Dossier « Vie consacrée, à quoi bon ? »
Instituts séculiers
Constance, 27 ans, et Monique, pour qui la décence préfère taire l’âge, ne sont pas des religieuses. Elles ne portent ni voile, ni habit religieux, ni même une croix pas plus qu’elles ne se font appeler « sœur ». Pourtant, elles mènent une vie de prière, dans un don total à Dieu, seules ou en communauté. Mais qui sont-elles ?
Comme les religieuses, Constance et Monique prient chaque jour les laudes, les complies et font deux heures d’oraison. Comme elles, elles reçoivent quotidiennement, dans la mesure du possible, l’Eucharistie et surtout, comme elles, elles se sont engagées définitivement par les vœux de chasteté, d’obéissance et de pauvreté. Car elles sont des laïques consacrées dans l’institut séculier, Notre-Dame de Vie en l’occurrence.
À la lumière de l’enseignement du Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, son fondateur, cet Institut s’enracine dans la spiritualité simple et silencieuse du Carmel. C’est d’ailleurs, pour l’une comme pour l’autre, ce qui très tôt les a attirées. Ses membres, environ 500 pour la branche féminine, témoignent d’une relation vivante et personnelle avec Dieu et de son amour toujours jaillissant. Formées spirituellement pendant deux années à l’Institut situé à Venasque en Provence, une sorte de « maison de famille » nous dit Monique, elles sont ensuite envoyées en divers milieux où elles exercent une activité professionnelle : Constance est orthophoniste auprès de jeunes enfants tandis que Monique travaille aux Éditions du Carmel à Toulouse.
Là, à l’image de leur vie simple, toute donnée à Dieu et aux hommes, elles se veulent un signe de l’Église présente dans le monde. Comme tous les baptisés, et davantage encore par leur vocation de consacrées, elles ont le souci d’évangéliser : Monique est engagée dans un groupe de prière, Constance s’implique dans la Pastorale des Étudiants où elle anime parfois un temps d’oraison après la messe. Régulièrement, et comme tous les autres membres, Monique et Constance retournent à ce lieu qu’elles surnomment « La Source », où elles puisent dans le silence, la prière liturgique, les temps de retraite, d’enseignement et de partage, toutes les forces, telles « une eau jaillissante », pour mieux repartir dans le monde.
Flamine Favret