands, il faut aussi pouvoir maintenir la vitalité de la mission, favoriser toutes les initiatives qui aident les chrétiens à témoigner de leur espérance : auprès de tous et en particulier de ceux qui se trouvent à la périphérie de nos sociétés.
L’Eglise n’est pas seulement constituée de communautés paroissiales : la fécondité s’exprime par l’existence d’une multitude "d’églises domestiques" à commencer par les familles, les équipes et groupes de nos paroisses, aumôneries, groupe de prière, équipes de mouvement, etc. Le curé n’est pas seul responsable pour le service de la mission : l’animation de ces ensembles paroissiaux et doyennés est déjà mise en oeuvre avec des collaborateurs, prêtres, diacres, laïcs en mission ecclésiale, équipes d’animation pastorale. Notre capacité à collaborer ensemble, c’est aussi un enjeu essentiel. Enfin, l’Eglise aura besoin de prêtres, la pastorale des vocations et des jeunes est donc une priorité.