Chanter la joie pascale
Dans la tradition grégorienne, on chante au matin de Pâques une pièce admirable de grâce et de poésie, toute en fraîcheur printanière. Il suffit de l’écouter, de la laisser résonner à nos oreilles, pour que l’Alleluia s’installe en nos cœurs.
Salut, jour de fête, jour d’éternelle vénération, dans lequel Dieu a vaincu l’enfer et conquis les astres. Voici que la grâce du monde renaissant annonce le retour du Seigneur et des joies qui sont son œuvre. La saison resplendit, les fleurs sont riantes et variées, et la porte du ciel s’ouvre aux majeures lumières.
Les douces violettes font dans les vals des taches de pourpre, l’herbe des prés verdoie, chevelure éclatante de la terre, et l’on voit surgir les yeux étoilés des fleurs, floraisons de sourires à chaque brin de gazon.
Le Christ triomphant revient des tristes enfers, les forêts et les frondaisons le saluent. Le Crucifié sur toutes les choses règne en Dieu et toutes les créatures au Créateur disent leur prière.
Chantons et dansons avec le Prince de la vie, pour apprendre avec lui l’aisance et la liberté des ressuscités, pour anticiper la ronde des élus de Fra Angelico, Alleluia !
+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse