"L’Église ne donne pas de consignes de vote : elle invite à réfléchir".

Ainsi, au lendemain du premier scrutin pour l’élection présidentielle, Mgr Le Gall intervient dans le journal diocésain "Foi et Vie" pour apporter sa contribution à cette réflexion, à la recherche de cohérence entre l’engagement dans la société et notre foi (lire l’article).

On parle souvent de crise politique, on analyse avec découragement, parfois, les attitudes et les querelles entre nos dirigeants que les médias ne cessent pas de relater et amplifier. 

"le choix de la personne" revient souvent dans les propos que de nombreuses personnalités chrétiennes rappellent, chacun selon sa sensibilité. C’est le thème d’un colloque organisé par le Service Pastoral d’Etudes Politiques (SPEP) le 31 janvier 2012,

« Comment ne pas être frappé par la distorsion contemporaine - analyse Matthieu Rougé, directeur du Service pastoral d’études politiques - entre l’affirmation théorique du respect de la personne et une constante remise en cause de sa dignité : mépris des plus fragiles, perte du sens de l’homme et de la femme, marchandisation du vivant, violence des relations professionnelles et sociales ? On peut se demander si cette distorsion n’est pas une des incohérences essentielles qui fragilisent voire discréditent la responsabilité politique aujourd’hui ».

Réflexion, éducation, dialogue... des impératifs "pour tout croyant s’il ne veut pas en rester à quelques formules toutes faites" souligne le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France. Dans son intervention le prélat applique au contexte électoral actuel les paroles du pape dans l’encyclique "Caritas in veritate" : « Il appartient à chacun d’intégrer que ses envies personnelles ne peuvent être l’unique ressort de son agir et de son jugement. Il est fort possible que la prise en compte du bien commun demande des sacrifices à chacun »

A l’évidence, le programme de nos deux candidats ne correspond pas à la fois à l’intégralité de cette doctrine ainsi qu’à sa réalisation. Le chrétien serait-il alors condamné à voter « blanc » ? le père Matthieu Rougé, directeur du Service pastoral d’études politiques, soulève une question partagée par d’autres. « Non ! - répond-t-il - comme le rappelle le Cardinal Vingt-Trois, il n’y a jamais de coïncidence complète entre la foi chrétienne et un système social et politique » on vote en conscience pour le candidat qui selon nous respectera le mieux ou le moins mal l’ensemble de nos principes et ses conditions de réalisation.

Mais la responsabilité civile, et chrétienne, ne s’arrête pas là. Le père Rougié nous invite à « agir par la suite, selon nos moyens, pour que soient pris en compte les points jugés essentiels qui seront peu ou mal considérés par l’Élu et sa majorité » (lire l’artiche sur croire.com).

C’est aussi l’avis de Jérôme Vignon, président des Semaines Sociales de France : « Chrétiens il nous faut cependant faire preuve de modestie, accepter l’imperfection inévitable des programmes, hiérarchiser les priorités, et pondérer entre différents critères, différentes urgences ».

L’ancien directeur à la Commission européenne chargée de la protection et de l’intégration sociale se projette au dela du 6 mai 2012 : « La campagne présidentielle cependant nous ouvre les yeux à la fois sur le désarroi d’une société privée de perspective longue comme sur le faible impact de notre parole et de nos actes sur la communauté politique. Elle appelle, à l’évidence, un engagement accru des chrétiens au service de la politique, sous des formes nouvelles capables de susciter un nouvel humanisme » (lire l’article sur croire.com).