Le tennisman, « signe de croix en 3D »

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Le tennisman, « signe de croix en 3D »

Cette image, c’est celle qui vient à l’esprit quand on entend le frère Pierre nous parler de son sport favori : le tennis. Tennisman de profession, longtemps classé au niveau national puis professeur de tennis, frère Pierre est aujourd’hui membre de la communauté des Béatitudes. Lors d’un voyage au Brésil, il est touché par des enfants démunis mais heureux.

Qu’avaient-ils que Pierre n’avait pas ? Notre frère rentre en France et cherche Dieu. Il rencontre son Fils, Jésus, en contemplant le Saint Suaire. Il Le retrouve à nouveau lors d’un soir de Noël où, sortant d’un restaurant avec ses amis et entendant les cloches, il cherche à combler sa soif en entrant dans l’église. Il entend très nettement l’appel du Christ à tout quitter pour le suivre. Mais doit-on quitter le tennis si on décide de se mettre à la suite du Christ ? Les deux seraient-ils incompatibles ?

Au sein de la communauté des Béatitudes, frère Pierre se laisse façonner par la grâce. Petit à petit émergent des idées de sessions, de retraites, de temps forts alliant le sport et la foi. Que propose t-il de vivre ? Une expérience de vie fraternelle où chacun prend sa part de service et échange avec les autres sportifs. Du sport bien sûr : cours, entraînements et matchs de tennis. Des temps pour nourrir sa vie spirituelle : les offices, la messe, des temps d’adoration, des enseignements anthropologiques.

C’est là que tout s’éclaire et qu’est dévoilée cette image du signe de croix en trois dimensions. L’homme debout, sur son terrain de tennis : c’est l’axe vertical du signe de croix, l’espace. Comme le Christ ressuscité est debout, le joueur se tient droit, tendu de tout son être vers le Ciel. « La gloire de Dieu c‘est l’homme vivant » précise saint Irénée. Regardons ensuite l’axe horizontal de la croix : c’est le temps. Le Christ, par son incarnation, est venu dans le temps des hommes. Le tennisman agit au temps voulu, sinon il rate la balle. De plus, ajoute frère Pierre, « Le joueur de tennis, par son regard, est vigilant. Il est dans le concret, tout en gardant l’espérance  ».

C’est comme dans la vie spirituelle : présence à la Présence, vigilance, espérance. Enfin, arrive la troisième dimension de la croix : c’est la latéralité. Le tennisman se place toujours de côté, afin de permettre à ses membres de trouver leur juste place et leur plein déploiement. Frère Pierre explique : « Saint Paul a pris l’image du corps pour parler de l’Église. Chaque membre a son rôle, sa place, son importance. L’âme doit se mettre au service du corps et ordonne ses actes. Elle passe par le corps pour exercer la charité. » Le premier adversaire est le joueur lui-même, car il doit se surpasser, croire en ses capacités pour accéder à la victoire. Le second adversaire est la balle. Celui qui joue en face n’est donc pas un adversaire : il permet au joueur de se dépasser, de se mettre en relation, d’exercer la charité. L’auriez-vous imaginé ?

 

 


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