Le deuxième Synode sur la famille vient de s’achever à Rome, en demi-teintes, automnales, pourrait-on dire, mais belles comme nous le voyons sur nos routes. Le pape François nous l’avait dit voici quelques mois : il ne fallait pas attendre des changements radicaux dans l’enseignement de l’Église sur les sujets brûlants de société, mais plutôt un regard nouveau, une attention de cœur aux personnes, aux prises avec des situations compliquées. Ce que souhaitait le pape a été réalisé : une écoute mutuelle des pasteurs, ce qui est le fruit le plus important des synodes, fondé cette fois sur une large consultation des fidèles, notamment des familles.

Dans ce sens, le Saint-Père a fortement insisté sur la synodalité, c’est-à-dire sur la grâce de « marcher ensemble » (sens du mot « synode » en grec), ce qui suppose l’écoute et l’accompagnement, ce que nous pratiquons déjà, mais ce qu’il nous faut développer et approfondir. « Écouter est plus qu’entendre. C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre. Le peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, pour savoir ce qu’il dit aux églises (Ap 2, 7). » « Le Troupeau possède aussi son propre flair pour discerner les nouvelles routes que le Seigneur ouvre à l’Église » (17 octobre 2015).

Comme l’a dit notre pape dans son homélie de la messe de clôture du Synode : « Les disciples de Jésus sont appelés à cela aujourd’hui, spécialement aujourd’hui : placer l’homme au contact de la miséricorde compatissante qui sauve. Quand le cri de l’humanité devient encore plus fort, il n’y a pas d’autre réponse que de faire nôtres les paroles de Jésus et surtout d’imiter son cœur. Les situations de misère et de conflit sont pour Dieu des occasions de miséricorde. Aujourd’hui est un temps de miséricorde. » À nous tous d’avancer sur ces routes de compassion et de miséricorde, pour mieux entendre les gémissements de la création, des personnes, et ceux de l’Esprit Saint (cf. Rm 8, 18-27 ; voir l’encyclique Laudato Sí, n. 2).

+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse
Le 27 octobre 2015