Bénévolat et spiritualité franciscaine – 11 décembre 2017

Simplicité, fraternité et joie profonde

 A l’invitation du frère Jean-Louis Galaup, franciscain, qui partage lui-même la vie d’anciens SDF à la maison de Naubalette*, les bénévoles ont d’abord raconté comment ils avaient été amenés vers les plus démunis. Autant de visages, autant de parcours : une sœur franciscaine, un jeune couple, deux personnes ayant connu la rue, des retraités actifs, une jeune fille en recherche après un service civique. Chacune, chacun a tenté d’exprimer en quelques mots comment la rencontre avec ceux et celles qui connaissent la précarité leur a permis de découvrir la saveur de la fraternité et d’en ressentir une joie authentique. Ces échanges vécus dans une grande écoute mutuelle ont laissé entrevoir, peu à peu, des traits communs propres à la famille franciscaine.

 D’abord, la simplicité : « Saint François s’est simplement fait proche des plus pauvres, il n’a pas créé « d’œuvres » pour eux, comme ont pu faire d’autres saints. Il vivait avec les lépreux. Il y avait aussi parmi les frères d’anciens brigands mais on ne faisait pas de différence entre eux. C’est un peu ce que l’on vit parfois aujourd’hui : avec des familles de migrants, avec des réfugiés, avec des SDF. Bénévoles et accueillis, nous sommes tous frères, chacun apporte sa pierre, il n’y a pas de projet très structuré mais on fait ensemble avec les personnes qui sont là »

 Si simplicité équivaut parfois à désorganisation, c’est peut-être tant mieux, comme en témoigne un autre bénévole : « Cette désorganisation a un côté joyeux : quand on arrive pour préparer le repas à la Halte de nuit **, on ne sait jamais qui sera là et ce qu’il y aura à cuisiner. On peut vivre des moments extraordinaires de partage ou ne rien vivre du tout. On est là, on prépare le repas, on joue aux dominos, on vit un peu de quotidien ensemble. Comme dans une famille. »

 « Que l’on soit cassé ou pas, poursuit une jeune fille, on donne ce que l’on a de meilleur » « Ce qui compte pour nous et qui colle vraiment avec Saint François, ce sont les liens à l’humain, le fait de se sentir toujours bien accueilli » complète le jeune couple. « On ne te demande pas d’où tu viens » insiste une autre bénévole. Et si l’on va plus loin encore, on se rend compte que cette fraternité reçue, donnée de manière inconditionnelle est source de joie profonde. Face à la misère, à l’exclusion, aux inégalités, on ne sait souvent que faire. En écoutant l’appel du Christ à saint François qui s’est laissé conduire au milieu des lépreux, les bénévoles de la famille franciscaine expérimentent qu’à leur tour, en osant rencontrer leurs frères les plus précaires, ils s’engagent à sa suite sur un chemin de vie. « On avance avec ses limites » confirme une bénévole qui rencontre depuis longtemps des personnes qui ont connu la rue. « L’important, c’est de ne pas en rester aux belles paroles mais d’agir avec des gestes simples. Alors, c’est un partage complet, un don formidable ! » 

 *La maison de Naubalette est un lieu d’accueil et de vie commune pour des anciens SDF ( voir reportage Jour du Seigneur, messe télévisée avec les franciscains à Orsay )

 **La Halte de nuit accueille des personnes en très grande précarité à Toulouse

 


Actualité publiée le 18 décembre 2017