Paroles de baptisés, témoignage de Tom

Dossier "Appelés à une vie nouvelle"

Paroles de baptisés, témoignage de Tom

Tom a 32 ans. Il est ajusteur-monteur en aéronautique. Il a reçu le sacrement du baptême en 2014.

- Y a-t-il eu un élément déclencheur, un événement ou une personne influente dans votre démarche ?

Ma femme a été baptisée en 2013 durant la veillée pascale. Je la laissais alors libre dans son cheminement. On en parlait bien sûr et je l’accompagnais, cependant je restais extérieur à cela. Mais ce jour-là, lorsque je l’ai vue recevoir le baptême, j’ai ressenti le désir intérieur fort de connaître ce vers quoi elle marchait.

- Pourquoi avoir demandé le baptême à l’Église ?

Je me suis senti rassuré. Au sein de l’Église, j’ai le droit d’être un être humain, de ne pas être parfait, de faire des fautes. On n’est pas soumis à des règles strictes mais on nous fait confiance. J’ai grandi entre deux cultures différentes avec un père musulman. J’avais la foi, cela ne m’a jamais quitté, mais je n’étais pas à l’aise. Je me suis détaché de la religion vers 13-14 ans, ne m’y reconnaissant pas. Je regardais alors toutes les religions de manière extérieure, jusqu’au jour où j’ai découvert la religion catholique, jusqu’au jour où j’ai pu lire ces textes avec ouverture d’esprit et de cœur. Cela a eu des répercussions dans tout mon quotidien.

- Comment l’Église vous a-t-elle accueilli ?

Très bien. Nous avons rencontré un prêtre formidable sur notre paroisse, le père Joseph. Il y est pour beaucoup dans notre cheminement. C’est un homme concret, qui ne juge pas, en phase avec l’Église d’aujourd’hui. L’équipe pastorale qui nous accompagne et dont font partie mon parrain et ma marraine a elle aussi été formidable.

- Comment a réagi votre entourage à l’annonce de votre démarche ?

Ma famille et mes amis ont bien réagi. Mon père n’est plus là aujourd’hui, et j’ai peu de contact avec ma famille du côté paternel. Les débats religieux sont toujours complexes et ça n’est pas si simple d’expliquer qu’on se sent bien, à sa place… Pour la première fois récemment, pour la première fois, j’ai dit à un musulman que j’étais catholique. Il n’a pas compris ma démarche. La question de la religion dans mon milieu d’origine ne se pose pas, c’est culturel. C’était donc pour lui une sorte de trahison.

- Priez-vous ?

Oui. Je prie particulièrement Saint Joseph qui est l’oublié de la Bible. On le voit peu, on ne l’entend pas et pourtant sa place est fondamentale. On se demande toujours où il est dans les moments phares. C’est l’homme du silence.

- Qu’est-ce que le sacrement du baptême vous a apporté ?

Ça a été progressif pour moi. Après le baptême cela a même été assez violent, car sans savoir pourquoi j’ai ressenti beaucoup de colère. Mais depuis, un sentiment profond de réconfort et de confiance a pris la place. Concrètement, mon quotidien n’a pas changé mais je suis en paix. J’essaie d’être en harmonie avec ce que je crois et ça n’est pas dissocié de ma vie, c’est à plein temps. Avec ma femme, nous voulons partager cela avec notre fils, baptisé en septembre dernier.

- Allez-vous demander d’autres sacrements à l’Église ?

Je vais être confirmé à la Pentecôte.