Une centaine de personnes très motivées ont échangé samedi 18 novembre sur la vie spirituelle des malades psychiques avec trois associations et la Pastorale des Personnes Handicapées du diocèse.

 Les médecins psychiatres Fabre et Haoui ont classé les maladies psychiques en deux catégories :

• Le névrotique (nous le sommes tous un peu) se rend compte qu’il est parasité, il demande de l’aide.
• Le psychotique ne demande pas d’aide mais perd le sens de la réalité. Quand l’anxiété est aiguë, elle perturbe et inhibe. Le psychisme produit alors des phobies, des obsessions, ou des délires. Il faut le convaincre patiemment de se soigner, car il est douloureux de se reconnaître malade.

 Le docteur Fabre relie les accompagnements médical et spirituel pour ne plus écarter l’aide de l’approche religieuse. Beaucoup attendent ce qu’il n’a pu développer ce jour.

 De nombreuses questions ont porté sur la contrainte psychiatrique, les peurs du psychiatre, les liens avec la famille, le développement des dépressions, les effets des drogues et du vieillissement...

 Puis Paul Kopp, diacre, a témoigné du rôle des aumôniers de prison pour dialoguer avec tous.

Les associations

 Le Relais Lumière Espérance réunit des parents et proches de malades psychiques pour des partages et prières chaque mois.
www.relaislumiereesperance.fr , à Toulouse 06 31 68 32 53.

Amitié-Espérance réunit des personnes en difficulté psychique chaque mois pour un temps de partage, d’amitié et de ressourcement chrétien.
http://amitie-esperance.fr

Les Demeures des Sources Vives, dont une maison est en train d’ouvrir à Toulouse, accueillent en vie communautaire des personnes en difficulté psychique stabilisées.
www.dsv-sources-vives.fr

Souffrances et soulagements des malades psychiques :

1. Le psychiatre cherche les médicaments qui atténuent les symptômes pénibles, et soigne la personne avec le psychologue.
2. Psychologue, GEM et ateliers remettent en projet la personne en échec, aidés par les amis.
3. Réunir amicalement des souffrants (Amitié Espérance ou Demeure des Sources Vives) leur évite la honte, l’auto-enfermement, chacun de nous peut nouer une relation d’estime avec eux.
4. L’UNAFAM et le Relais Lumière Espérance écoutent les familles, les aident et le Relais donne un soutien spirituel.
5. Un travail adapté en GEM ou ESAT, sinon un bénévolat soulage le sentiment d’inutilité.
6. Les spiritualités aident par la compassion, la miséricorde de Dieu, la personne à retrouver le sens de sa vie diminuée.
7. La maladie psychique est perçue au départ comme un malheur extrême. Une conversion spirituelle aide à lâcher les vieux projets pour le bonheur de vivre de nouveaux progrès.

La vie spirituelle des personnes

L’après-midi Agnès Auschitzka donne son expérience de psychologue et soutien des personnes.

1. Le spirituel fait l’humain. Tout homme a une envie d’aimer et d’être aimé, de la curiosité, du goût de vivre. Ne pas réduire la personne à sa maladie, reconnaître l’homme derrière les symptômes.
2. Accueillir ce que vivent ces personnes est une nourriture pour notre vie spirituelle

Difficultés : accompagner ces personnes produit d’abord en nous des états d’âme douloureux, de l’impuissance et de la peur, la tentation de juger la personne. Les proches ont peur de perdre le contact, peur des dégats sur la fratrie, peur de l’avenir. Le sentiment d’injustice produit, la jalousie, l’agressivité. La déception et le renoncement à nos rêves et projets produisent de la tristesse.

Que faire alors ? Convertir notre regard, nous mettre à l’écoute de la source de notre spiritualité, pour les chrétiens à l’écoute du regard de Dieu qui redonne vie, d’où la conversion. C’est un chemin de croissance patiente. Ecouter la quête spirituelle de notre proche malade, ce qu’il invente pour vivre, cela me fait croire. Il y a du travail dans l’Eglise pour visiter la périphérie de la maladie psychique !

Questions sur la liberté de la personne difficile à respecter, sur les tensions entre tutelle et famille, sur la difficulté de contact du psychiatre, sur la confusion entre maladie et exorcisme. Beaucoup espèrent une suite à ces échanges, tant les interrogations sont nombreuses et parfois douloureuses.

José Raisson
Diacre