1er novembre 2009
Les équipes d’Animation Pastorale (EAP) se sont
progressivement inscrites dans le paysage ecclésial français. Leur
nombre n’a cessé de croître et leur nécessité est largement reconnue.
C’est
le cas dans le diocèse de Toulouse qui s’est donné des moyens pour
accompagner cette progression, en particulier une équipe responsable de
la formation des EAP et une équipe de réflexion et de partage sur les
EAP.
Les propositions qui suivent voudraient offrir quelques repères
sur les raisons qui expliquent le développement des EAP, sur les buts
qu’elles poursuivent, sur les tâches qui leur incombent et sur leur
fonctionnement.
Le terrain sur lequel s’exerce la responsabilité des EAP est celui de l’animation des communautés paroissiales.
Dans
sa forme actuellement la plus courante (C. 519), l’EAP comprend le
prêtre, pasteur de la communauté, qui assume la charge pastorale et des
fidèles laïcs associés à la responsabilité de leur pasteur au titre de
leur responsabilité baptismale et de l’appel spécifique reçu de l’Eglise
: « Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou
hiérarchique, qui ont entre eux une différence essentielle et non
seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l’autre : l’un et
l’autre, en effet, chacun selon son mode propre, participe de l’unique
sacerdoce du Christ. » (Lumen Gentium 10).
Les fidèles laïcs membres
de l’EAP y sont au titre de leur baptême qui les fait participer au
sacerdoce commun. Il ne s’agit donc pas d’une simple suppléance, même
s’il faut reconnaître que la multiplication des EAP n’est pas sans lien
avec la diminution du nombre des prêtres1 .
L’éventuelle
présence dans l’EAP d’autres prêtres, d’un diacre permanent ou de
personnes consacrées indique que ce n’est pas la suppléance pour cause
de pénurie qui est d’abord recherchée, mais le signe de la
complémentarité ecclésiale.
Cette diversité met en évidence que l’EAP, avant même de rechercher des compétences diverses, représente un visage de ce qu’est l’Eglise Peuple de Dieu vouée à la mission en chacun de ses membres. Voilà pourquoi les relations réciproques des membres de l’EAP, comme le positionnement de l’EAP par rapport à la communauté qu’elle anime, sont de grande importance. Avant tout souci d’efficacité l’EAP, par sa manière d’être, révèle la spiritualité de communion qui est au cœur du mystère de l’Eglise.
L’EAP
reçoit sa mission de l’Evêque pour manifester qu’elle s’inscrit dans la
dynamique missionnaire diocésaine. Celle-ci est précisée par une lettre
de mission signée par le Vicaire Général. Il s’agit d’un document
officiel à rendre public comme tel. Cette mission fait régulièrement
l’objet d’une évaluation annuelle. Tout ceci indique bien que nous
sommes en présence d’un projet diocésain.
Sans doute chaque EAP,
selon le lieu où elle existe, présente un visage particulier que la
lettre de mission peut mettre en lumière. Mais, en s’inscrivant dans un
projet qui la dépasse, l’EAP participe à l’effort pour donner à l’Eglise
diocésaine le visage de la communion qui la définit.
La
communauté chrétienne dont on parle ici n’est ni le doyenné ni chacune
des petites paroisses présentes dans un doyenné, mais l’Unité pastorale.
« L’Unité pastorale rassemble, sur un espace à taille humaine, des
communautés sociales et ecclésiales pourvues de suffisamment de vitalité
et de cohérence pour porter un dynamisme missionnaire. »
Une
recherche est en cours dans le diocèse pour préciser les contours de ces
Unités pastorales mais, dès maintenant, on peut considérer qu’à chaque
Unité pastorale doit correspondre une EAP.
Les membres de l’EAP sont associés à la charge pastorale du curé qui est le pasteur propre de la communauté.
La relation entre le curé et les autres membres de l’EAP exprime la
spiritualité de communion qui est le propre des relations ecclésiales.
Entre le curé et les autres membres de l’EAP, une co-responsabilité
différenciée est à rechercher, à vivre, à vérifier sans cesse.
En
cas de changement de curé, l’EAP poursuit l’exercice de sa
responsabilité pendant une durée convenable au terme de laquelle elle
pourra être reconduite ou renouvelée.
Dans
une communauté de type paroissial, bien des personnes assurent
habituellement des responsabilités dans le domaine de l’annonce de la
Parole (catéchèse, formation), de la sanctification (préparation aux
sacrements, liturgie), de la charité et du service, etc.
L’EAP ne
prend la place d’aucune de ces nombreuses personnes. Elle en suscite
sans cesse de nouvelles. Elle les soutient dans leur responsabilité et
coordonne leurs activités.
