Une musique pour le Vendredi Saint

 

Les Impropères sont un sommet de la célébration du Vendredi Saint. Le mot latin improperium signifie « reproche » : ce sont, de fait, les « reproches » du Christ à son peuple l’ayant rejeté, qui, en échange de toutes les faveurs accordées par Dieu, et en particulier pour l’avoir délivré de la servitude en Égypte et l’avoir conduit sain et sauf dans la Terre promise, lui a infligé les ignominies de la Passion.

C’est au cours de l’adoration de la Croix, juste après les dix-sept oraisons, que ces remontrances étaient exprimées par le chœur dans le rite romain. À chaque fois, un bienfait de Dieu dans l’Exode est mis en contraste avec un épisode de la Passion. Il s’agit moins de reproches que l’expression d’une douleur.
Les Impropères sont chantés en grec Hagios o Theós (Ἅγιος ὁ Θεός), et, en alternance, en latin ou dans la langue locale, et normalement en double chœur, ce qui était une tradition ancienne du rite byzantin.

Les frères D. Bourgeois, J.-Ph. Revel et A. Gouzes o.p. ont écrit la Liturgie Chorale du Peuple Dieu dans l’esprit de Vatican II, en s’inspirant des grandes traditions liturgiques d’Occident et d’Orient. Ces impropères, saisissantes par la gravité de la musique et la douleur exprimée dans le texte, nous plongent dans le mystère du Vendredi Saint.

 

 


 

 

En alternance :
Hágios o Theós, Hágios Ischyrós, Hágios Athánatos, eléison himás.
Sanctus Deus, Sanctus Fortis, Sanctus Immortalis, miserere nobis.
O Dieu Saint, O Dieu fort, O Dieu immortel, prends pitié de nous !

1 – O mon peuple que t’ai-je fait ?
En quoi t’ai-je contristé ?
Réponds-moi !

2 – T’ai-je fait sortir du pays d’Égypte,
T’ai-je fait entrer en Terre Promise,
Pour qu’à ton Sauveur,
Tu fasses une Croix ?

3 – T’ai-je guidé quarante ans dans le désert
Et nourri de la manne,
Pour qu’à ton Sauveur,
Tu fasses une Croix ?

4 – Moi, je t’ai planté, ma plus belle vigne,
Et tu n’as eu pour moi que ton amertume
Et du vinaigre pour ma soif !

5 – Moi, j’ai pour toi frappé l’Égypte,
J’ai englouti dans la mer Pharaon et son armée !
Toi tu m’as livré aux grands-prêtres
et les soldats M’ont flagellé !

6 – J’ai ouvert devant toi les eaux de la mer ;
Toi, de ta lance, tu m’as ouvert le cœur !
Je t’ai arraché à l’abîme des eaux
Et tu m’as plongé dans l’abîme de la mort !

7 – Moi, aux eaux vives du Rocher,
je t’ai fait boire le salut ;
Toi, tu me fis boire le fiel,
et tu m’abreuvas de vinaigre !

8 – Devant toi, j’ai fait resplendir ma Gloire,
Dans le buisson ardent et la colonne de nuée ;
Et tu m’as tourné en dérision
et vêtu d’un manteau de pourpre !

9 – Pour toi, j’ai frappé l’Égypte et sa puissance,
J’ai fait de toi mon peuple, un peuple de rois ;
Et tu m’as couronné la tête d’une couronne d’épines !

10 – Moi, Je t’ai exalté par ma toute puissance ;
Toi, tu m’as pendu au gibet de la Croix !
Je t’ai choisi parmi toutes les nations ;
Toi, tu m’as rejeté hors des murs de Jérusalem !

Cote SECLI : SYLL860 / H860
Autre Cote : SYL L 860
Paroles : D. Bourgeois et J.-Ph. Revel - Musique : A. Gouzes o.p.