Tous pauvres et joyeux au service de l’Evangile dans l’Eglise de Toulouse

La parole de l’archevêque

Tous pauvres et joyeux au service de l’Evangile dans l’Eglise de Toulouse

Nous avons vécu un Triduum à Lourdes qui ressemblait à une Pâque, selon une comparaison que j’ai entendue au retour du rassemblement Diaconia 2013. Non seulement l’Évangile annoncé aux pauvres, mais l’Évangile annoncé avec les pauvres et par les pauvres.

Ils faisaient partie, visiblement et largement, de notre assemblée géante de 12 000 personnes à la basilique Saint-Pie X. Comme à Ecclesia 2007, mais de manière différente, nous avons été ensemble à l’écoute de la Parole de Dieu et l’avons reçue les uns des autres, attentifs surtout à la coloration spirituelle propre qui lui vient des petits à qui Jésus promet le Royaume.

À dire vrai, nous sommes tous dans une situation de vraie pauvreté, voire de précarité, dans nos Églises diocésaines : manque de prêtres, difficile renouvellement des laïcs engagés, indifférence ou méfiance de beaucoup face à la religion, exigence quant aux actes rituels demandés, discrimination financière à tous les niveaux de notre enseignement catholique, pourtant fort prisé, etc. Nous n’avons plus pignon sur rue et nous ne pouvons oublier que nos frères chrétiens sont persécutés au Moyen-Orient et en bien d’autres endroits de notre fragile planète.


Vendredi 10 mai, à Lourdes pendant le rassemblement Diaconia, rencontre avec les délégués du diocèse pour envisager l’avenir

Notre pape François veut « une Église pauvre pour les pauvres », une Église simple et simplifiée, capable d’être comprise des simples. Déjà au cours de l’automne, le pape Benoît XVI avait mis en garde les évêques de France en visite ad limina contre ce qu’il appelait la « bureaucratisation de la pastorale », avec une importance exagérée donnée aux structures, à l’organisation et aux programmes.

À des nouveaux prêtres qu’il ordonnait, le pape François disait qu’ils étaient « des pasteurs, non des fonctionnaires, des médiateurs, non des intermédiaires ». Liés au Vivant, vainqueur de la mort, nous sommes des donneurs de vie, non des antiquaires, des disciples de la Croix, non des mondains. Comment pouvons-nous, à la suite du Christ, enrichir le monde de notre pauvreté (2 Co 8, 9) ?

Notre situation précaire ne doit pas nous décourager : « Cela ne fait pas de bien de se lamenter » a dit encore notre Pape. Il va seulement nous falloir du courage pour discerner ce qui est possible, ce qui est réalisable, pour aller de l’avant avec nos moyens d’aujourd’hui, sans regarder en arrière. Nous en avons conscience, avec le Conseil épiscopal, quand il nous faut faire face au présent et prévoir l’avenir.

Nos fidèles ne réalisent pas toujours que nous sommes à un tournant qui doit nous rendre inventifs avec nos pauvretés. Cela dans la pleine liberté de l’Esprit qui guide l’Église et nos Églises, si nous sommes souples à son action, comme Marie a su l’être pleinement : il est l’Esprit de cette nouvelle Pentecôte appelée de ses vœux par Jean XXIII, qui nous pousse à sortir de nous-mêmes et de nos tristesses pour avancer dans la joie de la nouvelle évangélisation.

fr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse