La diaconie bouscule l’Église… lentement mais sûrement

« La diaconie en chantier », retour sur la conférence-débat du 8 mai avec Dominique Paturle du SAPPEL

La diaconie bouscule l’Église… lentement mais sûrement

Deux ans déjà depuis le rassemblement Diaconia à Lourdes… mais plus de vingt ans que le SAPPEL, une communauté fondée par deux couples du mouvement ATD-Quart Monde pour répondre aux besoins spirituels des plus pauvres, leur offre un lieu où vivre et dire leur foi en un Dieu proche et présent au cœur de leur misère.

L’Église a besoin des plus pauvres pour se convertir : leur relation directe et forte à Dieu, leurs paroles percutantes font redécouvrir à toute la communauté chrétienne Jésus crucifié, un Dieu « comme nous », sur lequel on peut toujours compter, qui console et relève. Mais cette conversion ne se décrète pas : elle s’opère peu à peu à travers une rencontre et une écoute nouvelle des plus pauvres. L’Église est invitée à ouvrir sans crainte ses portes pour que leurs paroles soient entendues : une expérience qui est source de vitalité et de joie pour tous. 

La soirée du 8 mai, à la salle St Tarcisius, derrière la cathédrale, a été l’occasion pour les nombreux participants de savourer ensemble cette joie. Accueillant Dominique Paturle, diacre permanent et cofondateur du SAPPEL, Mgr le Gall a redit son souhait de voir le diocèse de Toulouse s’engager fermement sur la voie de la diaconie tout en laissant cet esprit de fraternité se répandre librement « comme par capillarité ».

Après avoir regardé un DVD où l’on voyait se dérouler les rendez-vous de cette communauté de familles du Quart-Monde, le conférencier a rappelé quelques fondamentaux de la diaconie :

- changer de regard par rapport aux plus pauvres : ne pas aller vers eux par devoir moral, pour faire la charité mais nous laisser toucher dans nos propres fragilités et découvrir qu’ils ont beaucoup à nous apprendre sur Dieu.

- rassembler les gens et leur permettre de partager leurs difficultés : ensemble, on est plus fort. Quand on est seul, on est culpabilisé. Dans les paroisses, ne pas renvoyer vers les « spécialistes de la pauvreté » mais accueillir les pauvretés que nous côtoyons et offrir des lieux d’écoute et de parole.

- transformer l’Église en faisant aux plus pauvres une place de choix, au cœur de nos communautés, dans le partage de la Parole de Dieu, l’Eucharistie et autour de la table fraternelle.

Il n’y a pas d’un côté ceux qui donnent et de l’autre ceux qui reçoivent mais des frères qui apprennent les uns des autres. Les échanges par petits groupes, dans la salle, puis la mise en commun ont largement permis de le vérifier. Corinne, Tania et Xavier du groupe Place et parole des pauvres et du groupe Bartimée ont trouvé les mots pour témoigner de leur expérience et de leur foi. « On n’est pas que des ventres. On a aussi une pensée et une âme  » : attention, la diaconie, ça déménage ! Mais ça fait tourner la vie dans un bon engrenage…

 

À savoir : La Communauté du Sappel tire son nom d’un domaine situé dans l’Ain, sous le col du Sappel (altitude 794 m ) entre Labalme sur Cerdon et Vieu d’Izenave. Elle a été fondée en 1989.

 


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Actualité publiée le 11 mai 2015