LA FÊTE DES PEUPLES À PIBRAC

LE DIMANCHE 15 MARS 2015 - Extraits de l’homélie

LA FÊTE DES PEUPLES À PIBRAC

• «  Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.  » C’est Jean qui nous parle, lui que nous entendrons à partir d’aujourd’hui chaque jour jusqu’à la Pentecôte. Il ne cesse de nous inviter à croire pour avoir la vie éternelle (cf. Lettre pastorale Pour que vous croyiez). Il ne vient pas juger le monde, mais le sauver. Il vérifie ainsi son nom et sa mission : Jésus, ce qui veut dire sauveur, comme l’ange l’annonçait à Joseph avant sa naissance.


• Dans son Message pour le Carême, le pape François nous rappelle cet amour sauveur annoncé par Jésus : « Dieu n’est pas indifférent au monde, mais il l’aime jusqu’à donner son Fils pour le salut de tout homme. À travers l’incarnation, la vie terrestre, la mort et la résurrection du Fils de Dieu, la porte entre Dieu et l’homme, entre le ciel et la terre, s’est définitivement ouverte. Et l’Église est comme la main qui maintient ouverte cette porte grâce à la proclamation de la Parole, à la célébration des sacrements, au témoignage de la foi qui devient agissante dans l’amour (cf. Ga 5, 6). Toutefois, le monde tend à s’enfermer sur lui-même et à fermer cette porte par laquelle Dieu entre dans le monde et le monde en lui. Ainsi, la main, qui est l’Église, ne doit jamais être surprise si elle est repoussée, écrasée et blessée.  »


• « C’est pourquoi, le peuple de Dieu a besoin de renouveau, pour ne pas devenir indifférent et se renfermer sur lui-même. »


• Nous venons de l’entendre en la deuxième lecture : « Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie dans le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés  », ce que saint Paul écrit aux Éphésiens. Les mots qu’il emploie dans les quelques lignes que nous avons écoutées sont impressionnants : miséricorde, amour, vie, grâce, bonté, don de Dieu. Ces mots viennent d’être repris par le pape François.


• En effet, nous sommes entre deux anniversaires qui le touchent et nous touchent : le 13 mars, 2e anniversaire de son élection ; le 19, 2e anniversaire de l’inauguration de son ministère, sous la protection de saint Joseph. À l’occasion du 2e anniversaire de son élection, il vient d’annoncer une Année sainte extraordinaire, un Jubilé de la Miséricorde, destinée à renforcer la pratique de la confession, du 8 décembre prochain, 50e anniversaire de la clôture du concile Vatican II au 20 novembre 2016, solennité du Christ-Roi et fin de l’année liturgique.


• Comment les sentiments de Dieu, de Jésus, sont les nôtres dans notre vie quotidienne, entre nous et entre nos communautés ? Comment l’échange des dons, la bonté, la miséricorde font partie de nos relations de chaque jour ? Écoutons encore le pape : « Il est nécessaire de traduire tout l’enseignement de l’Église universelle dans la vie concrète des paroisses et des communautés chrétiennes. Réussit-on au cœur de ces réalités ecclésiales à faire l’expérience d’appartenir à un seul corps ? Un corps qui en même temps reçoit et partage tout ce que Dieu désire donner ? Un corps qui connaît et qui prend soin de ses membres les plus faibles, les plus pauvres et les plus petits ? Ou bien nous réfugions-nous dans un amour universel qui s’engage en faveur d’un monde lointain, mais qui oublie le Lazare qui est assis devant sa propre porte fermée ? (cf. Lc 16, 19-31). »


• À cet égard, je me réjouis de la récente rencontre de La Nuit des témoins, organisée par L’Aide à l’Église en détresse jeudi dernier à la cathédrale. Nous entourions, très nombreux l’archevêque de Bagdad, Mgr Jean Benjamin Sleiman et l’archevêque de Jos, Mgr Ignatius Ayau Kaigama, président de la Conférence épiscopale au Nigeria, tous les deux exposés aux visées expansionnistes des djihadistes, au drapeau noir du Prince des ténèbres ; intervenait avec eux Sœur Hanan Youssef, Libanaise, en charge de camps de réfugiés près de Beyrouth. Le journal d’aujourd’hui nous apprend qu’un bourreau de 12 ans montré dans ses œuvres n’est autre qu’un jeune venu du Mirail. Nous sommes dans le combat entre la lumière et les ténèbres annoncé par saint Jean dès le prologue de son Évangile. Les mots de Paul aux Éphésiens ne correspondent pas avec les actes de ces Musulmans, qui veulent donner la mort et non apporter la vie ni l’amour, comme Jésus ne cesse de la faire et de nous inviter à le faire avec lui. Il est clair de la sorte que nos œuvres sont « accomplies en union avec Dieu », pour reprendre le dernier mot de l’évangile de ce jour.


• Les peuples ici représentés font partie de la catholicité, c’est-à-dire de l’universalité de l’Église, autour du pape, qui « préside à la charité ». Il est bon que vos communautés se retrouvent régulièrement pour nourrir leur communion, ce qui n’est pas toujours facile, mais il est nécessaire aussi qu’elles rejoignent les paroisses du diocèse et s’associent aux célébrations qui nous réunissent comme aujourd’hui.


• J’invite chacun de nous, chacune de nos communautés à combler le souhait exprimé par le pape François en son Message de Carême déjà cité : « Je désire tant que les lieux où se manifeste l’Église, en particulier nos paroisses et nos communautés, deviennent des îles de miséricorde au milieu de la mer de l’indifférence ». Avançons ensemble et concrètement vers le Jubilé de la Miséricorde !

+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse