Le sens du partage

La désappropriation et le partage

Être artisan de paix demande d’acquérir le sens du partage et un réel détachement vis-à-vis des biens. Le partage est une question de justice, comme je l’ai évoqué la semaine dernière, mais il va plus loin. Il relève aussi de la charité, de l’amour du prochain. Nous sommes appelés à partager notre superflu mais aussi notre nécessaire. Pour cela nous avons besoin d’être éduqués au sens du commun, c’est-à-dire qu’un bien reçu, matériel, intellectuel, culturel, ou autre, n’est pas à garder égoïstement pour soi, mais à mettre au service de tous, de manière directe ou indirecte. Nous l’avons appris des dons spirituels reçus à la confirmation ou lors d’une ordination, ou encore des charismes : plus ils sont mis au service des autres, plus ils grandissent ; moins ils sont mis au service des autres et plus ils s’atrophient. Ce qui est vrai des dons spirituels l’est d’une certaine manière pour tous les biens. Les richesses, quelles qu’elles soient, sont toujours en vue du bien de tous. Jésus, dans l’évangile selon saint Luc, dénonce celui qui amasse pour lui-même au lieu d’être riche en vue de Dieu (cf. Luc 12, 21). Ce n’est pas une remise en question de la propriété privée mais une remise en question d’une destination égoïste du bien.

Garder jalousement pour soi un bien, sans en faire profiter les autres (famille, amis, ou des cercles plus larges), suscitera inévitablement des tensions et des guerres. Combien de ruptures dans les familles pour des questions d’héritage ? Combien de conflits entre les peuples pour des biens conservés égoïstement et suscitant des convoitises ?

Le détachement ou la désappropriation permettent plus facilement le partage des richesses, et rappelle à leur propriétaire la finalité des biens en leur possession. C’est ainsi que les personnes détachées peuvent œuvrer avec fécondité pour la paix.

 + Guy de Kerimel
 Archevêque de Toulouse

En vidéo (clic ! )

Durant tout le Carême, le père Vincent Gallois nous propose un éclairage à partir de l’évangile de dimanche prochain. Cette semaine, il nous rappelle que justice et charité sont intimement liées :

Prière

Quarante jours pour faire le tri, pour se délester de ce qui est inutile
Comme lorsqu’il faut traverser un désert,

Quarante jours pour ne plus se contenter
De "juste comme il faut" pour sortir du strict minimum,

Quarante jours pour éduquer le cœur et aimer,
Apprendre à aimer, d’une façon neuve, à la manière des premiers jours,
Pour éduquer l’esprit, l’arracher à ses obsessions, à ses idées reçues,
Et l’ouvrir à la nouveauté,
Pour éduquer le regard à dépasser
L’usure à travers l’écran des masques et des apparences,

Quarante jours pour marcher à un autre rythme,
Pour changer de style, pour faire le ménage, pour se purifier,

Quarante jours pour regarder les autres, pour regarder Dieu,
Pour écouter la Parole du Christ et la laisser faire
Son œuvre de redressement au secret de nos désirs,

Quarante jours pour être transfiguré,
Quarante jours pour grandir avec l’Évangile,
Quarante jours pour apprendre à vivre !

La pause sourire

Sur le terrain

Erratum | La semaine dernière, une erreur s’est glissée dans l’identification du joueur qui était aux côtés de Mgr de Kerimel. Il s’agissait bien sûr du troisième ligne centre Peato Mauvaka.
Nous avons été rassurés de voir que nos lecteurs étaient non seulement de bons lecteurs mais surtout de bien meilleurs supporters du Stade qu’à la Rédaction.☺

Parce qu’au Liban la fête de l’Annonciation est une fête nationale, la paroisse maronite et la paroisse étudiante s’uniront avec ceux qui le souhaitent pour "Marcher avec Marie pour la Paix". Samedi 25 mars à 18h, marche-pèlerinage avec méditations interconfessionnelles et "chapelet vivant" dans les rues de Toulouse, puis concert à 20h à N.-D de la Daurade. Tout ici !
 

La Paroisse étudiante nous invite à une Veillée pour la vie le mardi 21 mars à 20h en l’église Saint-Pierre des Chartreux. Entre avortements et légalisation de l’aide active à mourir ou suicide assisté, les chrétiens ont une arme pour ouvrir les cœurs et les consciences aux drames qui se profilent : la prière ! Voir ici.

La paroisse de Colomiers a collecté quelques témoignages de ses catéchumènes à la suite de l’Appel décisif qui a été célébré fin février. « Je suis rentrée chez moi me persuadant d’ouvrir mes oreilles à la parole invisible de Dieu et de me concentrer sur l’écoute » indique Séon. À découvrir ici.

Pour fêter saint Joseph, une marche entre hommes (petits et grands) est proposée à Toulouse reliant la chapelle de l’hôpital de la Grave à la paroisse Saint-Joseph. Au programme : topos, passage au couvent des Carmes, des Jacobins, enseignements, messe… RDV à 8h, marche à partir de 9h45. Infos et inscriptions là !

Deuxième conférence du cycle "Fin de vie : l’aborder, la comprendre, l’accepter ?" proposé par l’ICT : cette fois-ci, ce sont les Dr. Edward-Peiris et Marmet qui aborderont la question "Pourquoi vivre sa vie jusqu’à la fin ?" à partir d’éléments médicaux. Lundi 20 mars à 16h à l’ICT. Ouvert à tous, sur inscription ici.

La communauté des Béatitudes nous invite à venir vivre le Dimanche de la Réconciliation le 19 mars : vous pourrez recevoir le sacrement de réconciliation et la grâce d’une indulgence plénière. Également un topo avec frère Moïse, un temps d’adoration, de louange. Entre 10h et 16h, au couvent des Béatitudes à Blagnac. Prévoir son repas. Voir ici.

À la suite de Théophile, destinataire du récit écrit par saint Luc, la communauté des Sœurs du Cénacle nous invite à découvrir les Actes des Apôtres… les débuts de la communauté chrétienne ! Un cheminement pour nous aujourd’hui et une aventure à vivre avec Coteaux-Païs à partir du 11 avril et jusque fin mai. Infos et inscription là.

« Je suis la lumière du monde, viens, suis-moi ! » sera le thème du temps fort de Carême proposé par l’ensemble paroissial Cazères-Carbonne. Au programme, pèlerinage ponctué d’énigmes, pauses spi, prières, aussi des ateliers, chants, jeux, partages… Le 19 mars au départ de 9h à l’église de Palaminy. Ouvert à tous. Tout là.
► Voir plein d’autres propositions de paroisses ici !
 

Les dimanches de la Daurade proposent des conférences avec des spécialistes qui ont à cœur de nous faire découvrir l’un de leurs sujets. Ce dimanche 19 mars, c’est Philippe Foro, diacre et maître de conférences en Histoire, qui viendra nous parler de « La piété populaire » à 15h à la basilique. Infos là.

Fin de vie. « Que faisons-nous de nos fragilités ?  » sera la question abordée lors de la conférence proposée par l’ensemble paroissial de Balma. Des personnes engagées dans cet accompagnement viendront apporter leurs témoignages. Mercredi 22 mars à 20h15, salle du Calvel, au 63 av. St-Martin de Boville à Balma. Ici.

Le CCFD-Terre solidaire de Midi-Pyrénées nous invite à une journée de rencontre avec un partenaire de République Démocratique du Congo, Justin Kompanye, directeur de l’Association pour le soutien à la Paix à Goma. Échanges, ateliers découverte… Samedi 18 mars (9h30-16h30), à St-Sulpice dans le Tarn. Lire là.

Emploi ! Dans le cadre d’un remplacement de congé maternité, l’Archevêché de Toulouse recherche son agent d’accueil et opérateur de saisie. Un contrat en CDD (4 mois). Voir ici la fiche de poste.

À l’occasion du 150^e anniversaire de la naissance de sainte Thérèse de Lisieux, le Réseau de Prière du Pape propose un pèlerinage à Lisieux, avec la participation du MEJ, du 9 au 11 juin. « Avec Thérèse, choisir la voie de l’Amour  ». 3 jours pour cheminer, partager, célébrer. Infos et inscriptions ici.

La bonne idée de la semaine

Dans l’ensemble paroissial de Caraman-Revel, au sanctuaire de Notre-Dame de Saussens aura lieu ce 18 mars à 20h un concert au profit de l’Association de Sauvegarde du patrimoine du sanctuaire. Avec 8 musiciens de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, participation libre. Tout ici.
 

Coup de cœur ! Si vous n’avez rien de prévu ce week-end, nous vous recommandons d’aller voir au cinéma le film Les Petites Victoires, de Mélanie Auffret avec Michel Blanc et Julia Piaton. Une jolie comédie sensible sur le thème des villages qui se battent pour exister, sur un ton frais et plein de vitamines ! Ici.

Méditation de la semaine

Valérie Barbier, responsable de la Commission diocésaine d’Art Sacré, nous propose tous les vendredis de Carême une méditation à partir d’une œuvre d’art.

La guérison de l’aveugle-né

Le Christ guérit l’aveugle, Le Greco, 1570, Musée de Dresde. © Wikimedia Commons

Cette composition narrative de l’évangile de Jean nous montre le Christ guérissant l’aveugle-né. Celui-ci est représenté un genou à terre dans une posture d’humilité. Il s’abandonne en toute confiance aux soins salvateurs que lui prodigue le Christ. En arrière-plan sur la gauche, des personnages s’interrogent, ce sont les voisins : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » (Jn 9, 8). Tandis que d’autres, sur la droite, semblent plus soucieux, voire hostiles. Ce sont les Pharisiens qui eux, s’interrogent sur l’origine de Jésus : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » (Jn 9, 16)

Le Christ est en train d’appliquer de la boue sur les yeux de l’aveugle. Celle-ci et le geste qui l’accompagne nous renvoient à notre propre aveuglement lié au péché d’Adam que seule l’eau baptismale – symbolisée par la piscine de Siloé – peut réparer. La suite nous la connaissons : comme avec la Samaritaine, un dialogue s’instaure entre le Christ et le mendiant menant ce dernier vers un véritable chemin de foi. Un chemin de foi progressif et totalement en opposition à celui des Pharisiens qui refusent de reconnaître le Messie en Jésus.

En bas du tableau, on distingue la présence d’un chien et tout porte à croire qu’il s’apprête à dérober un sac négligemment abandonné-là. La présence de ce chien pourrait faire sourire si sa posture, le dos rond et la queue rabattue entre ses pattes, une posture propre à l’animal fourbe et voleur, n’était pas en fait une présence symbolique liée au mal, insérée volontairement par l’artiste. Malgré le handicap accusateur dont le mendiant est atteint : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ?  » (Jn 9, 2), c’est bien vers les Pharisiens que le chien se tourne.

La scène tout entière et tous les personnages sont baignés de lumière, comme un témoignage de l’œuvre divine qui s’accomplit au grand jour par le Christ : « Aussi longtemps que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde » (Jn 9,4). La liturgie de ce quatrième dimanche de Carême, laetare, nous invite comme le proclame l’antienne eucharistique, à nous "réjouir". Réjouissons-nous parce qu’autrefois, nous étions ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, nous sommes lumière. (Eph 5, 8)

Le témoignage de la semaine

À l’occasion de la sortie de « Troubadour d’espérance : de l’addiction à la mission », Laurent Gay continue de livrer un témoignage percutant sur les addictions dont il a fait son combat, notamment auprès des jeunes et de leurs parents pour garder l’espérance. Car « Rien n’est impossible à Dieu !  » déclare-t-il ici sur radio Présence.
 

Le texte de la semaine

À l’occasion des 10 ans de son pontificat, le pape François a formulé son vœu le plus cher  : « La paix, on a besoin de la paix ». Il a aussi émis trois souhaits pour le monde : « la fraternité, les larmes, le sourire » et déclaré : « Apprendre à ne pas avoir peur de pleurer et de sourire : quand une personne sait pleurer et sourire, c’est une personne qui a les pieds sur terre et le regard porté sur l’horizon du futur. Si on oublie de pleurer, quelque chose ne va pas. Et si on oublie de sourire, c’est pire encore ». Revoir aussi ici son action en 15 points.
 

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