Témoignage d’un jeune Volontaire, parti avec Fidesco

 

En 2011, je suis parti vivre deux ans aux Philippines via l’association Fidesco. J’étais en charge de la gestion administrative d’une fondation qui vient en aide aux enfants des rues de Manille. Malgré ces deux années passées sur le terrain, on ne s’habitue jamais, on ne peut accepter la misère dans laquelle vivent tant de gens à Manille. Bien au contraire, cette misère me touchait toujours plus profondément et face à elle, notre travail semblait parfois bien insignifiant. Quel sens ont nos missions dans toute cette misère, quel sens ont ces deux années de service qui m’apparaissaient si importantes avant le départ ?
Mère Térésa disait que « nous réalisons que ce que nous accomplissons n’est qu’une goutte dans l’océan. Mais si cette goutte n’existait pas dans l’océan, elle manquerait. » Aucun doute que ce que nous faisons n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan, mais comment se convaincre que cette goutte manquerait si elle n’existait pas ?
Une des périodes les plus marquantes de ma mission aura sans doute été ces 5 jours de « vacances » dans le bidonville installé sur la grande décharge de Manille. Ce temps privilégié que j’ai passé avec les gens de la « smockey mountain » est une expérience déroutante qui fait perdre ses repères. Elle aura ébranlé ma foi en l’homme et même en Dieu, tant la misère vécue y est grande.
Mais dans cette période de doutes, cela aura été encore une fois une grande force de se rappeler ce qui faisait tout le sens de ma mission à Manille, et le pourquoi de mon départ avec Fidesco plutôt qu’avec un autre organisme humanitaire. Nous ne sommes pas là pour agir nous-même par nos propres et faibles moyens, mais nous devons juste nous efforcer de témoigner d’une espérance au travers des petites choses réalisées au quotidien. Et pour ce qui est du reste laisser faire et garder confiance… Car c’est précisément parce que les fruits de notre engagement ne dépendent pas de nous que cette « goutte d’eau » dont parle mère Térésa a une si grande valeur !
Je me suis ainsi rendu compte à quel point la foi et la prière sont primordiales dans la mission. Car c’est à travers la prière que nous pouvons être témoins que Jésus souffre aux côtés des personnes les plus vulnérables, des oubliés de nos sociétés. Paul Claudel méditait en disant que « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance, ni même l’expliquer, il est venu la remplir de sa présence ». Par la force de la prière, sachons en tant que volontaires être les instruments par lesquels le Seigneur vient témoigner son attachement aux plus petits d’entre nos frères !
 

Maxime Foucard (Toulouse)

 


Actualité publiée le 10 septembre 2015