De la mosquée à l’église - Bagatelle - 28 juillet 2016

NOUS VAINCRONS PAR LA FRATERNITE

L’égorgement du Père Hamel, un prêtre de 86 ans, pendant la messe, au mois de Juillet nous a profondément choqués, nous catholiques, mais aussi beaucoup de musulmans. Cet évènement a été l’occasion pour la communauté paroissiale du Saint Esprit de recevoir de nombreux signes de fraternité de la part des fidèles musulmans des mosquées de Bagatelle et de la Faourette. Nous avions déjà eu plusieurs rencontres avec les fidèles de la mosquée de Bagatelle, et le jeudi 28 juillet, ils sont venus en délégation nous rencontrer à l’église. Nous avons échangé des messages fraternels et ensuite nous avons partagé un pot de l’amitié. Le vendredi, à 15 h, plus de 150 fidèles de la mosquée de la Faourette, unis à quelques dizaines de paroissiens du Mirail, ont effectué une marche contre l’islamisme radical. Cette Marche s’achevait dans l’église de Bagatelle. Les prises de parole de nos frères musulmans ont exprimé leur rejet ferme d’une conception violente de l’islam, et le désir de construire des relations fraternelles avec nous.

La banderole de la marche de Lyon disait « Nous vaincrons par la fraternité ». C’est bien cette fraternité que nous cherchons à construire avec nos frères musulmans. Ceux qui dialoguent avec nous ont évidemment une conception spirituelle et pacifiante de l’islam. Le temps où chaque territoire avait une religion unique est révolue. Il y a des millions de musulmans en France, et il y a 3 à 4 millions de chrétiens en Arabie saoudite. La France respecte la liberté religieuse, et elle ouvre par une juste laïcité le chemin d’une convivialité fraternelle entre chrétiens et musulmans. Le pape au JMJ demandait aux jeunes d’enseigner aux adultes « à cohabiter dans la diversité, dans le dialogue, en partageant la multi culturalité non pas comme une menace mais comme une opportunité : ayez le courage de nous enseigner qu’il est plus facile de construire des ponts que d’élever des murs ! ».

Frères et sœurs, nous ne connaissons pas l’avenir, mais nous sommes certains, par notre foi au Christ, que chaque acte d’amour que nous poserons envers nos frères musulmans portera des fruits et aura une fécondité dans un avenir et un temps qui appartiennent à Dieu. De toute façon, nous devrons un jour apprendre à vivre ensemble. Et ce chemin est valable pour nous, mais aussi pour l’Arabie saoudite qui s’obstine à refuser la liberté religieuse, et même la liberté de culte.

Je conclurai par ces paroles du père Joseph Wresinski : « La reconnaissance, en tout homme, d’un frère, la restitution des droits de l’homme aux plus pauvres au nom du seul fait qu’ils sont des hommes, ce rôle ne serait-il pas unificateur de toutes les Eglises, de toutes les religions, de tous les hommes de bonne volonté ? »

Voilà, chers frères et sœurs, l’Eglise porte en Elle, le désir de l’unité du genre humain. Cette unité passe par le service de l’intégration des plus pauvres des hommes à la famille humaine et le Christ, le Maître de l’Histoire, nous dit : « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur ». Jn 10, 16

Père Gérard Hall

 


Actualité publiée le 30 septembre 2016