Contrairement à d’autres instances
ecclésiales dont la composition représente la diversité communautaire
(par exemple le Conseil pastoral de doyenné), l’EAP est un groupe
restreint (4 ou 5 personnes) qui, avec le pasteur et sous sa
responsabilité, veille en permanence à ce que la vie communautaire se
déroule au mieux. Cela suppose un petit nombre, des rencontres
fréquentes et une certaine disponibilité.
L’EAP
veille à faire connaître à l’ensemble de la communauté chrétienne ce
qui se vit, se décide et se cherche. Elle doit trouver les moyens de
cette communication habituelle.
L’EAP est présentée au cours d’une
assemblée dominicale lors de sa mise en place et à chaque fois que cela
semble souhaitable, par exemple lors de l’arrivée d’un nouveau membre ou
d’une rentrée pastorale.
L’EAP,
outre le lien habituel avec les diverses personnes en responsabilité
dans la communauté, doit aussi être en relation avec d’autres instances.
Par exemple avec le Conseil pastoral de doyenné.
Celui-ci, on le
sait, ne se situe pas du côté d’une action immédiate mais a le souci de
rechercher les besoins, les attentes des personnes du doyenné.
Quand
le Conseil pastoral de doyenné définit quelque projet, il appartient
aux EAP de mettre en forme concrètement pour chaque communauté (Unité
pastorale) des initiatives en rapport avec ce projet.
L’EAP doit donc être en relation avec cette recherche du Conseil pastoral de doyenné, au moins par l’un de ses membres.
De
même, l’EAP doit–elle être en lien avec les services diocésains, de
manière à aider les personnes responsables dans la communauté
paroissiale à se mettre en relation habituelle de travail avec les
services qui les concernent (catéchèse, liturgie, santé, solidarité,
etc.).
Ainsi, et l’énumération n’est pas exhaustive, on voit que la
vocation de l’EAP est de mettre en relation, de faire communiquer tous
ceux qui assurent des tâches dans la communauté et de garder celle-ci
ouverte sur l’Eglise diocésaine.
L’importance des tâches assumées par l’EAP justifie qu’elle reçoive une formation initiale et permanente (voir document annexe).
Cela suppose aussi des mandats, limités dans le temps, fixés par
lettre de mission. Une durée de trois ans, renouvelable une fois, paraît
raisonnable. Cette durée s’applique à chacun de ses membres et non pas à
l’équipe dans sa globalité.
Les orientations ci-dessus laissent à chaque EAP la possibilité d’avoir un visage particulier en fonction du lieu où elle existe. Il importe cependant que toutes progressent dans le même sens, dans un souci de cohérence, de clarté et de communion.
L’importance des responsabilités confiées aux EAP justifie que soit examinée la question de leur formation.
Celle-ci ne saurait être une option. Chaque EAP est invitée à entrer
dans les propositions de formation que le diocèse met en place.
Elle concerne quelques questions que les membres de l’EAP doivent avoir abordées :
- Questions touchant à la nature de l’Eglise et à sa mission.
- Questions concernant les responsabilités en Eglise : responsabilité propre du prêtre, pasteur de la
communauté, responsabilité des baptisés.
- Questions relatives à un savoir être en relation : connaissance du fonctionnement d’un groupe, travail d’équipe, etc.
Ces questions, dont la liste n’est pas exhaustive, font l’objet de quelques rencontres assurées par l’Equipe diocésaine chargée de la formation des EAP. Toute EAP qui se crée est invitée à profiter de ces rencontres.
Ce qui est visé ici c’est la réflexion que l’EAP est invitée à faire sur ce qu’elle vit.
Sous la conduite du pasteur de la communauté, chaque EAP fait régulièrement une évaluation de son action. Mais, plus profondément, elle relit ce qu’elle vit, les questions qu’elle découvre comme EAP. C’est cette relecture qui constitue l’essentiel de la formation permanente que l’EAP est appelée à faire.
Depuis plusieurs années, dans le diocèse de Toulouse, cette formation permanente des EAP sous forme de relecture est organisée au niveau de chaque doyenné. Les EAP de chaque doyenné se retrouvent périodiquement (3 ou 4 fois par an) pour examiner les questions de fond nées de leur pratique. Elles sont aidées par des intervenants envoyés par l’Equipe diocésaine.
Cette relecture,
aménagée par chaque doyenné, inclut un temps d’accueil de la Parole de
Dieu, un temps de partage des questions issues de la pratique des EAP,
un temps pour faire apparaître les questions de fond, un
approfondissement de type ecclésiologique proposé par l’intervenant.
Il
appartient à chaque doyen, en relation avec l’Equipe diocésaine de la
formation permanente des EAP, de mettre en place, là où elle n’existe
pas encore, une formation permanente des EAP du doyenné.
Des formations complémentaires sont proposées aux membres des EAP à l’Institut Catholique de Toulouse :