à la basilique Saint-Sernin, à Toulouse
Ce jeudi 7 mars, en fin d’après-midi, la basilique Saint-Sernin s’est rapidement remplie d’une foule peu commune, bigarrée... Des gens venus spécialement découvrir la nouvelle exposition de peinture qui se tient sur les piliers sobres mais majestueux de la basilique, un de nos joyaux toulousains. Des chrétiens du diocèse mais aussi des badauds attirés sans doute par le mouvement de la foule, à moins que ce ne soit par la douceur printanière peu habituelle en cet fin d’après-midi d’hiver ? Non, c’est qu’à l’intérieur du vaisseau se tenait l’inauguration de l’exposition de peinture, le Chemin de Croix de François-Xavier de Boissoudy, artiste-peintre. Car pour la neuvième année consécutive, durant tout le temps du Carême, la basilique propose une nouvelle Passion du Christ contemporaine, en peinture.
Au milieu de la foule contemplative, quelques personnalités : l’artiste s’était déplacé et a accepté d’apposer son paraphe sur les quelques catalogues d’exposition qu’on lui présentait. Non loin de lui, Jean-Pierre Denis, directeur de publication de La Vie, s’attelait lui aussi au même exercice. Troquant sa plume aguérie à la peinture de notre société pour une plume plus poétique, il propose, de concert avec le peintre, une lecture méditative à ces tableaux. À haute voix, une lecture de l’un de ces poèmes a d’ailleurs été donnée durant la soirée (une lecture-concert aura lieu le 6 avril à 16h30 avec des improvisations à l’orgue de Thierry Escaich). Enfin Mgr Le Gall, l’archevêque de Toulouse, est venu saluer les artistes et entendre les appréciations diverses du public rassemblé.
Les quatorze tableaux que nous présente l’artiste-peintre donnent à voir un chemin de croix à la fois épuré et lumineux. Les tableaux sont fidèles à l’exercice traditionnel du Chemin de Croix : on y retrouve les scènes que l’on a l’habitude de voir, fidèles aux Écritures, comme lorsque Jésus tombe ou que Simon de Cyrène vient l’aider à porter sa croix... Et souvent, la foule est là, amassée derrière, qui regarde de ses grands yeux. Au milieu d’elle, deux témoins contemporains : « Nous avons pris le parti pris de la foule », expliquent les deux artistes qui se disent volontiers lui appartenir. Les bouches sont ouvertes, stupéfaites de ce que les yeux voient. La lumière qui s’en dégage provient sans nul doute du côté épuré de ces compositions à l’huile, de la sobriété de la gamme des couleurs, une palette monochrome de tons terre et d’ocre, froids et chauds à la fois, tantôt obscurs mais toujours éclatants. Et la poésie qui les accompagne nous transpose dans un autre cadre, plus contemporain encore : celui de nos vies, de notre quotidien à nous.
Ainsi se mêle le pinceau à la plume, l’ombre à la lumière, le mouvement à l’arrêt. La Mort à la Vie.
► Exposition de peinture à la basilique Saint-Sernin de Toulouse, de 8h30 à 18h, jusqu’au 21 avril 2019. Entrée libre.
Sixième station
Véronique essuie le visage de Jésus
Jérusalem Rocamadour
Rome Manoppello
Géographie de l’Occident
Chemins de l’imaginaire
Volto Santo l’Italie
Santa Faz l’Espagne
Santo Rostro Jaén
Jésus parmi les oliviers
À Soulac tirée des sables
Notre-Dame de la Fin-des-Terres
L’océan attend le fleuve
On dit qu’ici vint Véronique
Montre-moi ton visage
Donne-moi comme visage
Ton vrai visage
Ta véritable image
Pourquoi cherchez-vous
Parmi les reliques
Nous avons besoin de signes
Regardez-moi
À quoi ressembles-tu
Ce visage d’homme est-il
Le miroir de tous les hommes
Et de toutes les femmes
Elle est médecin en prison
Elle se sent de plus en plus fatiguée
Elle est amoureuse de lui
Toi tu veux sauver tous les ratés
Elle se penche et désinfecte
Le visage de l’accidenté
À genoux cet homme
Sent mauvais serait-ce Lui
On meurt jeune dans la rue
Elle les connaît tous
Ces types-là ceux
Que personne n’a jamais vus.