Gabriel et les anges

Tableau : L’Annonciation peinte par André Lebré, peintre du XVIIème siècle

Les anges et les archanges occupent une place privilégiée dans le temps de Noël. Messagers, ils annoncent une promesse de bonheur ; en armée céleste, ils chantent les louanges de Dieu. Ils préfigurent le rôle de la communauté chrétienne chargée d’annoncer à tous les hommes la bienveillance de Dieu qui s’exerce par le Seigneur Jésus, notre Sauveur.

Qui est donc l’ange Gabriel, créature céleste, messager de Dieu, que la tradition chrétienne a placé parmi le corps des sept archanges, les chefs des anges ? Les écritures nomment trois anges en particulier : Michel et Gabriel dans le livre de Daniel (Dn 10, 13-21) et Raphaël dans le livre de Tobie (3, 17 et 12, 15). Un quatrième ange, Uriel, apparaît dans le livre apocryphe d’Hénoch, puis trois autres au XVIème siècle. Tous portent en eux le nom hébreu de Dieu « El (oïm) ». Michel est « comme Dieu », Gabriel est « homme de Dieu » et par Raphaël « Dieu guérit ».

Dans l’Ancien Testament, Gabriel apparaît par deux fois à Daniel sous les traits « d’un homme  ». Une «  voix d’homme » l’engage à interpréter la vision qu’a eue le prophète (Dn 8, 15-37 et Dn 9, 21). Dans la deuxième vision, Gabriel « fondit sur [Daniel] en plein vol », détail qui joua probablement un rôle décisif dans la représentation des anges dans l’art.
Dans le Nouveau Testament, l’ange Gabriel est porteur de bonnes nouvelles : à Zacharie, celle de la future naissance de Jean-Baptiste (Lc 1, 19) et à Marie celle d’un fils conçu de l’Esprit-Saint. L’iconographie chrétienne retiendra principalement cette représentation-là du Messager de la Bonne Nouvelle.

La particularité de cette toile n’est pas sa composition qui appartenait déjà à l’iconographie paléochrétienne des catacombes au IIème siècle, mais la manière dont le peintre a traité l’archange saint Gabriel. Celle-ci en effet reflète la délicatesse du dialogue entre Marie et l’ange : « Réjouis-toi comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28).