Le cardinal Saliège, archevêque de Toulouse dès 1928 à 1956, est de nouveau à l’honneur car la médaille de « Juste parmi les nations », qu’il avait reçu par l’état d’Israël en raison de son action en faveur des juifs, fait son entrée au musée de la Légion d’honneur
Le cardinal Jules Saliège, archevêque de Toulouse pendant la deuxième guerre mondiale, s’est distingué par son action et ses prises de position en faveur des juifs, en mettant en danger sa propre vie.
En 2001, à titre posthume, il reçoit le titre de «
Juste parmi les nations » par le mémorial de Yad Vashem, au nom de l’état d’Israël.
Le musée de la Légion d’honneur a voulu honorer le prélat toulousain en exposant en un lieu unique les trois médailles qui caractérisent son action citoyenne : la Croix de la libération, la médaille de la Légion d’honneur et la médaille de Juste parmi les nations.
Après trois ans de recherches sans succès, le musée a obtenu que la médaille de Juste soit gravée de nouveau, et mardi 10 juillet l’ambassadeur d’Israël Yossi Gal l’a remise au musée.
En décembre 1942 le cardinal avait écrit une lettre et donné la consigne qu’elle soit lue dans toutes les églises de son diocèse. On y lit :
« Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.
Pourquoi le droit d’asile dans nos Eglises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Seigneur, ayez pitié de nous. Notre-Dame, priez pour la France.
Dans notre Diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils sont nos frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier. »
En juin 1944 des officiers de la Gestapo s’étaiet rendus à son domicile pour l’arrêter. Ils renoncent finalement après avoir constaté l’âge et l’état de santé précaire du prélat.
Le corps du cardinal Saliège est inhumé dans le chœur de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse.
Fabio Bertagnin