Une expérience bouleversante a mis Bénédicte, jeune maman de trois enfants, sur la voie de la miséricorde. Cela a tout changé dans sa vie. Elle tâche aujourd’hui de la « goûter », jour après jour et de la donner aux autres.
C’est le conseil d’un prêtre qui lui a permis de faire cette expérience. La formule est simple, mais exigeante : il s’agit de recevoir le sacrement de la réconciliation une fois par mois toujours donné par le même prêtre. « J’avais le désir de me rapprocher de Dieu » lance Bénédicte en souriant. « J’ai senti en cela quelque chose de libérant, j’ai donc décidé de me lancer. » Les premiers pas sont toujours les plus difficiles. Bénédicte se souvient qu’une des premières fois, en attendant le prêtre qui avait du retard, elle espérait silencieusement qu’il ne vienne pas. « Bien souvent, on a ce qui nous rend heureux à portée de main mais quelque chose nous pousse à faire demi-tour. Je savais que je serai mieux après, que c’était bon pour moi, mais je voulais quand même partir. »
Un jour, lors de cette rencontre mensuelle, Bénédicte a été saisie par un sentiment limpide, une évidence : « J’ai senti de tout mon être la tendresse du Père. Je savais que Dieu était là. » Littéralement bouleversée, elle est rentrée chez elle en hâte pour raconter cela à son mari. Cette expérience a été décisive. « Quand je suis rentrée ce jour-là, j’étais avec le Père. Depuis je le vois à chaque fois. Je sais que le Seigneur agit vraiment par ce prêtre. »
Avec le chauffard qui vient de lui voler la priorité, avec ses enfants, son époux, Bénédicte fait tout pour partager au quotidien autour d’elle ce qu’elle reçoit chaque mois. « La miséricorde est celle qui dit : tu vaux mieux que ce que tu m’as fait. » Par ce prêtre, Dieu la relève, et une fois relevée, elle puise la force de relever à son tour. « C’est la plus belle preuve d’amour qui soit : on sait que l’autre est capable de mieux, on va ensemble au-delà de nos misères, plus haut, plus loin. » Sans miséricorde, pas de vie fraternelle, pas de pardon. « Je veux faire goûter cela à mes enfants à travers ma manière d’être avec eux. » À son aîné venu se jeter dans ses bras après une grosse colère, Bénédicte a confié le secret : « Tu vois Jean, la seule solution c’est l’amour. » Qu’il soit fraternel, communautaire ou conjugal, l’amour nous montre la voie, il nous décharge de notre faiblesse, de ce mal qui entrave. « Après le Christ, la personne qui me fait le plus expérimenter la miséricorde c’est mon mari, Matthieu. À ses yeux j’ai toujours l’impression d’être meilleure que ce que je montre. Il m’augmente, me fait grandir et devenir ce que je suis vraiment. Quel que soit le jour, quelle que soit mon apparence, quelle que soit ma faute, son amour est là. »
À ceux qui ne connaissent pas la miséricorde, Bénédicte dit toujours : « Soyez fidèles, il faut prendre le temps. Si on demande à Dieu la grâce de la goûter, ça viendra. » Et dans un éclat de rire, elle conclut : « Maintenant quand le prêtre est en retard, j’ai hâte qu’il arrive... ».
Valérie de Bouvet
Frère Giuseppe Maria della Misericordia Infinita di Dio est frère dans la Communauté des Béatitudes d’Italie. À Blagnac depuis 5ans, il termine sa formation en vue d’être ordonné prêtre.
Franco-japonaise et commingeoise d’adoption, Maïté prend soin de pèlerins passant par Saint-Bertrand-de-Comminges depuis plus de 10 ans. Une manière pour elle d’accueillir les gens comme elle aurait aimé être accueillie, tout au long de sa vie « fracassée », de tendre la main comme elle aurait voulu qu’on lui tende.
« Blessée, je ne cesserai jamais d’aimer », c’est la devise de la Communauté de l’Agneau. Deux par deux, celles que l’on nomme « les petites sœurs » sillonnent les routes à la rencontre de leurs frères, leur parler de Dieu, évoquer ce bien si précieux qu’est la miséricorde. C’est toujours ainsi qu’elles sont envoyées en mission, témoigner de choses assez grandes pour qu’elles y consacrent leur vie.