- Foi&Vie : Pourquoi les baptêmes d’adultes ont-ils toujours été célébrés au cours de la nuit de Pâques ?

Père Lizier : Tous les sacrements trouvent leur source dans la Pâque du Christ, mais d’une manière particulière le sacrement de baptême. Celui qui reçoit le baptême est uni au Christ dans sa mort et dans sa résurrection. Les rites du baptême par immersion, comme l’exprime saint Paul dans une de ses lettres, rappellent l’ensevelissement et le surgissement du tombeau. C’est donc au cours de la célébration de la Résurrection du Seigneur qu’il convient de célébrer les baptêmes : la nuit pascale par excellence, le temps du carême en constituant l’ultime préparation ; mais aussi, par extension tous les dimanches du temps pascal et, pour les enfants, tous les dimanches de l’année…

- Foi&Vie : Qu’est ce qui, dans les témoignages des catéchumènes, reflète justement la force de Pâques, notamment ce passage des ténèbres à la lumière ?

Père Lizier : Pour les nouveaux-baptisés, il me semble que ce qui reflète particulièrement la force de Pâques, c’est cette libération du péché, des forces de mort, que les témoignages des néophytes expriment parfois très explicitement. Une expérience de libération, de renaissance, alliée à un sentiment de paix, de réconciliation intérieure très forte. Une sorte de certitude que, quelles que soient les épreuves de la vie, le regard d’amour et de pardon de Jésus sera toujours posé sur celui qui est entré, par le baptême, dans sa filiation divine. Une joie définitive nourrie par le sentiment d’être rentré à la maison, dans la proximité de la Vierge Marie et des saints.

- Foi&Vie : En quoi la vigile pascale est-elle la liturgie la plus importante et la plus élaborée de l’année ?

Père Lizier : Faisant suite à la célébration du dernier repas de Jésus, célébré le soir du jeudi saint, et à celle de sa passion et de sa mort célébrée le vendredi dans l’après-midi, la veillée pascale, dans la nuit du samedi au dimanche, retrace toute l’histoire Salut. Avec ses longues lectures bibliques, les rites de la lumière et de l’eau, les baptêmes, qui précèdent l’eucharistie proprement dite, elle est pour les chrétiens la célébration par excellence de l’œuvre de Dieu et le sommet du temps liturgique.
« Au cours de la nuit de Pâques, nous vivrons à nouveau le rite suggestif du cierge pascal : irradiant du ‘feu nouveau’, la lumière chassera peu à peu les ténèbres et illuminera l’assemblée liturgique. Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit afin que tous nous puissions revivre l’expérience des disciples d’Emmaüs : écouter la parole du Seigneur et nous nourrir du Pain eucharistique permettra à notre cœur de redevenir brûlant de foi, d’espérance et de charité » (message du pape François pour le carême 2018) .

Propos recueillis par Flamine Favret