Pélerinage diocésain à Lourdes - 29 août 2013

Salutation et homélie de Mgr Le Gall

Pélerinage diocésain à Lourdes - 29 août 2013

LOURDES PÉLERINAGE DIOCÉSAIN
LE JEUDI 29 AOÛT 2013

 

Salutation

Demain, le 30 août, le calendrier liturgique prévoit l’anniversaire de la Dédicace de l’église cathédrale de notre diocèse, dédiée à saint Étienne. Comme c’est encore l’été, cette fête ne pourra guère être solennisée, mais ici à Lourdes, réunis pour notre pèlerinage diocésain, nous sommes une assemblée qui rend visible notre communauté diocésaine et nourrit notre unité ; c’est un vrai soutien pour l’évêque, signe et promoteur de cette unité.
Dans sa récente visite au sanctuaire de Notre Dame d’Apparecida avant les Journées Mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro, le pape François a su exprimer ce que j’essaie de dire : « Il y a six ans, quand s’est tenu ici la 5e Conférence générale de l’épiscopat d’Amérique latine et des Caraïbes, s’est déroulé un fait très beau dont j’ai pu me rendre compte personnellement : voir comment les évêques se sentent encouragés, accompagnés et, dans un certain sens, inspirés par les milliers de pèlerins qui venaient chaque jour confier leur vie à la Vierge ».
Nous vivons ainsi un grand moment d’Église, pour qu’avec saint Jean Baptiste, dont nous célébrons ce jour le martyre, nous allions jusqu’au bout de notre témoignage missionnaire, ensemble.
 

Homélie

Nous arrivons bientôt au terme de l’Année de la foi. En la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, le pape François nous a donné sa première Lettre encyclique, où il reprend largement ce qu’avait déjà préparé Benoît XVI. Au milieu de cet enseignement sur la foi – les premiers mots sont Lumen fidei – deux numéros, faciles à retenir pour nous (30 et 31 ; le texte en compte 60), peuvent retenir notre attention, à nous qui avons relu l’Évangile selon saint Jean au cours de cette année : « Selon le quatrième Évangile, croire c’est écouter et, en même temps, voir. L’écoute de la foi advient selon la forme de connaissance qui caractérise l’amour. La lumière de l’amour, en effet, naît quand nous sommes touchés dans notre cœur ; nous recevons ainsi en nous la présence intérieure du Bien-Aimé, qui nous permet de reconnaître son mystère. Par la foi, nous pouvons le toucher et recevoir la puissance de sa grâce. Saint Augustin, dont nous célébrions hier la mémoire, affirme : Toucher avec le cœur, c’est cela croire ».
 
Écouter, regarder, toucher : ces verbes expriment ensemble ce qu’est l’acte de croire, de donner sa confiance, de donner son cœur. Ils caractérisent notre façon diversifiée d’entrer en relation avec Dieu, mais aussi avec les autres. Nous sortons de nous pour écouter, regarder et toucher. C’est ce que nous avons vécu à Rio de Janeiro autour du pape François avec les jeunes du monde entier et aussi les nôtres. Longuement, nous avons écouté le pape, mais aussi les autres et la musique haute en décibels ; nous avons regardé, longuement aussi, et nous avions le temps pour cela dans les attentes ; nous avons aussi touché à la façon brésilienne de l’abrazo, nous sommes entrés en contact avec toutes sortes de gens. Dans la sorte de Triduum pascal que constituent les journées avec le Saint-Père du jeudi soir au dimanche, voici quelques-unes de ses paroles qui nous ont marqués et qui sont de nature à nous ouvrir des perspectives en cette ouverture de notre année pastorale chez Notre Dame immaculée.
 
Jeudi accueil
 
« Mets la foi, et la vie aura une saveur nouvelle. Mets la foi comme du sel, comme de l’huile…
Mets l’espérance.
Mets l’amour.
Mets le Christ. »
« Chers amis, la foi est révolutionnaire et moi je demande à chacun de vous aujourd’hui : Es-tu prêt, es-tu prête à entrer dans cette onde révolutionnaire de la foi ? C’est en y entrant seulement que ta vie de jeune aura un sens et sera ainsi féconde. »
 
Vendredi Croix
 
Jésus porte avec nous nos croix.
Souffrance des parents : drogue.
Souffrances des jeunes : perte de confiance dans les institutions politiques ; dans l’Église, incohérence des chrétiens et des ministres. Révélation de l’amour, du Cœur du Christ.
« Chers jeunes, sur la Croix du Christ, déposons nos joies, nos souffrances, nos succès ; nous y trouverons un Cœur ouvert qui nous comprend, nous pardonne, nous aime et nous demande de porter ce même amour dans notre vie, d’aimer chacun de nos frères et de nos frères avec le même amour. »
 
Samedi soir
 
Au Campus fidei à Copacabana : « Le vrai champ de la foi n’est pas un lieu géographique, mais nous le sommes nous-mêmes ».
  • Champ à semer.
  • Camp d’entraînement comme au foot. Jésus nous offre quelque chose de meilleur que la Coupe du monde. Parlez toujours avec Jésus dans le bien comme dans le mal.
  • Champ comme chantier. « François, va et répare ma maison ! » En musique dans la joie et la souplesse malgré les difficultés. Mouillez la chemise. S’il vous plaît, chers jeunes, ne vous mettez pas à la queue de l’histoire. Jouez en attaque. Tirez en avant.
« S’il vous plaît, soyez les constructeurs du monde. Ne regardez pas la vie du balcon. Jésus n’est pas resté au balcon, il s’est immergé.
« Je sais que vous voulez être un bon terrain, vraiment des chrétiens, non pas des chrétiens part-time, non des chrétiens empesés, hautains et distants, de façon à ressembler à des chrétiens, mais au fond sans rien faire ; non pas des chrétiens de façade, ces chrétiens qui le sont simplement en apparence, mais des chrétiens authentiques. »
« Par où commencer ? Une fois on a demandé à Mère Teresa de Calcutta : Par où faut-il commencer ? Par toi et par moi, a-t-elle répondu. Aujourd’hui, moi aussi, je vole cette parole à Mère Teresa et je te dis : Commençons. Par où ? Par toi et par moi. Que chacun en silence se demande : Par où vais-je commencer, avec qui ? Que chacun ouvre son cœur pour que Jésus lui montre par où commencer avec lui ! »
 
Dimanche
 
« Allez, de toutes les nations faites des disciples. »
Où aller ? « N’ayez pas peur d’aller porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble plus loin, plus indifférent.
« Le Seigneur n’a pas dit : Va, mais Allez !
« Vous expérimenterez que celui qui évangélise est évangélisé, celui qui transmet la joie de la foi reçoit davantage la joie. »
 
À la fin de l’Année de la foi, le 13 octobre, le pape François a l’intention de consacrer le monde au Cœur immaculé de Marie, elle qui s’est révélée ici à Bernadette précisément comme l’Immaculée Conception, elle qui est bienheureuse parce qu’elle a cru. Avançons avec elle, « la première en chemin » : elle nous apprendra à « sortir » comme elle a fait pour la Visitation.
 
 
+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse